partie 10

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Badiene ouli était enfin revenue de son long voyage. Tout le monde pensait qu'elle avait oublié sa famille à Dakar mais non. En effet cette dame faisait tout et n'importe quoi pour avoir son fils dans la main. Elle savait qu'avec les sacrifices de son marabout Sidibé, il n'y avait aucune chance pour que Mouna soit sa belle fille. Elle ne voulait tout simplement pas d'elle pour la seule raison que c'était une fille intelligente et extrêmement bornée. Elle voulait quelqu'un qu'elle pourrait manipuler à sa guise pour avoir tout ce qu'elle voulait  de cheikh. Mais si Mouna était sa dernière solution, elle allait s'occuper de son cas.

Enfin elle retrouve le confort de sa maison. Au moins son voyage n'avait pas été vain. Oui elle en avait profité pour aider en même temps bocar qui devenait de plus en plus pire. Elle lui avait fait une centaine de gris gris et le moment le plus difficile sera de les faire porter…


Badiene ouli : BOCAR!


Elle n'obtient pas de réponse et décida donc de monter dans sa chambre. Elle n'allait pas attendre de se reposer pour faire cela.
Omettant de frapper avant d'entrer, ouli pénètra directement dans la piece de son fils le trouvant allongé et entrain de fumer… surement de l'herbe se disait elle…


"bocar tu n'es pas content de me voir?"


Bocar : bonjour maman bien sur que je suis content de te voir. Seulement tu aurais du frapper avant d'entrer…. Tu aurai pu me trouver n'importe comment tu vois ce que je veux dire?


Maman ouli ne voulais pas imaginer elle se contenta donc d'en aller directement au but


"je t'ai apporté quelques chose de saint louis. C'est mon marabout Sidibé qui me la remis pour toi. Ça te protégera"



Bocar : contre quoi?


"contre le mauvais œil et surtout contre les deum* (mauvais esprit)


elle était obligée de mentir à son fils pour qu'il veuille bien accepter les gris gris.


Bocar : tu as bien fais maman ces temps ci j'ai un véritable problème avec les deum; je me bats tous les jours contre eux et j'ai l'impression qu'ils sont entrain de me gagner…


Badiene ouli était désespérée par son fils. Elle savait que c'était le chanvre qu'il prenait qui était entrain de lui monter à la tête. En réalité, ces gris était destiné à lui faire arrêter toutes ces conneries… elle espérait que cela marcherait pour lui car elle avait vraiment besoin de son fils..
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Cheikh était mal concentré dans son travail. Il n'arrivait pas à faire un rapport mensuel correct. De toutes les façons il faisait partie des chefs associés de cette entreprise mais il préférait faire son boulot lui-même que de le confier à quelqu'un d'autre.
Son esprit était ailleurs, oui, papa sidy lui avait annoncé que Mouna avait accepté le mariage. Lui-même n'y pensait plus. En fait il avait décidé de ne plus parler de ce mariage avec Mouna car il était conscient qu'il l'avait blessé et qu'elle n'était pas encore prête . Il savait qu'elle ne l'aimera jamais comme il le voudrait. Il avait donc décidé de pérenniser sa relation avec Khadija et voir si cela pouvait aboutir a un mariage. En effet Khady et cheikh s'était connu depuis le lycée, et cette dernière était vraiment attachée à lui maintenant.  cheikh avait voulu oublier un peu le rejet de Mouna et s'était refugié vers dija qui l'avait accueillit à bras ouvert. Elle avait tout ce qu'un homme peut rêver d une femme. Elle était belle et très intelligente. Mais ce qui dérangeait cheikh dans tout cela c'était qu'elle ne lui refusait rien, même pas de coucher avec lui. C'était surement pourquoi durant ces huit derniers mois, il n'arrivait pas à se détacher d'elle. Après tout il n'était qu'un homme se disait- il…
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Cependant, l'appel de papa sidy venait de bouleverser tout ses plans. c'était lui qui avait voulu se marier avec Mouna car il avait trouvé chez elle des qualités qu'il ne trouverai nulle part ailleurs. Mais il ne voulait pas la priver de son bonheur raison pour laquelle il avait voulu tout annuler. Mais papa sidy avait l'air tellement content au téléphone qu'il ne savait plus sur quel pied danser…
Il n'avait donc plus le choix. Il devait appeler sa cousine pour en avoir le cœur net mais surtout pour avoir la conscience tranquille…
Il composa son numéro et après deux sonneries elle répondit d'une voix ensommeillée.


cheikh : tu dors?


Mouna : je suis réveillé. Il y a un problème?


Cheikh : euh non, je voulais juste parler un peu…


Mouna : oui je t'écoute…


Cheikh ne savais pas par ou commencer. Il connaissait le tempérament de sa cousine et voulais donc faire doucement avec elle.


Voyant que son cousin ne parlait pas, Mouna décida donc de l'aider un peu en etant moins sur la defensive.


Mouna : tu veux parler de l'appel de papa? Rire il l'a fait devant moi.


Cheikh : ah bon. Donc tu es d'accord?


Mouna : rire bien sur !


Cheikh : tu es sur? Tu ne veux pas qu'on en parle avant?


Mouna : qu'est ce qu'il y a tu ne veux plus de moi?


Cheikh : non ce n'est pas ça. C'est juste que je voulais m'assurer qu'on ne t'a pas forcé…


Mouna : ne t'inquiète pas mon père ne me forcerai jamais à faire quelque chose que je ne voudrais pas.


Cheikh : ok je vois. On en parlera plus tard. Je te laisse bye…


Et ils raccrochent…

Pour deux personnes qui devaient bientôt être mari et femme, leur conversation n'était pas vraiment ambiante. Bref Mouna elle avait tout fait pour penser à cheikh comme son mari mais elle n'y arrivait pas. Peut être qu'avec le temps, ça viendra pensait elle en sortant de chez elle….
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Les jours passaient très lentement pour Moustapha. Oui depuis que adja avait quitté leur maison, il se sentait bien seul. Il pensait toujours que c'était la meilleure des décisions mais il n'empêchait que sa femme lui manquait terriblement. En effet depuis qu'elle avait eu conscience de sa grossesse, il avait remarqué qu'elle avait bien changé. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il était la seule personne a comprendre adja qui n'arrivait toujours pas à faire le deuil de leur bb. Mais il fallait passer à autre chose se disait il, et il n'avait pas le droit de laisser adja mourir de tristesse dans cette maison qui lui rappelait constamment sa perte…

Bref il allait éviter de penser à ces choses la et voir comment changer un peu sa vie. Il réfléchissait encore et encore mais n'arrivait pas à se projeter dans l'avenir sans sa femme. Non il en était juste incapable.
On était dimanche et comme chaque dimanche il se levait tôt pour aller faire du sport. Mais au moment de se lever, son téléphone se mit à sonner…
Il vit un numéro qu'il ne reconnaissait pas mais comme il n'avait pas l'habitude de recevoir des appel à cette heure, il décida quand même  de prendre pensant que c'était surement une urgence.


"oui allo!"


Mais personne n'avait parlé. Il allait raccrocher quand il entend une toute petite voix qu'il reconnaitrait parmi mille autre


"Moustapha?"


Tapha : adja?


"oui c'est moi. Je t'ai pas réveillé?"


"non pas du tout. Ça  va? "


"oui… euh je voulais te dire quelque chose… euh je l'ai su hier matin et euh…"


Tapha : arrête de bégayer qu'est ce qui se passe? Tu es malade?


Adja : euh oui on peut dire que je suis malade… euh bon hier je suis allé à l'hôpital parce que je ne me sentais pas bien. Alors le médecin a fait une série d'examen et il m'a dit que j'étais enceinte de 2mois…



Tapha n'avait pas bien entendu. Il  n'arrivait tout simplement pas  à croire ce qu'il entendait. Sa femme était enceinte de 2 mois, la même femme avec qui il était sur le point d'entamer une procédure de divorce, la même à qui il avait demandé de rentrer chez elle en attendant le divorce. OUI IL L AVAIT LIBERE, et c'était cette même femme qui portait son bb dans son ventre…


Adja : tu es toujours la?


Tapha : euh oui je suis la. Excuse moi c'est parce que je suis tellement surpris que je n'arrive pas à réfléchir correctement…


Adja : et maintenant on fait quoi?


Tapha : on va se voir d'abord pour en parler. Je te propose de venir à la maison plus tard. Si tu veux je viens te chercher…


Adja ne voulais pas vraiment rentrer de nouveau dans cette maison. En effet, quand elle y était sortit, elle avait tellement pleuré ce jour la qu'elle pensait qu'elle n'aurait plus de larmes après cela… en plus, elle ne voulait pas faire croire à sa belle famille qu'elle était toujours avec leur fils même si cette dernière nouvelle venait de tout mélanger…


Tapha : adja cette maison est la tienne. On dirait deux adolescents qui ont peur d'être vu par leurs parents. On est toujours mariés donc je viens te chercher à 12h et ne t'inquiète pas, ils sont tous partit à Mbour pour le mariage du petit frère de maman.


Adja, rassurée : d'accord je t'attends alors…


Moustapha n'en revenait toujours pas. Sa femme était vraiment enceinte. Mais il devait bien réfléchir car il connaissait adja, et après ce qu'ils venaient de traverser, il était certain qu'elle était morte de peur. Oui ça  il le savait…
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Quelques heures plus tard, il était devant la maison de sa femme qui était immédiatement sortit après son appel. Il avait remarqué a quel point elle avait maigrie et eut soudain de la peine pour elle…


Adja : bonjour


Tapha : bonjour adja


Un moment de silence puis ils marchèrent vers la route pour prendre un taxi. Tapha ne voulait rien dire tant qu'ils n'étaient pas seuls. Mais sur le chemin, il ne put s'empêcher de lui faire une blague…


"on dirait deux gamins…"


"rire oui ya de quoi… deux gamins qui attendent un bb"


Tapha voulut rire, mais il avait remarqué la mine triste de sa femme. Ce qu'il pensait était vrai, adja se faisait du souci pour cette grossesse et c'est à cet instant qu'il avait pris une très grande décision : il n était pas question qu'il la laisse seule une minute pendant toute la durée de cette grossesse, c'était décidé. Et s'il fallait remuer ciel et terre pour la convaincre de revenir il le ferait avec grand plaisir, pensait il quand le taxi se garait devant chez lui…
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Les jours passaient très vite pour Mouna. Elle avait déjà pris sa décision et ne pouvais plus faire machine arrière. Elle l'avait fait pour son père mais aussi elle avait voulu être reconnaissante envers son cousin qui avait sauvé la vie de son papa.
Ses amies sokhna et Fatima étaient ravies pour elle, mais elle, elle avait toujours des doutes sur ce mariage. Elle repensait alors aux paroles de papa sidy "je ne te conseillerai rien qui puisse te faire mal"


Finalement ce n'était pas aussi terrible comme décision se disait elle car tout le monde faisait tout avec sa permission. Sa maman qui elle n'avait plus le temps, ne l'appelait que pour lui demander qu'elle couleur elle voulait pour ceci ou cela.
Même cheikh aussi s'y mettait de temps en temps, l'appelant dès fois pour lui demander ce qu'elle voulait mais aussi pour se rassurer que Mouna n'avait  pas été obligée de prendre un telle décision. Bref elle arrivait très bien à faire semblant d'être impatiente d'arriver à la cérémonie même si son cœur disait le contraire…

Comme elle ne vivait plus chez badiene ouli, elle ne savait pas ce qu'elle pensait de tout ceci. Bien sur elle ne serait jamais d'accord mais tout le monde savait que cheikh ne l'écoutait jamais quand il s'agissait de prendre certaines décisions sur sa vie. Mouna savait qu'elle allait lui mener la vie dure mais elle avait l'habitude et rien venant de sa badiene ne pouvais lui faire mal désormais…

A deux jours du mariage traditionnel, elle se décida donc a aller chez sa tante pour récupérer les quelques habits qu'elle avait la bas. Heureusement que Khady lui avait confirmé au téléphone que la grande royale était sortit, sinon elle n'aurai jamais eu le culot de se rendre la bas…

Elle rentra donc doucement et se dirigea directement dans la chambre qu'elle partageait avec la domestique, son allié.

Elle la trouva entrain de donner à manger a sa fille et elle se jette sur elle comme une enfant…


Khady : eh Mouna tu vas faire pleurer la petite tu sais qu'elle est jalouse de toi…


Mouna : rire mais tu m'a manqué moi … elle n'a qu'a pleurer cette petite boudeuse…


Elle en profita pour la prendre elle aussi dans ses bras libérant un peu sa mère…


Khady : alors… on a pas eu a parler pendant tout ce temps… tu es certaine de ta decision?


Mouna : Khady stp ne commence pas…


Khady : je t'ai juste posé une question. Est-ce que tu sais que le mariage ce n'est pas une question de 2 a 3 jours?


Mouna : oui je le sais… et je sais aussi que cheikh est un homme bien et qu'il saura me rendre heureuse…


Khady : ça tout le monde le sait. Cheikh peut rendre heureuse toute les femmes du monde. Mais mon problème c'est toi Mouna. Est-ce que tu l'aime assez pour le rendre heureux? Cheikh a beaucoup souffert dans sa vie et il mérite d'être heureux. Penses y ok?


Mouna : ok…


Khady : et pour parler d'autre chose, tu compte fuir ta badiene jusqu'à quand?


Mouna : je ne fuis…


Khady, la coupant : si, tu le fuis… et j'espère que tu es consciente que d'ici moins d'une semaine tu devra vivre ici dans cette maison même et il s'avère que la personne que tu redoute le plus en est la maitresse des lieux. Alors enlève-toi ce mythe de la tête. Ta badiene ne mord pas il faut juste savoir comment composer avec elle. Et tu sais mieux que moi qu'elle n'est pas tout à fait d'accord avec ce mariage alors prépare toi au pire…


Mouna : Khady tu viens de me pourrir la journée…


Khady : rire je te mets juste en garde car tu es comme la sœur que je n'ai jamais eu…
maintenant file avant qu'elle ne rentre rire…

Mouna eclata de rire et allait sortir de la maison mais malheureusement, elle tomba  sur badiene ouli et bocar qui rentraient dans la maison…


Ouli : tu cours pourquoi?


Mouna : bonjour badiene, je ne cours pas je suis juste pressé…


Ouli : je vois… tu sais que dans deux jours le mariage aura lieu? J'allais même appeler ta mère puisqu'elle ne le fait pas. Je voulais qu'on fasse tout en famille car après tout tu es ma fille. J'ai remarqué que vous m'avez comme exclut de cet événement mais je ne vous en tiens pas rigueur. Donc je viendrais chez vous demain et on fera tout ce qui se doit pour ce mariage. Allez rentre bien…



NON Mouna pensait être dans un rêve, ce n'était pas sa badiene qui venait de lui parler comme sa. Elle était surement dans une illusion. Oui elle la connaissait trop bien pour savoir qu'elle ne faisait que jouait de la comédie…
Cependant, en rentrant chez elle, elle avait pensé aux mots de badiene ouli, et son visage lui avait parut honnête. Et si elle était vraiment sincère? Et si elle voulait juste le bonheur de son fils? Se demandait-elle….
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A suivre…

MOUNA & CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant