Tell Me What I Want

Chapitre 35

Il est là, dans son costume noir, les cheveux coiffés. Je suis heureuse de le voir, je souris, comme une imbécile. Luciano, surpris, resserre son étreinte autour de la taille et m'embrasse la tempe. Je n'y prête pas plus d'attention, je préfère glisser des regards vers Nash. Il est beau, je ne peux pas dire le contraire. Est-ce que je suis en train d'halluciner ? Est ce que Luciano m'a drogué ?

Je prie intérieurement pour que malencontreusement il me regarde. Je veux qu'il me voies moi aussi bien apprêtée pour l'occasion. D'ailleurs qu'est-ce qu'il fait ici au juste? Ce n'est pas vraiment le genre de soirée dans lesquelles il a l'habitude d'aller.

- Je vais aux toilettes, je reviens...
Il y a peu de chance pour que Luciano s'est rendu compte qu'il y avait quelque chose avec Nash. Cependant Luciano est très malin et un jour ou l'autre il se rendra compte qu'il y a un truc qui cloche avec moi parce que au grand jamais je ne retournerais avec lui. Au grand jamais!

Je vais donc aux toilettes histoire de me poser deux secondes. Nash m'a mit dans tous mes états et je déteste ça. Mais il avait l'air si gentil et calme habillé de la sorte, comme avec son petit sourire doux.

- Pourquoi tu souris comme si t'avais embrassé quelqu'un ?
L'envie de me presser contre lui et de coller mes lèvres aux siennes est plus qu'urgente depuis qu'il l'a insinué. Il est appuyé contre le mur brillant et blanc des toilettes. J'aimerais tellement savoir à quoi il pense en ce moment. J'applaudis intérieurement la chance que j'ai, il est venu me voir aux toilettes, donc c'est qu'il m'a bien remarqué avant.

Sans hésitation je prends, dans chacune de mes mains, ma robe et tourne sur moi même pour lui montrer ma métamorphose. Il applaudit de ses grandes mains et rigole tellement sincèrement que ça me réchauffe très vite le cœur.

Sans m'en rendre compte pendant que je tournais sur moi-même il s'est très vite rapproché de moi, trop près même. Embrasse-moi sur le champ!
Cette requête ou plutôt ordre reste dans un coin de mes rêves. J'ai un plan.

- Comment tu me trouves?

Il ne me réponds pas mais continue de me regarder avec une chaleur qui se sent à deux kilomètres. J'ai d'un coup d'ailleurs très chaud. Il finit par sourire sensuellement, je suis plus qu'aux anges.

- J'ai réussis à faire sourire le petit Nash Wilson!
Je le taquine en tapotant son nez plus haut que le mien mais ses doigts s'accrochent à mon index avant que je n'ai eu le temps de l'enlever. Mais j'ai tout de même le temps de voir la lueur dans ses yeux que je vois parfois, une lueur de feu. Ses yeux ne sont plus de cette couleur si douce couleur miel mais elle est marron, marron simple comme les miens. Mais il y a quelque chose de différent dans son expression comme si il désirait quelque chose. Si il savait comment je désire goûter à sa bouche...

Ma main à présente dans la sienne, je sais que c'est le bon moment à présent. Je lâche sa main et pose mes deux mains sur ses joues robustes, il se tend, enfin surtout sa mâchoire. Puis je me rapproche de son visage regardant sa bouche avec envie et au dernier moment me détourne pour lui chuchoter à l'oreille, toujours en lui tenant le visage:

- On est pas censés s'embrasser entre amis, Nash...
Il se raidit et se prends aussi très rapidement au jeu. À son tour il se rapproche de moi et d'une main emporte mes cheveux au dessus de ma nuque pour laisser assez de place. Il frôle ma nuque avec son souffle mais se détourne aussitôt. Soudain il me mordille l'oreille et j'émet un cri hybridé avec un gémissement. Mon ventre me fait atrocement mal, c'est dérangeant mais agréable. Puis il descend de quelques centimètres pour me susurrer à l'oreille. Je me fige sur place, ma poitrine me fait mal, je ne peux plus respirer normalement ce qui me gêne sachant que c'est vraiment dans ce genre de situation ou je doit garder mon calme.

- Mais je crois qu'on est pas censés ressentir ce genre de truc quand on est amis. Surtout là...

Il touche mon ventre avec son index et encore plus surprise je recule d'un pas. Comme dirait souvent une copine de lycée: l'arroseur arrosé. Je suis l'arroseur qui s'est fait prendre à son propre jeu par ce garçon. Je déglutis à la seconde ou le fameux sourire en coin fait son apparition. C'est insupportable, pour une fois que j'avais la situation en main! Mais monsieur en a décidé autrement c'est à présent lui qui a toutes les cartes en main!

- On doit parler, je te ramène à la maison.

Mais cette fois ci son ton se fait plus sec que tout à l'heure. Mais je le suis volontiers, je suis même plus qu'heureuse de quitter cet endroit hideux et surtout Luciano. Je ne préfère même pas penser à la réaction qu'il aura quand il s'apercevra que j'ai filé en douce. Je souhaite que personne soit dans les parages à ce moment-là.

Quand nous arrivons enfin sur le parking je me rue vers sa voiture que j'adore, c'est surement les conditions qui favorisent cet amour pour sa voiture. Il commence à faire très froid, je tremble un peu à cause de ces nombreux endroits de ma peau nue à découvert.

- Hé doucement, ninja!

Mes mouvements de bras pour imiter les ninjas le fait mourir de rire.

Le trajet a était tout aussi silencieux que d'habitude mais beaucoup de tension s'est échappé de cette voiture. J'attrape une bouteille d'eau pour me réhydrater mais Nash n'a pas l'air à l'aise tout de suite. Dès que nous sommes rentrés il s'est directement assis sur le canapé, je le rejoins souhaitant savoir ce qu'il se trafique dans sa tete.

- Bon, commence-t-il, c'est qui?

- De qui tu parles?

- Tu sais très bien, ne fais pas l'innocente. J'aimerais juste être au courant que tu es retourné avec ton ex.

- Jamais de la vie!

- Qu'est-ce que tu faisais à son bras toute la soirée alors?

Comment lui expliquer? Je ne veux pas lui dire toute la vérité car il ira surement en toucher un mot à mon frère ou encore à mes parents. Mais au point ou notre relation en ai, il devrait savoir qu'il n'y en ai rien pour Luciano et moi.

- Donne moi une bonne raison de te le dire.

Il réfléchit deux secondes sa tête baissée et ses yeux rivés sur le sol. Mais quand il les relève il essaie me regarder de bas.

- Parce que tu en as besoin...

Il continue tout autant de me regarder mais cette fois-ci son regard est glacial.

Que dois-je faire ? Si seulement la réponse pouvait tomber du ciel ça m'arrangerais bien. C'est à mes risques et périls que je vais prendre cette décision...