« - Titania ? Voici une chemise propre, une robe et des bas. »
Cachée derrière le paravent, je ne reconnus pas la voix de la sœur. Je la vis, à travers la toile tendue, s'avancer vers moi, alors essayai de me cacher du mieux que je le pouvais. J'avais dû quitter tous mes habits, même ma chemise ! Fort heureusement, elle se contenta de poser les vêtements sur le haut du paravent. Je m'en emparai, le cœur battant à tout rompre, et commençai par passer la chemise de toile qui cachait ma nudité. Puis je mis la robe, de tissu brun encore, et la laçai tant bien que mal. J'aurais pu revêtir les tenues offertes par Côme, mais... Je ne voulais pas. J'étais arrivée sans rien ici, alors je préférais repartir en feignant de ne rien avoir. J'enfilai les bas, angoissée par ce qui allait venir ensuite. J'avais peur de me marier !
Je sortis de derrière le paravent, et eus la surprise de voir Mère Louise qui semblait m'attendre. En me voyant, elle eut une moue émue, avant de soupirer :
« - Eh bien... Vous nous quittez donc, ma fille...
- Oui. »
Je ne savais que dire. Ma voix tremblait sous la forte émotion qui m'animait. J'allais quitter cet endroit, dans lequel j'avais passé toute ma vie... La supérieure s'avança vers moi, parlant d'une voix tremblante :
« - Dans cette Institution, nous avons coutume de remettre aux orphelines lorsqu'elles partent un objet. Souvent, c'est un bijou que leurs parents leur avaient laissé. Dans votre cas... »
Les larmes aux yeux, je la vis sortir de sa grande poche une petite chaîne dorée, à laquelle pendait un médaillon :
« - Il s'agit d'un collier que vous portiez lorsque l'on vous a amenée ici. Il représente... Une fée. »
Je sentis une larme rouler sur ma joue tandis que je prenais le collier entre mes doigts. Et en effet, sur le petit médaillon en or était gravé un petit personnage avec des ailes. Je portai une main tremblante à ma bouche, reniflant pour essayer de ne pas éclater en sanglots. Je ne m'y attendais pas du tout ! Mère Louise me sourit doucement :
« - Allez-y, mettez-le. »
La gorge nouée, je m'exécutai, et glissai le pendentif sous ma chemise, contre mon cœur. Puis, elle me tendit la pèlerine offerte par Côme :
« - Habillez-vous. Le prince vous attend.
- Ma mère ? »
Surprise, elle leva le visage vers moi, tandis que j'essayais de trouver les mots. Je balbutiai :
« - Je... Je voulais vous remercier de tout ce que vous avez fait pour moi durant toutes ces années, et... Je sais que... Je n'ai pas toujours été à la hauteur, mais...
- Je comprends, Titania. Ne vous inquiétez pas pour cela. Une nouvelle vie s'ouvre à vous.
- Est-ce que... Je pourrais venir vous voir ? Parfois ? Ou rien qu'une fois ? Venir voir mes amies ? »
Elle soupira, avant de secouer la tête :
« - En temps normal... Je n'aurais pas accepté. Vos amies doivent rester dans l'univers privilégié et protégé de l'Institution. Mais vous allez être une princesse, alors...
- Alors non, la coupa-je. Je ne veux pas être privilégiée. »
Mais cela m'en coûtait. Je n'allais pas pouvoir venir voir Eglantine... J'essuyai mes joues avant de renifler. Même Mère Louise semblait émue, mais elle pinça les lèvres pour reprendre la maîtrise d'elle-même, et se tourna vers la porte :
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The sound of silence (Tome 1) ✅
Historical Fiction« - Voici Titania. Elle sera la personne idéale pour votre requête. » Une requête ? Mon cœur se remit à tambouriner dans ma poitrine sous le coup de l'angoisse. Qu'attendait-on de moi ? Le vieil homme s'avança vers moi, avant de m'intimer d'une vo...