11. Il a un peu grandi, non ?

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Le lendemain, j'attendais Côme à notre point habituel de rendez-vous, le cœur battant. Si jamais il ne venait pas ? Je repoussai cette pensée loin de moi, et sentis mes joues rougir en repensant à la veille. Comment avais-je pu le croire aussi fourbe, alors qu'il était aussi innocent que moi ?

J'entendis soudain des bruits de pas derrière moi, alors me relevai vivement, et rajustai ma coiffure avec des mouvements saccadés. Le brun apparut entre deux buissons, me cherchant du regard. Sans réfléchir, je courus me jeter dans ses bras avant de me serrer contre lui en souriant. Il m'avait tellement manqué ! Je comprenais maintenant mieux les tourments qu'enduraient les héroïnes des romans que me prêtait Eglantine !

Il releva mon visage vers lui en souriant, et m'embrassa doucement sur le front. Puis, il m'invita à m'asseoir. Je me posai dans l'herbe, et il s'assit à mes côtés, le regard fixé sur moi. Je m'empourprai, ce qui le fit rire doucement. Il sortit un morceau de papier de sa poche avant d'écrire rapidement.

Saviez-vous que Titania est le personnage d'une pièce de théâtre ?

J'écarquillai les yeux avant de secouer la tête. Il était si cultivé...

C'est dans une pièce de Shakespeare. Titania est la reine des fées.

Un sourire m'échappa. La reine des fées... C'était amusant de m'imaginer en fée. Est-ce que Titania avait un prince ? Peut-être qu'il était brun aux yeux verts ? Je me mordis la lèvre pour essayer de masquer mon sourire qui s'agrandissait. Je sentis Côme me caresser doucement la joue, alors tournai la tête vers lui, surprise. Il me tendait un bout de papier.

A quoi pensez-vous ?

Je rougis, avant de balbutier :

« - Oh, je... A rien. »

Il eut une moue qui signifiait qu'il n'était pas dupe. Je lui offris un sourire resplendissant, avant de me décaler pour pouvoir poser ma tête sur son épaule. Il enlaça doucement ma taille, et embrassa mes cheveux. Je sentis mes entrailles se tordre, mais fermai les yeux pour profiter de sa présence. J'étais si bien à ses côtés... C'était comme si rien ne pouvait plus m'arriver.

Je tournai légèrement la tête, et vis qu'il me fixait, les prunelles emplies de tendresse. Je me sentis rougir, et il eut un sourire amusé. Il embrassa ma tempe, avant de me serrer plus fort contre lui en soupirant assez tristement. Je n'osai lui demander s'il allait bien. A la place, j'enfouis mon visage dans son cou, silencieusement.

J'entendis soudain un miaulement. Aussitôt, je me dégageai de son étreinte pour prendre Grisou dans mes bras. J'embrassai son petit museau, avant de froncer les sourcils en l'éloignant de moi pour mieux pouvoir le regarder :

« - Il a un peu grandi, non ? »

Je tournai un regard interrogatif vers Côme, qui hocha la tête en souriant. Mais sa mine redevint rapidement triste. Inquiète, je relâchai le chaton pour prendre les mains du brun dans les miennes. Je lui demandai doucement :

« - Qu'y a-t-il ? »

Il plissa le front, avant de secouer la tête. Soudainement angoissée, je pressai ses mains en bredouillant :

« - Oh, c'est... C'est à cause de moi ? »

Aussitôt, il secoua vigoureusement la tête. Je sentis mon cœur se desserrer, mais restais soucieuse. Je me mordis la lèvre, et baissai la tête, ne sachant que dire. J'avais peur de trop insister, de le froisser... Il lâcha mes mains pour prendre mon visage en coupe, le regard fixé dans le mien. Il eut un long soupir, avant de rapprocher son visage du mien et de m'embrasser doucement. Immédiatement, toute mon inquiétude me quitta. Avec lui, j'étais bien incapable d'être triste, sauf lorsque lui l'était.

The sound of silence (Tome 1) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant