Chapitre 22 (corrigé)

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La soirée s'est super bien passée. Une bonne ambiance, de la délicieuse viande même si elle n'était pas aussi délicieuse que celle de papa mais mon frère a fait comme il a pu. On a tous pu nouer des liens, rigoler et s'amuser comme des enfants, j'aime tant ces soirées d'été si conviviales. Samara reste dormir à la maison étant donné qu'elle a un peu bu et puis demain c'est l'anniversaire de mon frère, alors un bras de plus pour nous aider à tout préparer ne nous ferait pas de mal. Quand à Taylor, il a emmené Shane et Chad passer la nuit chez lui, je ne sais pas quelle excuse ont-ils bien pu trouver pour que mon frère accepte de les suivre. Mais Nash, lui reste ici, trop fatigué et je le comprends, je suis tout aussi épuisée que lui. Je laisse mon lit à Samara et Harper et vais dormir dans la chambre de mes parents seule et au calme, car je suis bel et bien la seule autorisée à aller dans cette chambre. Avant d'aller me coucher, je fais un dernier point de ce que j'ai à faire pour demain.

Je me rends dans le bureau de mon père pour prendre un stylo. Je perçois des feuilles glissées sous des livres de droit. Je n'ai habituellement pas le droit de rentrer dans le bureau lorsque mes parents traînent dans les parages alors ma nature curieuse m'oblige à y jeter un rapide coup d'œil. De nombreuses lettres dont je ne reconnais pas l'écriture, puis une lettre. Je ne saurais pas comment l'expliquer mais cette lettre m'intrigue plus que les autres, peut-être parce qu'elle n'est pas dans une enveloppe. Elle semble plus personnelle, plus sensible que les autres. Une écriture très douce et fragile à certains mots. Malheureusement le nom et l'adresse du destinateur est recouverte d'une couche épaisse d'encre noir. Je place la feuille à la lumière pour apercevoir un nom ou quelque chose. Rien, du noir des deux cotés. De nombreuses questions se précipitent dans ma tête lorsque je lis entre les lignes. Certains mots sont illisibles, grossis et l'encre a filée quelque peu, des larmes ont certainement du couler...Mon instinct que je tiens sûrement de mon père me pousse à découvrir pourquoi cette lettre est si particulière.

Pour la dernière fois depuis toutes ces années je te repose ces mêmes questions et je te presse de me répondre pour l'amour du ciel ! Ces promesses que tu as tenu. Je ne peux plus tenir cette responsabilité seule, j'ai besoin de ton aide, je t'en prie.Pourquoi tiens-tu autant à rester à l'écart ?  Ne veux-tu pas savoir ce que j'ai absolument à te dire ? Je ne me suis pas engagée seule dans cette liaison. Je ne peux plus garder ce lourd secret... Ce secret qui me pèse depuis ton départ, je ne veux plus tenir tout cela à l'écart...Tu ne peux pas nier ! Nier que tu m'as aimé. Ne me dis pas que tu ne veux pas briser l'avenir de ta famille car c'est exactement ce que tu as fais il y a 16 ans, en prenant cette décision. Je suis fatiguée de t'écrire des dizaines et dizaines de lettres, je suis épuisée de croire que tu pourrais te comporter comme un homme et tout assumer.

Au revoir

Aucune signature, juste un "au revoir" froid, glacé. Ces lettres ne sont pas destinées à mon père, ça doit être encore une autre affaire sordide de tromperie et de trahison que les avocats comme mon père doivent défendre... Le fait que ces lettres soient éparpillées et glissées sous des livres m'étonne un peu, mon père est du genre à classer les preuves dans un dossier nommé et daté pour chaque affaire. Mes parents sont si proches, si complices. J'aimerais un jour trouver quelqu'un avec qui j'aurais un tel amour.

Liza, c'est comme ça qu'il l'appelle et il n'y a que lui qui a le droit de l'appeler par ce surnom. Ou bien Elizabeth, lorsque ils retombent en adolescence et se rappellent à quel points ils étaient libre de tout, ces sentiments de passion et d'attachement l'un pour l'autre.

J'hésite à les ranger dans un nouveau dossier ce que je ne fais pas finalement. Je préfère appeler le principal intéressé, mon père. J'espère sincèrement qu'il ne s'énervera pas du fait que je suis rentrée dans son bureau, mais j'ai confiance en lui et je sais qu'il m'expliquera simplement qu'il essaye de protéger une pauvre femme comme il sait si bien le faire. Aider les autres.

- Allô, papa ?

- Ma chérie comme vas-tu, tu n'es pas encore couchée ? Ta mère s'inquiète tellement pour vous, elle ne vous croit pas assez grands et autonomes pour gérer la maison. Comment va Harper et ton frère ? C'est son anniversaire demain, d'ailleurs j'espère qu...

- Tout va très bien, tout le monde va bien. Je devrais plutôt m'inquiéter pour toi, tu as l'air stressé.

- Oh tu sais, toutes ces affaires et ces réunions de dernières minutes... Et toi alors, de quoi as-tu besoin à cette heure si tardive ?

- Je voulais seulement savoir si je pouvais t'aider en rangeant et triant toutes ces feuilles qui traînent sur ton bureau. Je sais que tu...

- Ne touches pas à ces lettres ! Ne t'inquiètes pas ma chérie, c'est une affaire déjà assez compliquée, je préfère m'en occuper seul.

Je peux comprendre qu'il ne veuille pas que je touche à ces affaires mais réagir aussi brusquement est un peu trop excessif à mon goût. J'ai seulement voulu rendre service en rangeant les dossiers.

- Excuse-moi, je sais à quel point tu es organisé surtout dans ton travail, je voulais juste te faire plaisir et surtout te faire gagner du temps.

- Désolé, Shelley c'est juste que c'est une affaire assez confidentielle. Bon je dois y retourner, ta mère m'attend. Embrasse tout le monde de notre part, j'appellerai sûrement ton frère demain. Bonne nuit.

Je suis un peu déçue de cette soudaine coupure, j'aurais voulu discuter un peu plus avec mon père, savoir comment se passe leur séjour à San Francisco. En effet mes parents me manquent beaucoup et j'ai besoin de parler avec eux, surtout avec lui. J'ai toujours été plus proche de mon père que de ma mère. Et le fait qu'il ait vite raccroché m'a quelque peu blessé... J'essaie de relativiser et de penser au reste de la journée qui a été une journée comme je les aime, c'est exactement ce qu'il me fallait.

Tout le monde est endormit. Tout le monde dort profondément.
Sauf moi. Encore une fois. Après avoir terminée la liste de chose à faire je me dirige vers la cuisine, histoire de boire un verre de lait. La fatigue n'est pas assez forte pour me laisser aller me coucher. Depuis que je suis petite, lorsque je n'arrivais pas à m'endormir, je buvais un grand verre de lait, une habitude que ma grand-mère avait transmise à ma mère. Étant enfant c'était comme une potion magique, mais maintenant c'est plus devenu réconfortant qu'autre chose.
Je remarque que la pluiequi tombe est accompagnée d'éclairs et de grondements de tonnerre. C'est incroyable comment l'orage peut être tout autant effrayant qu'apaisant.
J'attrape un gilet qui traînait sur le canapé et sort sur la terrasse. Malgré cette pluie la température n'a qu'à peine baissée, elle reste toujours chaude. J'aime observer ce si beau spectacle que la nature nous offre.

Une main se pose sur mon épaule et serre légèrement son étreinte petit à petit. Je commence à être habituée à ces petites frayeurs qu'il me fait de temps en temps. C'est comme si j'attendais sa présence. Et je ne l'attends pas seulement mais je la veux aussi en quelque sorte à mes cotés.

- Problèmes de sommeil ?

- L'alcool et toi ?

Il me répond avec ricanement. Je n'aurais peut-être pas dû lui servir autant de mojitos. Il m'avait pourtant prévenu de ne pas le servir car il tient pas vraiment à l'alcool.

- Quelques petites choses qui se bousculent dans ma tête...
Je ne peux voir qu'une ombre à mes côtés. Mais une différence se distingue entre son short noir qui lui arrive aux genoux et le haut de son corps, parfaitement bien entretenu. Il s'étire très agilement ce qui laisse plus qu'entrevoir ses muscles en pleine contraction. Il repart dans la cuisine et je ne peux que le surveiller d'un œil discret. Son dos est beaucoup plus imposant que dans mes souvenirs, ou bien c'est l'éclairage tamisée de la lampe du salon qui fait cet effet là.
Il se retourne et me propose d'un geste un bout de son gâteau. Le temps que je réponde non il a déjà tout englouti. Assis sur une chaise haute il se concentre sur le verre d'eau qu'il tient dans sa main, sans me prêter aucune attention. Je vais le rejoindre et m'assois sur la chaise en face de lui tout en continuant de l'observer. Il se rend enfin compte de ma présence et lève la tête avec questionnement face à mon attitude.

- Tu as quelque chose à me dire ?

Prise de panique, je me sens rougir, me lève vite et repars dormir.

Tell Me What I WantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant