Chapitre 15 - Une barrière qui n'existe pas

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Blanc.

Elle quitte la mécanique du temps, absolue ici, relative ailleurs.

La réalité.

Elle retourne dans le monde du dehors. Il continue d'exister même si elle ne le regarde pas. C'est un monde replié sur lui-même qui n'a pas besoin d'elle.

Le rêve.

Elle s'engouffre dans le monde en dedans. Il n'existe que parce qu'elle y est. C'est un monde replié sur elle-même qui n'exige qu'elle.

Vivre.

C'est déplier ce rêve.

*

Obscurité.

Elle y tombe parfois.

Un tout. Un rien.

Rien n'existe. Elle existe.

Elle tombe maintenant.

Hurlement !

En dessous une terre.

Elle s'écrase. Elle se fond en elle. Elle plonge au travers et de l'autre côté, ressort debout sur ses pieds.

*

De l'herbe, du vert, tant de vert. Amandine est sur la plaine et marche et danse comme la jeune fille à la peau claire qui insuffle l'espoir au monde. Le vent souffle dans ses cheveux. De l'herbe, partout. Le sol semble incurvé. L'horizon est un ciel couplé de vert. Loin, loin, aussi loin que le regard puisse aller loin, seulement l'herbe et du ciel, un ciel vert incurvé sur une plaine bleue.

Amandine marche, une idée l'interpelle : « Qu'y a-t-il sur la ligne d'horizon ? Elle semble si proche. »

Elle marche. La sphère tourne.

Elle court. La sphère tourne plus vite.

Elle continue de courir. La sphère continue de tourner aussi vite.

Elle s'approche, la ligne est là, devant, entre le bleu et le vert. Elle tend la main... Insaisissable.

Elle ralentit. La sphère aussi.

Elles s'arrêtent.

*

Du ciel, du bleu, tant de bleu. Amandine est sous les cieux, dans ce bleu clair, léger, ressemblant à un ciel ensoleillé tacheté de quelques nuages blancs. Le vent souffle dans ses cheveux. Du ciel, partout. Le ciel semble incurvé. L'horizon est une plaine couplée de bleu. Loin, loin, aussi loin que le regard puisse aller loin, seulement le ciel et de l'herbe, une plaine bleue incurvée sous un ciel vert.

Amandine marche, une idée l'interpelle : « Qu'y a-t-il sur la ligne d'horizon ? Elle semble si proche. »

Elle marche. La mécanique se met en route.

Elle court. Les rouages déchirent la terre. Elle se morcelle, elle tombe vers le haut en pluie de terre sur le ciel d'Amandine.

Elle continue de courir. Les rouages sont nus, la sphère squelettique montre ses vides et ses pleins, les rouages s'actionnent et tournent encore et encore.

Elle s'approche, la ligne est là, devant, entre le bleu et le métal. Elle tend la main, prête à mettre son doigt dans l'engrenage...

Un choc !

Tout s'arrête.

*

Devant des arbres, derrière une ville immense.

Une nuit parmi les étoiles [Roman]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant