Chapitre 28 : Un passé à oublier (corrigé)

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Comment définiriez-vous cette peur qui s'immisce lentement dans votre corps pour former une boule prête à exploser dans votre poitrine ? Cette paranoïa qui s'accroît de plus en plus dans votre système telle une maladie, tel un cancer mortel. 

Tout ce que l'on vous a appris à l'époque d'aujourd'hui, c'est cette méfiance constante que l'on doit porter à n'importe quel étranger, peur de ce qu'il pourrait faire, peur de ce qu'il pourrait nous faire. 

Souvent lorsque nous nous méfions de telle ou telle personne, c'est parce que nous avons été blessés, utilisés, rabaissés par le passé et que cette fois-ci nous ne voulons plus être cette personne qui souffre, nous ne voulons plus être cette personne fragile, vulnérable et invisible. 

Parfois, cette sensation s'apaise, elle devient même minime jusqu'à disparaître dans les limbes de notre âme. Comment on arrive à ce stade ? Tout simplement grâce à une personne qui nous comprend, qui nous rassure, qui nous aime et qui nous fait nous sentir unique et spécial. 

Jusqu'à aujourd'hui, je ne pensais pas connaître cet apaisement, je pensais que mon cœur meurtri l'aurait été jusqu'à la fin de mes jours, mais non, il est arrivé, Finn est arrivé. 

Cependant, j'ai toujours cette boule dans ma poitrine, parce que quoi que je fasse, elle restera toujours enracinée à l'intérieur de moi. Pourquoi ? 

Quand on pense avoir trouvé la solution à nos problèmes, il y a toujours autre chose qui pointe le bout de son nez. J'ai cette peur constante, vous savez, celle qui ne part jamais, celle qui amène le doute, le manque de confiance, et bien sûr la paranoïa. 

Quel sera le jour où le malheur s'abattra une nouvelle fois sur moi ? On ne va pas se mentir, on ne vit pas dans un monde où tout est rose, à un moment ou un autre, obligatoirement, ça foire. Oui, je peux paraître pessimiste ou alors je suis tout simplement réaliste. 

Depuis 19 ans j'ai vécu des tas de choses, et quatre-vingt-dix pour cent d'entre elles ne m'ont amené que de la douleur, de la souffrance et la mort. Je veux bien croire que Finn tient à moi, mais l'amour est tellement insignifiant aujourd'hui. 

Combien de couples divorcent ? Combien de personnes restent ensemble jusqu'à la fin de leur vie ? Enfin, il suffit de regarder les statistiques, le pourcentage de mauvaises nouvelles ne fait qu'augmenter année après année. 

Alors c'est comme ça que ça fonctionne, nous reproduisons souvent ce que nous voyons, nous sommes manipulés par tout ce qui nous entoure, les médias, les films, les séries et même la politique. 

Au final, on agit plus par nous-même et à la place, on laisse les tendances nous guider, pathétique... 

Ce que je veux dire par là, c'est que j'ai une question qui me turlupine et m'angoisse, quand est-ce que mes moments de bonheur vont-ils s'envoler, parce que ça finit toujours par arriver. Je n'arrive tout simplement pas à me faire à l'idée que ma vie sera un jour un long fleuve tranquille. Il ne m'arrive que des soucis depuis quelques années alors pourquoi maintenant ça s'arrêterai ? 

J'ai toujours dit que je n'avais jamais eu de copain, mais en réalité je me mens à moi-même. J'ai enfoui depuis maintenant quatre ans, un souvenir qui me hante, parce qu'il s'agit d'une période où j'étais naïve, vulnérable et fragile. J'ai eu quelqu'un avant Finn, c'était deux ans après la mort de mes parents, j'avais quinze ans, et à quinze ans j'ai vécu le plus grand des enfers.

*Flashback, il y a quatre ans*

Aujourd'hui, il faut que je me change les idées, je ne dois pas rester dans ma chambre à m'apitoyer sur mon sort. Sarah m'a proposé de l'accompagner à une soirée. On vient de finir notre année de seconde et un type organise une petite soirée de fin d'année, il s'appelle Evan apparemment. 

Tome 1 - L'histoire d'un nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant