25. Oui.

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Léandre me fit sortir de la pièce, et je relevai la robe pour éviter de marcher dessus. Alors que je pensais que nous allions ressortir par la même porte par laquelle j'étais arrivée ici, il en ouvrit une autre, dans le couloir, qui menait à un autre corridor. Malgré moi, je m'exclamai :

« - Ce sont comme des passages secrets ! Il y en a partout !

- En effet. »

Il me couva d'un regard amusé, avant de se rembrunir :

« - Ils ont été aménagé pour que la famille royale puisse s'enfuit en cas d'attaque du château. Dans votre cas, ils assurent votre sécurité. Personne ne vous voit.

- Mais... Je pourrais sortir ?

- Bien sûr, Titania ! Vous n'êtes pas enfermée ici ! »

Il redevint amusé, et je rougis de gêne. Bien sûr que je n'étais pas enfermée ! Comment avais-je pu demander cela ? Je baissai le regard pour fixer le sol en marchant, suivant Léandre. Je ne savais comment il faisait pour se repérer. Pour moi... Tous les couloirs se ressemblaient. Alors qu'il ouvrait une énième porte pour que nous passions, je lui demandai, à brûle-pourpoint :

« - Dîtes... Vous saviez, vous, que...

- Quoi donc, Titania ? »

Il s'arrêta de marcher pour se retourner vers moi. Honteuse, je lâchai ma jupe pour me triturer les mains :

« - Eh bien, que... Qu'après le mariage... »

Je ne savais comment formuler ma pensée. Je n'osais la formuler. Doucement, Léandre prit mes mains dans les siennes :

« - Titania, qu'y a-t-il donc ?

- Que j'allais devoir me montrer dévêtue devant Côme ? »

J'avais marmonné cela rapidement, voulant me débarrasser de cette phrase. Il écarquilla les yeux, avant de rire :

« - Allons, c'est cela qui vous préoccupe ?

- Oui, je... Je ne savais pas, et... Et j'ai peur ! »

J'avais presque crié les derniers mots, et le précepteur me prit par les épaules :

« - Calmez-vous, Titania. J'en ai parlé aussi à Côme. Lui aussi avait l'air... Gêné, comme vous. Mais je vous garantis que cela sera un moment dont vous vous souviendrez toute votre vie, comme l'un des plus beaux.

- C'est... C'est vrai ?

- Oui. Parce que vous avez la chance d'épouser l'homme que vous aimez. »

Je méditai un instant ces paroles. C'était vrai, j'allais me marier avec Côme. Le mariage ! Je m'agrippai au bras de Léandre, paniquée :

« - Nous devons y aller !

- Oui. Venez. »

Il me fit traverser encore plusieurs couloirs, et s'arrêta soudain devant une porte. Il prit une grande inspiration, et se tourna vers moi :

« - Vous êtes prête ?

- Non. Je suis morte d'angoisse ! »

Il eut un sourire attendri pour moi, et me prit les mains :

« - Rassurez-vous Titania. Tout se passera bien. Je vous le promets. »

Au bord des larmes, je déglutis difficilement, la gorge nouée, avant d'acquiescer. Il m'adressa un sourire d'encouragement, puis ouvrit la porte. Aussitôt, je me sentis faiblir, mais m'appuyai sur le bras qu'il me tendait, et m'avançai.

The sound of silence (Tome 1) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant