Chapitre 6

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Discrètement, je sors de mon appartement prenant garde à ne pas interpeller mon voisin. Pourquoi au juste ? Je n'ai rien à me reprocher. Suite à cette réflexion, je claque la porte derrière moi et quitte la résidence.

Programme du jour, trouver un emploi mais avant tout, il faut que je fasse un CV. Je décide donc de prendre le bus direction le centre ville et plus précisément, la mission locale. Sur internet, j'ai lue quelques part qu'ils pourraient m'aider à le rédiger.

Assise dans le fond du bus, j'inspecte chacun des passagers avant d'en conclure que mon voisin n'y est pas. Je ne suis pas déçu, mais plutôt soulager de ne pas le voir. Je n'aurai pas sus quoi lui dire s'il m'avait demandé quels étaient les projets pour ce soir.

Après mes vingt bonne minutes de bus à écouter la radio, par faute de ne pas avoir de musique télécharger, je descend enfin. L'arrêt «Émile Zola» est toujours celui ou je m'arrête. L'inconvénient de ne pas habiter dans une grande ville, tel que Paris, restreint considérablement mes choix de destinations. Tous les endroits important tel que la poste, la banque, le centre commercial, les magasins, ect... Tout est centré autour de ce quartier.

Au moins l'avantage, c'est que je ne peux pas me perdre, tout les chemins mènent à Émile Zola.

Je m'éloigne du bus accompagné de quelques personnes sur les talons. «Décidément... C'est une journée spéciale Mission locale ?» Pensais-je, en remarquant que nous sommes une dizaine à aller au même endroit.

Nous ne sommes que des jeunes, tous aux regards lessivés, presque momifiés. Quelques-uns m'empresse le pas, déjà pressé d'en finir avec ce qu'ils n'ont certainement pas encore commencer.

Je garde mon allure qui n'est ni déterminé, ni déprimé. Je fais partie de c'est gens, qui vont passer leur journée devant un écran d'ordinateur. Alors non, je n'est pas spécialement envie d'y aller mais, il le faut.

J'essaie de parvenir à étudier mon état d'esprit actuel quand soudain, un bruit de pas s'accélère derrière moi.
Je pivote légèrement ma tête sur le côté par peur que quelqu'un ne me rentre dedans, mais les trois seuls personnes derrière moi, marchent à la même vitesse depuis notre sortie du bus, il y a quelques minutes.

Je me retourne plus largement afin de savoir d'où provenaient ces bruits, quand une fille, cigarette à la main, me lance un tel regard que je fais aussitôt demi-tour.

    «Samedi 21 Janvier : Réunion avec les entreprises - pôle emploi - Aide à l'entretien d'embauche - Recherche d'emploi »

Ah d'accord, il y a une réunion spéciale chômeurs, d'où l'attroupement de dépressifs autour de la mission locale. Tout s'explique.

J'évite d'un pas agile, les fumées de cigarettes ainsi que les mouvements brusques d'une bande de racaille du quartier voisin. Une fois entrée, la salle est toujours aussi bruyante que dehors. Pénétrant pour la première fois ici, je ne sais pas où aller, ni vers qui me diriger, alors je reste là, planter à attendre que quelqu'un vienne à mon secours.

Une dispute éclate à quelques mètres de moi, et je me rends compte que tout le vacarme n'est concentré que sur cette bande de garçons dans la vingtaine d'âge. Même sans les connaître, je déduis sans difficulté qu'ils ne sont pas du genre à «rigoler». Toutes les têtes de la pièce se retournent vers eux quand un renoi, qui doit certainement passer toutes ses journées à la salle de sport, donne un gros coup de poing dans le visage de son collègue.

          - Mec ! Tente de résonner, le seul blanc de la bande, à l'agresseur. Fais pas l'con !

L'homme en question doit avoir une sacrée poigne compte tenu du sang qui se met aussitôt à jaillir de la lèvre de la victime. Tel un mauvais film français, moi, ainsi qu'une autre dizaine d'yeux suivent attentivement le combat. À chaque coup, des «Ouuuuuh...» sont prononcés en cœur, par les spectateurs. On se croirait aux premiers loges d'un match de boxe.

Pour toujours - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant