Chapitre 13 : Désillusions

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Je n'osais plus bouger d'un poil, paniquée à l'idée d'être prise en flagrant délit. Mon cœur battait à tout rompre et ma respiration était suspendue à mes lèvres sous la peur.

Quant à Loan, il restait collé à moi, figé lui aussi mais me regardant dans les yeux avec une certaine lueur taquine. Il semblait content, presque heureux que Bryan soit de l'autre côté de la porte. Je ne le sentais pas. Mais je ne pouvais pas bouger, stressée et incapable de le retenir s'il se détachait.

« - Agathe ? »

C'était une nouvelle fois Bryan. J'étais paralysée, affolée. Il ne devait pas rentrer.

Je sentis Loan bouger et se décoller légèrement de mon corps dénudé, le sourire aux lèvres. Non, non, non. Dans un moment de lucidité, je le rattrapai par le bras et le forçai à me regarder. Je le suppliai silencieusement de ne pas bouger et de ne pas tenter le diable.

Il ne m'écouta pas et s'abaissa par terre. Je sentis mes joues prendre une teinte rosée, perplexe. Que cherchait-il à faire ? Avant que je n'aie le temps de réagir, il se releva et me tendit ma chemise.

Je m'en emparai rapidement et la posai sur mes épaules afin de me couvrir un minimum. Les battements de mon cœur s'affolèrent tandis qu'il remettait lentement, trop lentement, son tee-shirt tout en s'avançant vers la porte.

Il ne pouvait pas, il n'avait pas le droit de me faire ça. Mais à peine avais-je pensé au pire qu'il tourna la poignée et se retrouva face à Bryan.

« - Oui elle est là, l'entendis-je dire avec jubilation. »

J'écarquillai les yeux, embarrassée et agitée. Je ne pouvais pas y croire. Il venait de tout gâcher. Loan quitta mon champ de vision, s'éloignant dans les couloirs et laissant la porte ouverte. Je n'osais pas bouger, pétrifiée sur place.

J'entendis un froissement de l'autre côté puis Bryan entra dans la pièce, perdu. Il tourna la tête vers moi, surpris, me trouvant à moitié nue.

« - Tu fais une énorme connerie Agathe. Tu le sais ? »

J'hochai la tête, honteuse. Oui je le savais pertinemment. Depuis le début.

« - Rhabille-toi et remets de l'ordre dans tes idées. Le directeur nous attend. »

Le blond ne me laissa pas le temps de répondre et il partit, certainement déçu par mon attitude. Les émotions me submergeant, je tremblais légèrement et entrepris de me rendre convenable à la salle de réception.

« - Bonsoir à toutes et à tous ! Je suis ravi de vous trouver tous présents pour fêter votre départ, commença le directeur laissant place à un silence respectueux. »

Il énonça les six prénoms au hasard, qui se levèrent pour le rejoindre au milieu de la salle. Sofia semblait anxieuse, elle avait les bras croisés et sautillait légèrement sur place. La fin de ce monde la rendait nerveuse. Je lui souris du mieux que je pouvais pour la rassurer. Elle qui avait toujours été impatience, l'approche du départ la rendait légèrement nerveuse. Je savais qu'elle voulait bien faire. Qu'elle voulait être l'une des meilleurs alors elle se mettait la pression.

Je restais un long moment dans mes pensées et au bout d'un certain moment, je sentis quelqu'un s'installer à côté de moi. Une personne que j'aurais presque pu oublier. Une personne discrète.

« - Tu les entends ?

- Pardon ? »

Je fronçai les sourcils devant la question perturbante de Ramir. Que me voulait-il ? Il ne parlait jamais à personne, étant dans son coin et dans son monde. C'était quelqu'un de très renfermé, qui préférait la solitude et qui n'était pas très doué en cours.

Empires : L'émergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant