Chapitre 45Ça s'est passé tellement rapidement que je ne saurais dire comment ça a dégénéré. Y'a même pas eu de discussion, Alassane a fait face à Croco et il lui a mit un coup de poing, Croco l'a violemment repoussé, ça n'a pas plut à Alassane donc c'est parti en couille.
En toute sincérité, en ayant déjà vu Croco s'entraîner avec moi je peux affirmer qu'il fait semblant de ne pas esquiver tout les coups d'Alassane. Il m'a toujours dit que la vitesse était l'un de ses plus gros problèmes quand il était jeune donc il s'est énormément focalisé sur ça et ça se voit en entraînement.
Alassane lui mettait des coups de forain, c'est horrible à entendre, j'ai finis par tourner ma tête quand Croco s'est mis à se défendre.
Mon cœur se serre, je stresse tellement.
J'veux tellement que ça se termine, je sais qu'Alassane a besoin de frapper Croco, c'est limite vitale et je le comprends totalement.
J'me sens impuissante par à rapport à ce que mes frères peuvent ressentir dû à ma situation.
J'entends Alassane hurler sur Croco.
- Alassane: C'EST UNE GAMINE ! ELLE A 20 ANS !
Une vague de frisson me traverse le corps en écoutant sa rage évacuer.
- Alassane: CEST TOUTE MA FAMILLE QUE T'AS FAIT PLEURER EN TOUCHANT À MA SŒUR ! T'AS FAIT PLEURER MA MÈRE AVEC TON ORGUEIL ! T'AS BAISÉ LA VIE D'UNE GAMINE POUR RIEN, COMMENT TU VEUX QU'ELLE SE RECONSTRUSE ?!
Ma gorge se noue, mes yeux se remplissent de larme, je ferme les yeux. Ça m'fais penser aux journées de merde que je passais, ça fait tellement mal, j'ai jamais eu autant mal c'est horrible. Rien qu'en y pensant je me sens pas bien, je sens mon cœur s'emballer, j'ai peur de perdre connaissance comme la dernière fois après ma garde à vue donc je vais me calmer.
J'ai expiré et inspiré pendant quelques secondes, je ne les entendais plus mais ils avaient recommencé à se battre. Quand j'ai tourné la tête vers eux mon regard est tombé sur Abdou, il étais adossé à une voiture, bras croisés, il fixait le sol.
J'ai même pas voulu regarder Alassane et Croco, j'ai tourné ma tête vers le tableau de bord et je l'ai fixé.
J'compte pas descendre, la dernière fois que j'suis descendu aider Croco j'ai pris un coup de couteau. Ça m'a mené nulle part mise à part dans des bourbiers. J'suis très empathique mais pas folle ni bénévole, il mérite de se faire frapper, j'ai vécu pire avec ses cousins donc il peut supporter les coups d'Alassane.
Il est fort, qu'il se défende, il n'a pas besoin de moi ni de personne d'autres.
Ça toque à la fenêtre, je tourne ma tête, c'est Abdou. Il me fait signe de descendre de la voiture.