Chapitre 6 : Biscuit, lion et lettre.

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Chapitre 6

PDV Serena

« Je sais pas ce qui m’a pris ce soir. L’ambiance, peut-être. Je n’avais pas à te dire que j’avais envie de t’embrasser alors qu’on se connaît à peine…  Je ne veux pas te faire peur. J’aimerais beaucoup reprendre ça, cette soirée avec toi fut vraiment rafraichissante et ces temps-ci, j’en ai besoin. »

« J’espère qu’Harry n’a pas tout gâché, je suis désolé pour lui aussi. Il y a trop de « désolés » dans ce message. En bref, j’aimerais passer une journée avec toi, dis-moi quand tu peux et je viendrais te chercher. »

« Je vais botter le cul d’Harry. Il n’avait aucune raison de dire ça, je ne sais toujours pas qu’est-ce qui lui a pris. Il n’est pas comme ça. Vraiment. »

Trois messages de Liam et ça ne faisait qu’une heure que j’étais rentré.

Un coup d’œil à mon portable m’informa de l’heure ; une heure du matin.

J’étais assise sur le divan du salon, confortablement emmitouflé dans mes couvertures blanches, grappillant le plus de réconfort possible dans le silence de l'appart.

J’avais regardé distraitement la télé, essayant de me changer les idées. N’y tenant plus, j’avais jeté des œillades frénétiques à mon téléphone, me demandant si ce serait une idée judicieuse de regarder mes textos plus que d’aller directement me coucher, échappant aux souvenirs poisseux de cette soirée de merde.

J’avais finalement fait une femme de moi et décidai de consulter ma messagerie et mes textos, faisant ensuite un bref constat.

Katy était en route, Liam lui ayant expliqué la situation.

Je commençai à travailler en tant que futur ex-mannequin demain, sous les bons soins d’un certain photographe prénommé Marcello. Je pouvais m’y rendre à pied ou sinon prendre le métro de Londres, si je ne tenais pas plus que ça à ma vie.

Rien d’Harry, même pas une excuse.

Selon la date limite du site d’Oxford, je viens de recevoir ma lettre d’admission ou ma lettre de refus. Je n’ai pas le courage d’aller voir le courrier pour le savoir.

Et puis les trois messages de Liam.

Les trois messages auxquels je répondis presque aussitôt. Je refusai de laisser un arrogant hypocrite comme Harry me gâcher une belle rencontre. J’avais vu assez peu de Liam, mais ça m’avait suffi pour entr-apercevoir une personne qui vivait quelque chose de difficile et qui était trop gentille pour mériter ça.

Je lui donnai mon horaire de demain et Liam me donna rendez-vous après ma première journée de travail. Je ne savais pas où, mais ça m’importaiz peu. J’avais hâte de le revoir.

Je me levai finalement, délaissant mon portable sur la table basse du salon pour aller grignoter dans la cuisine. Je trouvai du lait et des biscuits dans le frigo, confectionnant en quelques secondes une des seules choses que je pouvais manger en étant seule.

Je savais faire des pâtes, du gruau et des céréales. Un rien comparable avec Katy, qui sort un bœuf bourguignon du four un mardi soir.

J’ai toujours été intellectuelle malgré moi. J’aimais beaucoup le sport, mais à part ça, je n’étais pas vraiment pratique. Beaucoup plus théorique.  

À l’époque, ça ne faisait aucun sens pour ma mère de voir sa fille être capitaine de l’équipe de volley-ball, têtue comme un âne, des notes parfaites dans absolument tout et pourtant incapable de tenir debout sans casser quelque chose ou de confectionner un plat. Je n’étais en rien l’idée parfaite d’une petite fille sage que ma mère entretenait.

YELLOW : Tome I - Avec HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant