3.9

366 30 16
                                    

De la culpabilité mais aussi de la rage coulaient dans mes veines. J'avais mal, désespérément mal mais sûrement était-ce mieux pour lui d'être là-haut avec les autres Anges plutôt qu'avec moi et les putain de démons qui me surveillent.

J'étais actuellement assise sur une chaise en plein milieu de la chambre, regardée et détaillée du regard par au minimum cinq démons. Pourquoi étaient-ils là? Pour éviter que je ne fugue une seconde fois. J'avais tellement mal à la gorge à force de crier, de pleurer la douleur de mon cœur que j'avais la voix cassée et quasiment inexistante. Mon souffle était cassé par des halètements réguliers dû à la pression qu'exerçait la tristesse par mon cœur endommagé.

C'était mon meilleur ami, mon frère, mon amoureux. C'était mon tout, et j'ai mis un réel temps à le comprendre. La gêne s'est d'abord installée lors de sa démonstration de sentiments dans la douche, puis les sentiments enfouis que je refusais de reconnaître remontèrent et me mirent une bonne baffe. Mais grâce à cela, je sus que mon cœur lui appartenait. Lui appartient et lui appartiendra.

"La ferme. Cracha une voix que je ne connaissais que trop bien maintenant."

Je ne relevai même pas la tête, cela était inutile. Relever la tête lui montrerait qu'il a toute mon attention alors que c'est tout l'inverse. Il pourra me battre, me violenter à sa guise, me faire tout ce qu'il veut, je n'en ai plus rien à faire. Mon cœur étant endommagé, je n'ai plus de raison. Mes valeurs moralistes qui se voulaient protectrices de mon intégrité se sont envolées lors de son décès. Je ne veux plus que mon coeur s'attache de près ou de loin à quelqu'un, ou quelque chose. Même si je sais que c'est impossible que je tombe amoureuse pour ce démon, je ne veux pas qu'il me raisonne et me fasse croire que je peux ne serait-ce que lui devoir du respect. Non. Il ne mérite que crachas et misère.

"Le penses-tu vraiment?"

La tête toujours baissée, je gardai les yeux fermés et gardai très facilement une respiration légère. Normalement mon cœur se serait affolé, mes poumons auraient cherché la moindre particule d'air et mes yeux l'auraient supplié, mais est-ce vrai que la foi en quelque chose nous conditionne? Oui. Regardez-moi.

"Sortez. Ordonna-t-il."

Des mouvements de part et d'autre de moi me firent frémir puis plus aucun bruit. Le silence total et ennuyeux à mourir.

"Veux-tu vraiment mourir?"

Si j'avais été humaine et attendrie par l'intonation de sa voix, j'aurai presque pu croire qu'il était touché. Mais maintenant je ne suis touchée que par le vide. Je suis vide.

"Je ne peux pas me permettre de te perdre alors que je viens seulement de t'avoir. Je vais t'annoncer pour quelle raison j'ai besoin de toi pour que tu saches au moins pour quoi tu es ici."

Mon métabolisme ralentit jusqu'à ce que je sombre dans un espace noir et et désireux de transportation. Mais malheureusement pour moi, une secousse me fit ouvrir les yeux et les diriger vers les siens. J'étais dans ses bras.

"Lâche-moi. Soufflais-je, la voix complètement cassée."

Il n'obéit pas et sortit de la chambre.

"Où m'emmènes-tu?"

Son manque de réponse m'énerva rapidement, plus vite que d'habitude d'ailleurs.

"Laisse-moi! Criais-je, les larmes dévalant mes joues à la force exercée sur mes cordes vocales."

Il baissa doucement les yeux vers moi puis continua à regarder droit devant lui.

"Je t'amène voir un médecin."

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas la suite de ses idées. En même temps, il est tellement con que personne n'arriverait à le suivre.

"Pas que ta santé me préoccupe tant que ça mais j'ai fortement besoin de ton utérus. Alors j'ai fait venir un gynécologue pour qu'il t'ausculte et me dise ce qu'il y voit de potentiellement avantageux."

Sa réplique me fit verser encore plus de larmes. Je vais donc servir à ça? A lui procurer du plaisir? Je me souviens que j'ai dit plus tôt qu'il pouvait me violenter autant de fois qu'il le voudrait car cela m'étais égal, mais le fait de savoir que je ne vais servir qu'à ça me tranche le cœur encore plus.

"Non, pas pour du plaisir, Cali. Fit-il, regardant toujours droit devant lui. Le plaisir, je peux en avoir avec toutes les putes qui ont l'hospitalité du château. Cracha-t-il froidement avant de baisser les yeux vers moi, méprisant. Mais des enfants, non."

Non, pitié pas ça... Le flux de larmes s'accentua.

"- Je...

- Tu vas donner naissance à mes enfants. Tu vas être maman, et moi papa de nos enfants."

Je dois réessayer de m'enfuir au plus vite. Le temps presse.



My Dark Mind Inside ~HESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant