Chapitre 3 : Constat, résignation, sourcils.

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Chapitre 3

PDV Serena

-Et puis?, me demanda Katy alors que je déposai mon sac à l’entrée.

J’avançai dans l’étroit couloir, aboutissant au salon.

Il y avait quelque chose de différent.

Les deux petits canapés crème avaient été arrangés avec un assemblement de coussins pastel. Une nouvelle table de verre trônait sur le tapis en poil blanc, faisant face à notre petite télévision à écran plat. Avec le mur de brique qui séparait le salon de la cuisine et les nombreuses petites lumières de Noël, suspendus un peu partout, c’était tout simplement magnifique.

Ça ressemblait enfin à un chez soi.

-Tu as fait quoi au salon? C’est magnifique!

-J’ai reçu ma paye, rigola une Katy vêtue d’un gilet de laine lâche qui entrait dans le salon à ma rencontre. Alors, cet examen?

-Pas mal, mentis-je.

Katy me connaissait assez bien pour voir que ça avait été horrible, que mon stress avait pris le dessus et que même après des mois de pratique et une connaissance totale des divers sujets, j’avais eu un blanc dès que j’eus retourné ma copie.

Espérons qu’ils regardent mes notes avant de me refuser.

Je voulais changer de sujet sinon j’allai broyer du noir. Et je n'avais pas envie d'expliquer quoi que ce soit à Katy.

-J’ai décroché un job. Crois le ou non, je suis mannequin, riais-je en enlevant mes bottes pendant que Katy haussait les sourcils, surprise.

-Oh non, en plus toi avec des talons.., gloussa-t-elle. Mais on va devenir riche plus rapidement, ajouta-t-elle avec un clin d’œil.

-Et j’ai croisé un étrange jeune homme qui avait, par pure coïncidence, une voiture au coffre éraflé.

Elle cessa subitement de rire, me regardant complètement pétrifié.

-Oh non, fut tout ce qu’elle arriva à dire.

-Oh oui. Tu n’es pas retourné le revoir ensuite?

-Il n’était plus là !, se défendit Katy en levant les mains au ciel.

-C'est normal, pauvre cloche. Il n'allait pas resté là toute la journée et à cause de toi nous sommes doublement dans la...

Je me tus rapidement, réalisant le plis d'anxiété qui s'était creuser dans le front de ma soeur. Je suis impulsive et émotive et parfois, j'oublie avoir une soeur aussi sensible et nerveuse.

-On va trouver une solution, ma chérie. Ça va aller.

Devrais-je lui parler du marché?

Je fis taire ma conscience pour l’envoyer paitre. Ce marché ridicule.

Je devrais l’oublier. Personne n’a envie de se faire « matcher » avec l’ami d’un pur inconnu qui propose un marché indécent alors qu’il vient de se faire arracher la peinture de sa voiture sport.

Ce marché qui nous sauverait beaucoup d’argent. Pense à Katy qui veut commencer elle aussi l’université bientôt…

-Je…

-Tu?

Je lui expliquai finalement ce qu’Harry m’avait proposé quelques heures plus tôt. Insistant sur le fait qu’on ne le connaissait pas et qu’on devrait payer pour notre dette, Katy ne broncha pas d’un poil. M’écoutant d’un air intéressé, elle me jetait des regards qui signifient clairement qu’elle était en désaccord avec ma décision. Et plus j’expliquais, plus je me rendais compte de la situation ridicule à laquelle j’aurais simplement dû rire.

YELLOW : Tome I - Avec HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant