#14 Alie

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Nous disons au revoir à Evelyn qui remercie « Dave » d'être venu la voir car ça faisait longtemps. Je me sens franchement mal à l'aise pour Jake car elle l'a appelé comme ça pendant tout le repas, mais il a été assez gentil pour ne pas lui faire remarquer. Un vrai gentleman ce Monsieur Adams. 

- Aliénor hein ? dit-il alors qu'il me ramène chez moi.

- Ouais... Un petit caprice de ma mère.

- Ça fait très...distingué, se moque Jake.

On éclate tous les deux rire.

- Mais ne t'avises pas de m'appeler comme ça, ou je te...

- Tu peux bien me faire ce que tu veux... Aliénor, déclare-t-il en me coupant la parole.

Je lui claque la cuisse en souriant.

- Essaie pour voir, fais-je souriante.

Peut-être que lui aussi pourrait m'appeler comme ça. J'aime bien le son de mon prénom lorsqu'il sort de sa superbe bouche. Toute façon, ce mec peut bien faire ce qu'il veut de moi avec sa bouche.

En me déposant chez moi, Jake me fait promettre de le retrouver chez lui après le boulot. J'ai un peu de mal avec les promesses. Très peu de gens les respectes, alors j'ai pour habitude de ne pas en faire. Mais je lui dis quand même que je viendrais après mon service. Je suis définitivement trop faible face à lui.

Je me demande pourquoi je ne repousse pas Jake comme les autres. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Je ne n'arrive pas à résister. C'est plus fort que tout. Moi qui avais tant de principes et tant de barrières. C'est simple, c'est comme si j'étais une enfant à qu'on nargue avec un bon gros gâteau au chocolat plein de chantilly et qu'on me dise de ne pas toucher. Impossible !

"Tu ne boiras pas d'alcool et plus aucun mec ne te touchera".

Blablabla... Encore une promesse pas tenue !

J'ai eu envie qu'il m'embrasse presque aussitôt que je l'ai vu. Je voulais qu'il me touche comme il l'a fait pour qu'il ne s'arrête jamais. Je le voulais lui.

Hier, quand j'ai ouvert la porte, je pensais devoir présenter des excuses au voisin pour le bruit, ou me prendre une méchante amende pour tapage nocture, pas baiser sauvagement contre un mur. Rien que d'y penser, je sens mon cœur palpiter et ma peau frissonner. C'était si bon. Lui qui ne voulait pas me toucher pour ne pas que j'ai de regrets. J'en aurai eu bien plus s'il n'avait rien fait. Mais je ne dois pas trop m'attacher à lui. Bientôt, il partira et ne reviendra plus. La seule chose que je peux m'autoriser, c'est de prendre un peu de bon temps en sublime compagnie.

Ça ne te fera pas de mal !

***

Je suis en train de terminer ma dernière commande de la soirée, pour Cameron, évidemment. Ce mec qui vient au moins quatre fois par semaine depuis quelques temps. Putain ce qu'il est lourd ! Il est toujours là à me raconter sa vie et à me faire du rentre dedans. Il n'a toujours pas compris que je n'étais pas intéressée. Mais je ne peux pas l'envoyer chier trop sévèrement et c'est bien dommage.

Ça fait maintenant dix minutes que j'ai terminé sa commande et qu'il a payé, mais il est toujours là, à me tenir la jambe. Il est comme une tâche  de sauce tomate sur une chemise blanche : un calvaire à faire partir !  Oliver est obligé de lui dire gentiment de partir car on ferme boutique.
Je crois que sinon, Cameron m'aurait même aidé à faire la vaisselle.

Il n'en a pas marre de bouffer des sushis ce guignol ?

***

- Tu veux voir quoi ? demande Jake en me regardant farfouiller dans la grande collection de DVD de tonton Todd.

Supplie-moi [Partie 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant