Partie 23

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Le lendemain de la plus grande dispute que le couple mouna et cheikh ai connu, ce dernier partit en voyage d’affaire laissant sa femme dans le plus grand désarroi. Comment pouvait-il penser cela d’elle.
Elle avait mal jusqu’au plus profond de son âme. Elle avait le cœur qui bouillait de rage. Méritait-elle cela de la part de l’homme de sa vie ? Devait elle subir ce genre de traitement venant de l’homme le plus important de son existence ? Elle ne savait plus où se mettre, elle ne savait plus comment réagir. Tout ce qu’elle voulait c’était aller voir sa mère, se réfugier dans ses bras. Mais avait telle envie qu’elle sache ce qu’il se passait vraiment ?
La dernière chose qu’elle voulait c’était de voir sa propre mère en vouloir à son mari. Après tout elle l’aimait plus que tout au monde et ne voulait en aucun cas une sorte de guerre entre maman Sayda et cheikh .
Pouvait-elle se confier à quelqu’un  ? Elle n’en avait pas le droit. Oui, elle ne pouvait pas étaler ses problèmes de couple partout. Mais il fallait qu’elle réfléchisse à tout cela, il fallait qu’elle repense à sa vie avec son mari. Et le voyage de ce dernier ne pouvait pas mieux tomber…
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Au bureau, Elle  était toujours aussi pensive. Elle avait envie bien sûr de discuter avec quelqu’un notamment avec Nabou qui bizarrement n’attendait que ça, mais, toute envie de parler lui était ôté. C’est ainsi avec un cœur meurtri, un visage pâle et une mine triste qu’elle effectuait tant bien que mal son travail…

ce mardi Moustapha qui arrivait toujours avant elle ne l’avait pas vu venir le saluer comme elle avait l'habitude de le faire. C’est pourquoi il était surpris quand il l’aperçut  de l’autre côté de la pièce alors il venait chercher des dossiers.


Moustapha : hello toi, tu n’es pas venue me saluer aujourd’hui, qu’est ce qui ce passe ?


Mouna : salut, j’allais venir te dire bonjour …


Moustapha avait remarqué son air triste mais comme il ne voulait rien dire devant cette commère de Nabou qui faisait comme s’il n’était pas debout devant elle, il choisit d’attendre le moment opportun pour lui parler.
Il connaissait tellement mouna qu’il pouvait mettre sa main à couper qu’elle s’était disputée avec son mari. C’est pourquoi, une fois dans son bureau, il n’avait pas hésité à l’appeler, éveillant ainsi la curiosité de Nabou qui n’avait pas pu réussir à tirer les verres du nez de sa copine.

Arrivée dans le bureau de tapha, ce dernier se lèva pour l’accueillir…


Tapha : tu as l’air pale ? Tu es sûr que ça va ?


Mouna : …


Quand il s’approchait d’elle, il se rendait compte qu’elle avait les yeux tout rouges et s’apprêtait à pleurer. Sans réfléchir, il la prit dans ses prend et mouna avait profité de cette occasion pour pleurer tout son soul.


Moustapha : pleure ! Pleure ma chérie !


elle ne s’était donc pas retenue . Son cœur lui faisait mal, sa tête lui faisait mal, tout son corps lui faisait mal. Qu’avait elle fait pour mériter cela ? Elle se posait sans cesse cette question tout en essuyant ses larmes.


Tapha : ça va maintenant ?


Mouna : excuse-moi, j’ai mouillé ta chemise. Adja va te tuer… rire.


Tapha avait envie de tout sauf de rire. Il voyait de l’incertitude, du désarroi, de la fatigue de la tristesse mais surtout de l’angoisse dans les yeux de mouna. Il fallait qu’il sache, il fallait qu’il comprenne ce qui la mettait dans cet état.


Tapha : maintenant dis-moi ce que tu as ?


Voyant qu’elle hésitait à parler, tapha essaya de la mettre en confiance


Tapha : tu sais que tu peux tout me dire. Après tout je suis ton 2e meilleur ami non ?


Mouna sourit puis se lança : cheikh écoute une de ses cousines qui sous-entend que le bébé n’est pas de lui.


Tapha : Quoi ???? cheikh la croit ?


Mouna : oui à ce qu’il parait…


Tapha : comment ça il la croit ? Mais quelle mouche l’a piqué ?


Mouna : ….


Tapha : écoute, ne lui en veux pas stp. Réfléchis bien avant de commettre une bêtise. Tu sais nous les hommes on en fait qu’a notre tête. Parlez, communiquez c’est important.


Mouna : je n’ai pas envie de parler avec lui tapha.

Bizarrement la seule chose dont j’ai envie c’est de rentrer chez moi, chez mes parents…


Tapha : hey hey ne redis plus jamais une bêtise  pareille. Je t’interdis de dire ça ok.



Mouna avait trouvé refuge chez son ami. Elle s’était promit de ne rien lui dire mais s’était plus fort qu’elle. Moustapha était son havre de paix, son ange gardien. Elle s’était donc sentie mieux après lui avoir parlé et c’était avec un cœur léger qu’elle rejoint Nabou qui n’y comprenait rien dans la relation entre tapha et mouna.

Arrivée chez elle, elle  ne put encore s’empêcher de broyer du noir. Bien vrai que son mari doutait d’elle, elle s’inquiétait quand même pour lui. Le matin avant d’aller en voyage, il était discrètement entré dans leur chambre avant de déposer un doux baiser sur le front de sa femme. Mouna avait fait semblant de dormir car elle ne voulait pas se mettre à pleurer devant lui.
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Les jours passaient donc et il l’appelait tous les soirs. Leur discussion se limitaient à de banales salutations et parfois à un léger je t’aime que cheikh lui chuchotait avant de raccrocher. Mais mouna lui en voulait toujours comme au premier jour.


Ce soir cependant, cheikh avait envie de retrouver la mouna qu’il avait connu. Il regrettait ce qu’il avait fait et ne savait même pas pourquoi il avait douté d’une femme comme elle. Il savait pertinemment que mouna était incapable de le tromper. Il le savait bel et bien. Mais pourquoi donc avait-il douté d’elle se demandait-il ? Il prit son téléphone et composa le numéro de sa femme. Après trois sonneries, elle répond d’une toute petite voix


Mouna : allo !


Cheikh : bonsoir bb ! Comment tu vas ?


Mouna : ça va !


Cheikh : je voulais qu’on parle. Stp


Mouna : je t’écoute.



Cheikh ne savait pas par où commencer. Il se savait coupable et voulait se racheter mais il ne savait pas comment s’y prendre. Que pouvait t'il  bien lui dire ?


Cheikh : tout d’abord je te demande pardon. Je ne sais pas ce qui m’a pris et…


Mouna : on en reparle  à ton retour. Je suis un peu fatiguée.


Cheikh ne connaissait pas cette version dure de sa femme. Mais il n’avait pas le choix.il fallait attendre, oui attendre de rentrer chez eux pour tout régler. En même temps, toute cette semaine passée au loin d’elle lui a permis de savoir à quel point elle était importante pour lui.
Ce qu’il ne comprenait pas c’était pourquoi kya avait sorti un tel mensonge de sa bouche. Mais il se promit de n’accorder aucune crédibilité à ses paroles car il savait de quoi elle était capable.
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Pour des raisons de son travail, cheikh avait dû se rendre dans la région de saint louis pour 10jours. Mais il était de moins en moins concentré tout en sachant que sa femme lui en voulait à mort. Il décida alors d’écourter son voyage afin de faire une surprise à Mouna. Il esperait que cela lui ferait plaisir.



Pendant ce temps-là, mouna faisait ses bagages pour aller passer quelques jours chez sa mère. Elle en avait parlé avec sa badiene qui était tout de suite d’accord. Seulement elle lui avait demandé si elle avait demandé la permission à son mari et mouna avait été obligé de mentir en lui répondant oui.
Elle ne pouvait pas rester une minute de plus dans cette maison. Tout d’abord elle avait besoin de réfléchir à tout cela, après tout un mari qui l’accuse d’adultère en vaut-il vraiment la peine ? Ensuite, l’arrivée de son beau-frère bocar et sa femme, de mali, venait tout chambouler. Elle se souvenait encore de cette tentative de viol que ce dernier lui avait fait subir et rien que pour cela, elle devait quitter cette maison jusqu’à l’arrivée de son mari au moins. S'il l'était toujours !


Malia était bien sur contre son départ mais elle respectait la décision de mouna. Bien sûr, cette dernière ne lui avait pas raconté sa dispute avec son frère, de peur qu’elle ne prenne partie. Mais comme Malia n’était pas dupe, elle sentait bien qu’il y avait quelque chose entre eux. Elle espérait tout de même que ce n’était rien de bien grave…
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Pendant toute la durée du voyage, cheikh pensait encore et encore à l’attitude de sa femme envers lui. Elle ne lui avait jamais manqué de respect et s’activait toujours à ce qu’il soit heureux. Elle était la seule femme qui  l’ait toujours aimé sans intérêt . Rien que pour cela, il devait lui présenter ses excuses en bonne et du formes.


Il était presque 21h quand il arriva enfin chez lui. Il en avait profité pour acheter du chocolat sur la route afin de l’offrir à mouna.

Voyant que personne n’était au salon, il se dirigea à la hâte dans sa chambre histoire de la voir, de lui demander pardon, de subvenir à tous ses besoins à elle et à son enfant. Mais à sa grande surprise, il n’y avait personne dans  la piece.


Sur le palier, il rencontra Malia qui dorlotait son bb.


Cheikh, inquiet : ou es mouna ???


Malia : hey grand frère tu es partit depuis une semaine je ne t’ai même pas manqué ???  Ok mouna est partit chez ses parents. Je pensais que tu étais au courant.


Cheikh, paniqué : CHEZ SES PARENTS ?? QU EST-CE QUI SE PASSE LA BAS ? ET POURQUOI ON NE M’A RIEN DIT ?


Malia qui n’y comprenait rien : mais grand frère elle nous a dit à tous que tu étais au courant. Qu’est ce qui ce passe entre vous deux ?


Ne voulant pas perdre une minute, il se dirigea vers sa chambre pour de se calmer avant d’appeler mouna. Il n’imaginait pas une seconde la perdre et surtout il ne voulait pas qu’elle passe une nuit de plus chez ses parents.
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Papa sidy connaissait très bien sa fille. Il pouvait voir le désarroi sur son visage. Mais il ne voulait pas la bousculer. Il allait tout simplement attendre qu’elle veuille bien se confier. Mais maman Sayda ne le voyait pas de cet œil. Elle ne voulait pas que mouna quitte comme sa sa maison conjugale pour soit disant passer des jours avec eux. Elle aussi connaissait sa fille et savait qu’elle avait sûrement  des problèmes avec son mari ou avec sa badiene.


Maman sadya : maimouna tu sais que je ne suis pas dupe. Qu’est-ce que tu as ?


Mouna : maman….


Papa sidy : je vous laisse discuter entre femme ; rire.


Mouna : papa ne m’abandonne pas à elle…


Papa sidy lui fit une mimique « je suis désolé ma fille il faut obligatoirement répondre à l’enquête de l’inspectrice sadya rire. »


Mouna adorait l’humour de son père, mais aujourd’hui pas du tout. Sa mère la tira de ses pensées.


Maman sadya : ma fille je t’écoute.


Mouna : maman il ne se passe rien cheikh est en voyage et j'en profite pour passer du temps avec vous c'est tout.


Maman sadya : mouna je te connais mieux que personne. Tu as les yeux bouffis et si tu parles de passer quelques jours seulement, qu’est-ce que tous ces bagages ?


Mouna, résignée : bon d’accord maman je me suis disputé avec cheikh avant qu’il ne parte a saint louis….


Maman sadya : et c’est tout ? Tous les couples se disputent ma chérie. Tu ne passeras pas cette nuit dans ma maison deh !


Mouna : maman ce n’est pas tout. Il doute de la paternité de son enfant. De l’enfant que je porte.


Maman sadya, bouche bée : quoi ??? Il a osé douter de toi ? Il a osé douter de ma fille, ma propre fille ? Ok vas ranger tes affaires on en reparle après le diner…


Visiblement, maman sadya était sur les nerfs. Elle avait bien raison. Comment cheikh pouvait il douter d’une femme comme mouna.
Elle l’attendait donc de pieds fermes car elle savait qu’il viendra la récupérer. Mais elle ne s’attendait pas que ce serai si tôt…
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Cheikh savait ce qui l’attendait. Il savait qu’il ne pouvait pas prétendre récupérer sa femme après ce qu’il avait fait. Mais il espérait le soutient de son beau-père et de Alioune. Mais à son plus grand malheur, en entrant dans la maison, il tomba nette sur maman sadya.


Cheikh : bonsoir maman, je m’excuse pour l’heure je….


Maman sadya, regardant en même temps sa montre : effectivement il fait tard…


Cheikh : je peux parler avec mouna ?


Maman sadya : elle est au lit. Tu connais son état, je ne peux pas réveiller une femme enceinte. J’espère que tu me comprends mon fils.


Cheikh : découragé : d’accord, dites-lui que je suis rentré et il faut que je lui parle. Je passerai la chercher demain.


Maman sadya : je préfère que mouna reste avec moi pour encore quelques jours voir quelques semaines. Il faut appliquer nos traditions pour sa grossesse ; Je lui dirai que tu es passé et tu l’appelleras demain.


Cheikh : ok euh bon merci maman je vais rentrer…


Maman sadya n’avait même pas invité son beau-fils à s’assoir. Cependant, elle le connaissait. Elle savait qu’il était incapable de faire du mal à sa femme. Mais elle allait l’aider à ouvrir les yeux, elle allait lui montrer qu’il a la meilleure des epouses. Et pour cela rien de plus que de les éloigner un moment. Elle se devait de lui faire comprendre la leçon en tant que mère mais surtout en tant que femme. Il n’avait pas le droit de douter de sa fille, encore moins de sous-entendre qu’elle le trompait comme une dévergondée…


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A suivre

MOUNA & CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant