Chapitre 2 : Arrogance, invitation, champ de lavande.

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Chapitre 2

PDV Serena

Son regard, même derrière ses lunettes de soleil, me rendait très, très mal à l’aise.

Je le sentais transpercer mon dos, rendant l’atmosphère assez insupportable.

Ne te retourne pas. Ne te retourne pas.

S’il me reconnaissait, j'étais fichue. J’avais un examen à passer dans moins d’une heure. Je n’avais pas de temps à consacrer pour un dédommagement. Et encore moins d'argent à donner maintenant. Katy devait s'en charger.

Et s'il nous avait suivi?

-Vous travaillez ici?

Sa voix étonnamment grave et profonde me fit sursauter. Une voix de ténor, avec un lourd accent britannique à couper au couteau et ce genre de petite tonalité arrogante qui donne envie de le contredire, tout le temps.

Ça me prit un certain temps à réaliser que c’était à moi qu’il s'adressait et que nous n’étions de toute façon que deux dans la cabine.

Avec un certain retard embarrassant je lui répondis d’une voix ennuyée ;

-Non. En fait oui. Je ne sais pas vraiment si on peut dire que c’est un travail.

Je me retournai vers lui lentement, essayant d’avoir l’air normal, en vain. Remarquant ma gêne que mes joues laissaient apercevoir, il sourit, faisant sauter joyeusement deux petites fossettes à chaque coin de ses lèvres pleines. Il avait des épaules larges qui emphasait davantage sa grandeur atypique.

-Alors je suppose que vous ne savez pas où se trouve la place des shootings?, demanda-t-il d’un ton moqueur, haussant un sourcil au passage.

-Pas vraiment non, répondis-je sur le même ton. Vous êtes mannequin?

Je ne pouvais pas m’empêcher de le demander.

-Non, rit-il. J’ai l’air d’un mannequin?

-Pas vraiment. Peut-être juste l’allure superficielle et les lunettes de soleil alors qu'il fait un temps de merde.

Il doit penser que je suis un vrai rayon de soleil.

Ses rires redoublèrent et je détournai le regard, mal à l’aise.

Il m’énervait. Vraiment. Et l’ascenseur avançait vraiment trop lentement.

-Vous, vous avez l’air d’un mannequin, remarqua-t-il lorsqu’il se calma, me regardant de haut en bas.

Il avait dit ça d’une manière assez familière qui me tiqua et me donna envie de lui dire de regarder ailleurs.

Pourquoi faisait-on la conversation de toute façon?

 -Je dois le prendre comment?

-Comme tu le veux. C’est quoi ton nom?

Il me jeta un regard lourd de sous-entendu auquel je répondis d’une œillade exaspérée.

-Vous vous prenez pour qui? Je ne vous connais même pas.

-Justement. Tu peux me tutoyer, j’ai sûrement le même âge que toi.

-Je n’ai pas envie de te connaitre aussi.

-Du calme. Je ne faisais que demander.

Chacune de mes réactions semblait l’amuser, pour une raison qui m’échappait.

YELLOW : Tome I - Avec HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant