YELLOW : Tome I - Avec HS

Chapitre 53 : Jalousie, absence et confusion.

Chapitre 53

PDV Serena

Après l’épisode de Jérémy, Eleanor me déposa chez moi. J’étais très heureuse de l’effet que le relooking eut sur l’étudiant et j’étais impatiente de voir si tout allait bien se passer avec ma voisine bizarre. Mais mon ami avait son rencard que le lendemain, alors j’allai devoir attendre pour le savoir.

Je fis un saut à la bibliothèque en fin d’après-midi avec la voiture de Katy et en profitai pour terminer mes devoirs qui s’avérèrent plus brefs que prévus ainsi, quelques heures plus tard, j’étais derechef assise dans mon salon, vide, à me torturer l’esprit avec des questions.

Je savais que je devais faire quelque chose de responsable, histoire de taire ma conscience alarmante. Soit, comme Harry me l’avait si souvent demandé ; communiquer. Donc, de prendre mon téléphone portable, de composer son numéro et de lui demander ce qui l’avait amené à me mentir.

Mais le fait est que, je n’étais pas quelqu’un de responsable.

Alors j’appelai ma sœur, pour lui demander ce qu’elle faisait ce soir et prendre de ces nouvelles. Je fantasmai déjà sur une nouvelle réponse, qu’elle puisse m’annoncer que c’était demain et qu’Eleanor s’était trompée. Mais non. Je n’eus pas le résultat escompté. Katy ne fit que me dire ce que je savais déjà.

Toute cette histoire grandissait dans ma tête, sans que je ne puisse l’étouffer. Je ne faisais que répéter les faits, comme un disque tournant en boucle dans ma tête : les garçons avaient une entrevue ce soir. Harry ne voulait pas que je la regarde. Alors il m’avait menti. Il n’avait pas voulu impliquer personne d’autre dans son mensonge et il pense que je ne découvrirai rien.

Mais pourquoi?

Je décidai que j’allai le découvrir par moi-même.

Une fois installée sur mon canapé, enroulée dans une couverture chaude avec un plat de pâtes à la main, je zappai jusqu’à arriver au poste qu’Eleanor m’avait donné, celui où les garçons devaient se présenter pour quelques minutes seulement.

L’image d’un homme dans la cinquantaine dans un complet-cravate gris fini par apparaître, annonçant d’un accent irlandais à couper au couteau les invités de la soirée. Bien entendu, One Direction allait faire la première partie du talk show. Et bien entendu, des cris suraigus acclamèrent avec extase cette annonce. L’animateur débita rapidement une présentation globale du groupe et sans plus tarder, je vis mes cinq amis faire leur entrée désordonnée. Toujours aussi vifs, ils s’avancèrent en babillant joyeusement, tous tirés à quatre épingles.

Un immense sourire fendit mon visage en deux.

Ils me manquaient terriblement.

Bien entendu, mes yeux dévièrent instantanément vers mon petit ami, affichant sans même s’en rendre compte une prestance et un rayonnement propre à sa personne. Ses boucles brunes étaient tirées vers l’arrière et la chemise blanche accrochée à son torse laissait entrevoir son torse tatoué.

Quelque chose chez lui différait. Il dégageait une aura d’assurance, de bonne forme et de calme. Une flamme de la célébrité au sommet de sa gloire faisait briller ses yeux verts, au regard pénétrant.

Il était beau. Et inaccessible. Je me sentais comme toutes ses filles qui rêvaient de pouvoir pénétrer cette aura, plonger elles aussi dans ce regard qui nous donnait l’impression que la vie avec lui ne pouvait qu’être belle. Je les comprenais de me détester. Je me détesterai aussi.

J’en oubliai presque son mensonge.

L’entrevue démarra banalement, l’homme au complet gris posait quelques questions sur la tournée, les garçons répondaient tous en même temps.