#26 Alie

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La caissière me regarde étrangement alors qu'elle emballe ma robe dans un sac et les chaussures dans un autre. Qu'est-ce qu'elle a elle ? Tu veux ma photo ? Va voir Patrick ! Il en a même de mon cul !

- Vous ne souhaitez pas prendre des accessoires pour allez avec votre tenue ? Un collier par exemple ? Monsieur à dit "carte blanche".

Elle me fait un regard encore plus bizarre que son attitude. Encore une névrosée. Je me laisse donc tenter par une de ses suggestions. Après tout, Monsieur a dit carte blanche.

- Alors, t'as choisi laquelle ? demande un Jake impatient quand je sors de la boutique.

- Tu verras samedi, dis-je en le narguant.

Je lui chuchote un « merci » contre ses lèvres puis l'embrasse en pleine rue. Sans aucune gêne du regard des autres. De toute façon, je ne vois personne autour de moi quand il est là. Toute la planète semble dépeuplée, il n'a y que lui, et moi. J'ai hâte de voir la tête qu'il fera samedi lorsqu'il verra la beauté que je vais porter. Bon là, c'est clair que je m'emballe, mais je sais que je vais moins faire la fière samedi quand j'aurai enfilé ma robe. Prions pour que je ne me pète pas la gueule au milieu des invités avec mes talons. J'en mets bien-sûr, aux shootings de Patrick, je n'ai pas pour habitude de marcher avec. Enfin bref, je me prendrais la tête avec ça quand il sera l'heure de le faire. En plus, je ne suis même pas dire d'avoir ma soirée de libre samedi. C'est un jour où je dois aller travailler. Je ne suis pas en vacances forcées moi ! Espérons qu'Oliver ne me donne pas ma soirée, comme ça, bye bye la petite fête. Mon pauvre Jake.

***
Ç

a fait une heure que je suis au boulot et je me demande encore comment je vais annoncer la nouvelle à mon patron. Je n'ai pas pour habitude de réclamer, et il est déjà bien gentil d'accepter sans râler mes imprévus avec Evelyn.

Bon Allez, faut se lancer !

- Oliver, j'aurais besoin de ma soirée samedi. Je sais que c'est après demain et que je te préviens un peu à la dernière minute mais...

- Tout est arrangé Alie, affirme-t-il.

Je le regarde étonnée.

- Monsieur Adams m'a téléphoné hier pour me prévenir.

Il est complètement dingue !

Jake a appelé mon boss pour me poser une soirée de congé. Je n'arrive pas à savoir si ça m'énerve ou non.
C'est trop mignon ! Mais quel culot quand même !

- Profite un peu ma belle, continue Oliver. On va s'en sortir sans toi, ajoute-t-il avec un clin d'oeil.

Je passe le reste de la soirée à me demander ce qu'il se passe dans la petite tête de Jake. Je le soupçonne d'avoir un problème avec le contrôle de soi. Entre son "supplie-moi" et toutes ses manigances, où sont ses limites ? Je suis presque certaine que c'est le genre de mec à faire une check-list.

Après une bonne douche, je m'affale dans mon canapé et attrape mon téléphone. Voyons comment Monsieur Adams va se défendre.

[À Jake :
Tu ne manques pas d'air ! T'aurais pu me demander mon avis avant de demander ma soirée à Oliver !!!! ]

[ De Jake :
T'es fâchée ? :-s ]

[A Jake:
Je ne sais pas encore.
Je vais réfléchir ;-) ]

Nan en fait, je trouve trop chou ! Impossible de faire ma râleuse. Mais je ne lui dirais pas ce que je pense.

[ De Jake :
Tu viens après ? ]

[A Jake :
Pas ce soir. Evelyn ne va pas très bien. Je dors chez elle au cas où. Je vais y aller là]

[ De Jake :
Dommage... j'avais un planning plutôt sympa à te proposer ;-) ]

[A Jake :
J'en suis persuadée]

[ De Jake :
Tant pis. Passe une bonne nuit sans moi. À demain Aliénor :-) ]

[ À Jake :
À demain... Monsieur le touriste ]

J'enfile ensuite ma veste et saisis mes clés de voiture. Evelyn me dit qu'elle va bien mais j'ai bien senti à sa voix qu'elle était fatiguée. Je tiens à passer cette nuit avec elle pour m'assurer qu'elle n'a pas besoin de voir le médecin. Elle me parle de plus en plus de mes parents ces derniers temps et ça m'attriste beaucoup. Elle remue à chaque le couteau dans ma blessure. Mais que faire ? Je ne peux pas lui en vouloir. Elle ne le fait pa exprès. Elle m'a même appeler Sarah, comme ma mère, il y a quelques jours. C'était après la fois où j'y ai emmené Jake. J'ai eu envie de pleurer, mais comme à mon habitude, rien n'a coulé. Elle aurait tant de peine de me voir ainsi. Elle ne comprendrait pas. Alors je suis dans l'obligation de lui rappeler la catastrophe qui a frappé notre famille, encore et encore. Comme une mauvaise récitation. Un refrain sans vie. Une chanson difficile à chanter.

Supplie-moi [Partie 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant