Chapitre 27 (corrigé)

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Je redescends les escaliers espérant qu'il ne me suive pas. Arrivée en bas je me précipite dehors pour prendre le plus d'air possible. Je respire un bon coup en fermant les yeux. Tout cela est impossible, ça ne peut pas être réel, pas cette fois, je dois me réveiller ! Je referme les yeux et compte jusqu'à trois en espérant que je vais me réveiller et continuer ma vie tout à fait normalement. Au lieu de ça la réalité me récupère très vite et je commence à me rendre compte que mes parents me manquent plus que tout. J'aurais tant aimé qu'ils soient là pour me rassurer, que ma mère soit là pour me donner des conseils sur la vie, sur les garçons comme elle le fait toujours. Et puis s'ils avaient été là, cette fête n'aurait pas tournée de cette manière, le tableau ne serait pas cassé, ces couples dégoûtants ne seraient pas en train de s'embrasser à moitié nus dans mon jardin et la piscine ne serait pas pleine d'inconnus.

J'ai besoin d'évacuer tout ce que j'ai à l'intérieur de moi. Je pense soudain à Harper, qu'est-ce qu'elle aurait fait dans cette situation ? Premièrement elle ne se serait jamais foutu dans cette merde avec Luciano, quoi que je ne peux pas dire que c'est moi la fautive. Et deuxièmement elle n'aurait sûrement pas acceptée ce maquillage dévasté, je ne dois pas être aussi jolie que tout à l'heure, tout le noir de mes yeux a dû s'étaler à cause de la chaleur.

Des petits doigts me tapotent doucement le dos. J'essuie au plus vite le dessous de mes yeux et me retourne. Une jeune fille d'environ 14 ans me regardant d'un air timide, se tenant juste devant moi. Elle a un rouge à lèvres violet qui dépasse beaucoup trop les contours de sa bouche, et ses yeux sont entourés d'une grosse couche de noir. Je ne sais pas ce qu'elle fait ici mais avant même d'avoir le temps de lui poser la question, elle réussit à me sortir quelques mots.

- Excuses... moi ?

Je remarque un léger tremblement dans sa voix, elle a l'air toute fragile.

- Oui ?

- Je... je ne sais pas comment rentrer. Je suis venue ici avec ma grande sœur mais elle ne veut pas me ramener. Si je ne rentre pas chez moi avant que mes parents arrivent, je suis morte... S'il te plait... Tout le monde est complètement bourré, je ne sais pas quoi faire mais tu m'as l'air plutôt sobre, est-ce que tu peux m'aider ?

- Oui... oui bien sûr. Mais tu es sûre que ça va, ce genre de soirée ce n'est pas vraiment pour les gens de ton âge ? Je dis ça parce que c'est un peu ma maison et tout le monde est légèrement sous ma responsabilité.

Elle baisse les yeux et regarde ses chaussures, puis se retourne pour repartir. Elle me fait clairement penser à quelqu'un... Et bien elle me fait clairement penser à moi-même au collège. Toute fragile et tremblante de peur. Je me demande pourquoi elle repart, je ne lui ai pourtant rien dis de mal. Je me hâte vers elle et pose ma main sur le début de ses cheveux. Elle à l'air très jeune, je ne sais pas quel âge elle a mais sûrement pas l'âge pour venir dans ce genre de lieu. Elle me regarde de ces grands yeux bleus scrutateurs.

- Je ne sais pas par quel miracle tu as réussis à venir voir vers la bonne personne mais écoutes-moi bien, tu vas monter à l'étage et prendre la deuxième porte à droite. Attends-moi dans ma chambre et fais comme chez toi. Tu peux t'installer sur le lit et regarder les photos sur le mur... Et surtout tant que je ne suis pas revenue tu restes dedans d'accord ?

- Merci.

Je la vois à travers les baies vitrées s'éloigner en montant les escaliers et se diriger par la suite dans ma chambre sans aucune difficultés. Il faut à présent que je trouve un chauffeur pour la ramener saine et sauve. Il est hors de question que je demande à mon frère, c'est sa fête après tout... même si je sais qu'il n'hésiterait pas à aider cette jeune fille. Je me mets à la recherche d'un visage familier, qui j'espère acceptera de m'aider.

Tell Me What I WantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant