YELLOW : Tome I - Avec HS

Chapitre 43 : Déni, amis et ennemis.

Chapitre 43

PDV Serena

 

Je ne sais pas combien de temps j’étais restée là, scotché à la télévision. Les yeux figés sur le garçon au visage pâle qui ne regardait plus la caméra, immobile comme une statut de marbre. Jusqu’à temps que l’écran devienne noir et que le salon fasse de même.

De la manière qu’il l’avait fait, dit, prononcé contre mon gré et juste après me l’avoir demandé, me brisait le cœur.

Je ne voulais pas ça, je ne l’avais pas demandé. Je ne voulais pas que ce soit aussi tôt, dans un moment aussi précoce de notre relation. Je n’y comprenais rien.

Pourquoi l’avait-il dit maintenant? Après seulement un mois de relation? Et avoir pris la peine de me demander mon avis, avant, si c’était pour faire l’opposé?

Ne voulait-il pas plus de temps? Plus d’intimité, comme il me l’avait si souvent répété? Il adorait trouver de la simplicité dans cette explosion d'artifices et maintenant, tout part en fumée. Ma confiance avec.

Je ne voulais pas de ça. Pas la veille de mon entrée à l’université. Pas après tout ce que je lui ai dit, sur moi et mon passé que je voulais garder entre nous.

J’avais l’impression d’avoir fait tout trop vite, de m’être attachée trop rapidement sans ménager notre confiance, quelque chose qui devait se construire lentement.

Je n’avais pas non plus envie qu’on me regarde, comme la victime. La petite amie qu’Harry a l’intention de sauver.

Je ne le voulais pas.

Toutes ces pensées incohérentes flottaient dans ma tête alors que mon portable vibrait comme un fou. Je n’osais pas y jeter un œil, surtout après avoir aperçu le nom de ma mère s’illuminer sur l’écran, suivis des centaines d’appels manqués de Zayn et d’Harry.

Katy me parlait, mais je n’entendais rien. J’étais juste là, vidée et sonnée.

J’avais encore l’image, dans ma tête. Harry avait humidifié ses lèvres et avait joint ses mains ensembles, comme à chaque fois qu’il prenait une décision. Il avait détourné le regard que je suivais avec un sourire imbécile depuis le début et avait lâché quelques mots qui firent l’effet d’une bombe. Le public s’enflammait, l’interviewer se pourléchait les lèvres, pensant probablement à la notoriété que son programme allait récolter.

Ça m’écœurait.  

Je me levai sans un mot, enlevai le pull d’Harry qu’il avait laissé à mon intention, incapable de supporter l’odeur. Je me glissai sous la douche, réglai la température et laissai l’eau tomber en cascade sur mon dos.

Je fermai les yeux et posai mon front contre la paroi vitrée. Le contraste me colla des frissons.

Qu’est-ce qui est tes passé par la tête, Harry?

***

-Laisse-moi entrer!

-Vas-t’en Harry, supplia la voix de Katy. Ce n’est pas une bonne idée.

J’ouvris mes lourdes paupières et me redressai en position assise, me frottant les yeux. Il faisait encore noir dans la pièce. Mon réveille-matin affichait minuit passé. Je dormais depuis moins de deux heures.