Chapitre 32 (corrigé)

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- Shelley ?
J'ouvre doucement les yeux et me rends compte d'avoir passée une nuit plutôt longue. C'est Nash qui me réveille, je suis dans ma chambre, encore vêtue de ma robe orange.

- Quelle heure est-il ?

- Il est 9 heures du matin. Tu avais l'air épuisée après ta discussion avec Talia donc je t'ai laissé dormir.

Je me réveille donc dans mon lit et je ne sais pas pourquoi il se sent toujours obligé de me mettre dans mon lit, j'aurais très bien pu rester dans le canapé. Je devrais peut-être lui faire remarquer un jour.

- Grande discussion... Mais bon comment pourrais-tu le savoir puisque tu n'y as pas assisté, apparemment trop occupé à ne pas arriver à l'heure.

- J'étais avec des potes.

- Comme d'habitude.

Je dois rester calme, me contenir. Ne comprend-il pas que tout ça est important pour moi ? Je ne lui ai pourtant pas demandé de m'accompagner, il me l'a proposé. Je préfère me lever sans un mot de plus que de lui crier dessus dès le matin.

- Où est-ce que tu vas ? Tu ne vas pas me crier dessus en me reprochant toutes les pires choses du monde ?

Il me regarde en souriant de toutes ses dents, ce sourire si communicatif. Après quelques secondes de regards dans les yeux, je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour et d'en rire. Mais ce n'est pas avec ce sourire si craquant que je vais oublier ce qu'il a fait, ou plutôt oublier de faire.

En préparant mon petit-déjeuner je le sens constamment derrière moi, ce qui commence sérieusement à me mettre mal à l'aise. Je ne peux plus me retenir plus longtemps, ça doit sortir.

- Pourquoi tu n'es pas venu hier, tu savais que c'était important pour moi et toi tu te pointes au plein milieu et tu oses interrompre une conversation déjà assez difficile comme ça. Et ne me dis pas que tu ne savais pas à ce moment que cette discussion avait lieu, je t'avais prévenue. Je ne suis pas en colère, juste déçue. C'est toi qui m'a proposé de le faire avec toi, je n'aurais jamais sautée le pas toute seule et toi tu m'as laissé en plan. Et ne me sors pas l'excuse des potes, s'il te plaît soit un peu plus créatif.

Je lui explique calmement les choses, je préfère comme ça. Je ne le connais pas assez pour savoir à quel point il peut s'énerver et je ne préfère pas le savoir pour l'instant.
C'est vrai, je suis déçue et je veux lui montrer que je ne prends pas notre "amitié" à la légère. C'est ce qu'il m'a fait comprendre le soir de l'anniversaire de mon frère. Nous sommes revenus après avoir déposé la petite chez elle, il était adossé à sa voiture et m'a dit mot pour mot que j'étais une fille bien et qu'on était amis. Je prends de plus ça sérieusement sachant qu'il est la seule personne au courant de cette histoire.

- Ok, alors je n'ai pas d'excuse, j'ai juste une vie à côté et je n'aurais pas du m'inclure là dedans alors que j'avais autre chose à faire, c'est ce que tu veux entendre n'est-ce pas ?

Nous sommes si calme que ça en devient perturbant, aucun de nous n'a haussé le ton une seule fois. Il s'appuie sur ses coudes contre la table sur laquelle je suis en train de manger. Cela ressemble à une conversation d'adulte, ce que je dois bien avouer, est très rare. Je coupe mon pancake et bois une gorgée de jus d'ananas.
Je ne sais pas quoi répondre à ça car il a raison, c'est ce que je veux entendre. Je ne veux pas qu'il ait d'excuses, une bonne explication ou quoi que ce soit, je veux la simple vérité. Mais au fond de moi, je sais qu'il y a une once de chance qu'il s'excuse pour que je puisse tout lui raconter.

- Très bien. Alors si tu n'as pas d'excuses ou quoi que ce soit, pourquoi tu me suis depuis ce matin ?

- Parce que je sais que tu meurs d'envie de tout me raconter. D'ailleurs je ne sais pas à quel moment je suis devenu ton confident.

Tell Me What I WantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant