partie 20

42.4K 4.7K 13
                                    


La patience est un trait de caractère qui affiche la tolérance, la compassion, la compréhension et l’acceptation envers ceux qui sont plus lents dans le développement de la maturité, et la capacité d’adaptation

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.



La patience est un trait de caractère qui affiche la tolérance, la compassion, la compréhension et l’acceptation envers ceux qui sont plus lents dans le développement de la maturité, et la capacité d’adaptation.
La patience est la capacité de s’assoir et d’attendre le résultat attendu sans ressentir de l’anxiété, de la tension ou de la pression.
La patience est la capacité de laisser aller votre besoin de l’immédiat et à être prêt à attendre.
La patience est ce même trait de caractère nécessaire pour avoir la paix et la persévérance dans sa vie.

Ces caractéristiques de la patience manquaient en effet à cheikh. A la recherche de l’immédiat et subissant sans cesse la pression de sa mère, le pauvre garçon étai toujours insatisfait, contrarié et en colère contre lui-même et avec les autres. Il se sentait impuissant et perdait toujours son self control. Il voulait être utile, au moins faire tomber  sa femme enceinte , pour faire cesser ces spéculations contre elle. Mais il se sentait faible face à cette situation.
Plus le temps passait, plus il devenait de plus en plus irrité contre tout le monde. il était frustré, soucieux à tous les moments de la journée, fatigué, et surtout de mauvaise humeur en longueur de journée.

Mouna quant à elle, affichait tout à fait le contraire. Elle avait l’attitude d’avoir l’assurance que tout allait s’arranger. Elle était bien sur impuissante face à l’attitude de son mari mais pouvait-elle changer les choses ? Elle vivait avec ce manque qui commençait à ronger cheikh. Elle savait qu’il se sentait inutile, elle savait qu’il voulait servir à quelque chose. Mais comme la bonne épouse qu’elle était, elle devait faire tout son possible pour qu’il soit à l’aise dans leur ménage.
.
.
.
.

Malia était à six mois de grossesse à présent. Son ventre ne se voyait pas encore mais elle avait légèrement grossie. Comme mouna n’arrivait pas à tomber enceinte, elle compensait ce manque à travers sa belle-sœur, tout en suivant ses moindres faits et gestes.
Malia la taquinait souvent lui disant qu’elle pouvait lui prêter son ventre pour quelques semaines car elle se sentait fatiguée.
Tous les jours donc avant l’arrivée de son mari, elle  pouvait rester avec sa belle-sœur pendant des heures et des heures. Elles discutaient de tous et de rien mais surtout de ce futur petit être qui allait bientôt naitre.
Quant à la relation entre cheikh et sa sœur, elle s’améliorait au fil des mois. En effet, il avait de la peine pour Malia ; oui il se disait qu’elle ne savait pas ce qui l’attendait en étant mère célibataire si jeune. C’est pourquoi tous les jours, il passait dans sa chambre, voir comment elle allait si elle n’était pas trop fatiguée, de quoi elle avait besoin…
Mouna trouvait les gestes de son mari tellement doux qu’elle avait envie d’être à la place de sa belle-sœur. Mais dieu en avait décidé autrement se disait-elle

Au bureau, elle effectuait son travail comme il se devait. Moustapha qui était partit en mission depuis des mois lui avait laissé une tonne de boulot à effectuer. Par conséquent elle se levait toujours tôt pour pouvoir tout faire avant 17h.



Moustapha lui manquait donc. Plus pour ses blagues débiles que pour le travail. Elle se sentait seule mais heureusement nabou était la et n’hésitait jamais à lui remonter le morale.
En effet nabou était la nouvelle assistante du patron. Elle avait été embauchée de la plus bizarre des façons mais mouna ne voulait pas s’occuper de ce qui ne la regardait pas.
Les deux jeunes femmes déjeunaient tous les jours ensemble avec Seydou bien sur qui se joignait à elles à chaque fois qu’il n’avait pas de rendez-vous avec une potentielle prétendante.
.

.

.

Nabou : mouna tu as l’air bien calme aujourd’hui.


Mouna et nabou étaient tranquillement en train de manger comme d’habitude dans un petit restaurant de la ville quand nabou remarqua son air un peu triste.


Mouna : rire, nabou je suis juste un peu fatiguée.


nabou: hum j’espère que ce n’est pas ce que je pense ?


Mouna, en souriant devant le regard malicieux de sa copine : tu penses à quoi ?


nabou: tu ne serais pas enceinte par hasard ?


Mouna avait éclaté de rire laissant son interlocutrice sans voix. Elle ne pouvait plus s’arrêter. Comment pouvait-elle penser à cela ?


nabou: pourquoi tu ris ?


Mouna : parce que je suis en période de règle en ce moment même.


nabou, dépitée : mais c’est toujours possible de…


Elle avait remarqué le regard soudain triste de son et comprit aussitôt ce qui n’allait pas.


nabou: tu sais beaucoup de femme passe par la et je veux te donner un conseil, d’après ce que tu m’a dit, la famille de ton mari est jalouse de votre mariage. tu dois aller voir un marabout pour qu’il fasse des prières pour toi. il faut faire des sacrifices mouna. Tu ne dois pas rester les bras croisés.


Mouna : nabou mon mari ne vas pas vouloir me laisser y aller. Il n’aime pas ces genre de choses.


nabou: il n’est pas obligé d’être au courant. Je te donne le numéro de mon marabout, si tu changes d’avis, tu pourras l’appeler, il est très fort.


Mouna prit quand même le numéro que lui donnait nabou, mais savait déjà qu’elle n’allait pas l’utiliser. Elle avait déjà vu son mari en colère et ne voulait pas l’attirer contre elle.

Elle passa ainsi le reste de la journée plus à penser aux paroles de sa collegue qu’à travailler. Et même jusque chez elle, elle y pensait encore. Elle voulait vraiment avoir un enfant mais devait elle aller voir ce marabout sans l’aval de son mari ? non se disait-elle en finissant de prendre son bain.



« Tu as l’air bien ailleurs depuis que tu es revenue du travail » cheikh était devant la porte et mouna avait sursauté quand elle avait entendu sa voix.


Mouna : je suis juste un peu fatiguée c’est tout.


Cheikh, s’approchant d’elle : il faut que tu te reposes alors. Je voulais qu’on aille manger dehors et je voulais aussi te montrer quelque chose mais comme tu es fatiguée tu vas manger et dormir. On sortira un autre jour.


Mouna connaissait ce petit visage qu’affichait son mari. Elle commençait à connaitre ses moindres faits et gestes.


Mouna : qu’est-ce que tu veux me montrer ?


Cheikh : juste un truc. Mais laissons jusqu’à la semaine prochaine.


Il s’approcha lentement avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres et de sortir. il savait que la curiosité allait la tuer c’était pourquoi il jouait comme ça avec ses nerfs. Mais en même temps mouna était tellement éreintée qu’elle pouvait à peine bouger le petit doigt

Malgré tout cela, quelque minute plus tard, elle était dans la voiture avec cheikh. Ce dernier jubilait intérieurement.


Cheikh : tu es tellement curieuse que tu préfères mourir de fatigue que d’attendre pour voir ce que je dois te montrer.


Mouna : roule vite au lieu de parler. J’ai hâte.



Quelques minutes plus tard, Ils étaient garés devant une très grande maison dans un quartier très huppé de la ville. Mouna avait l’impression que c’était un hôtel ou une auberge. Comme si cheikh lisait dans ses pensées, il lui dit tout.


« Cette maison appartenait à ma mère. Paix à son âme. Elle lui appartient toujours d’ailleurs.   Elle fait partie de l’héritage qu'elle  ma laissé avant de mourir. Quand j’ai eu mes 18 ans, mon père a voulu me  lire le testament de ma mère… »


Cheikh était devenue mélancolique… mais mouna écoutait toujours ne voulant pas l’interrompre. Car c’était la première fois qu’il parlait de sa mère, à elle surtout.


« …oui il me disait toujours que maman était une vraie occidentale. Elle s’était battue pour avoir de la fortune mais elle avait aussi eu un héritage de son grand-père maternel qui était un blanc très riche à l’époque. N’ayant qu’un seul fils, maman a voulu tout me laisser, je dis bien tout. A l’époque j’étais jeune oui très jeune. Quand mon père me l’avait annoncé, j’ai tout de suite pensé à toutes les bêtises que je pourrais faire avec tout cet argent. Mais maman était intelligente et très avisée m’avait avertie mon père. »




Mouna ne savait pas où il. voulait en venir, mais ne l’interrompit  quand même pas.


« papa m’a alors emmené voir son avocat. Ce dernier avait l’autorisation de ma mère de me lire le testament qu’a l’âge de 18 ans. ; bien sur je ne remercierai jamais assez mon père qui a tout fait pour réaliser les désirs de maman. Bref quand il lisait je me disais intérieurement ‘’que j’étais riche, extrêmement riche.’’ Mais maman ne le voyait pas comme telle. En effet, ma mère m’a laissé une petite somme d’argent que je pourrais utiliser à mes 18 ans et quand je dis une petite somme c’est bien très petite. Ensuite elle m’a laissé toute sa fortune TOUS ses biens immobiliers dans la ville et dans les régions. Et cette maison en fait partie.
Bb si je t’ai emmené ici c’est pour une raison très spéciale. Maman m’a légué cette maison à condition que je fasse toutes les constructions nécessaires pour en faire la maison de mes enfants. J’ai dépensé tout ce que j’avais pour terminer les constructions de cette maison. elle a donc une valeur inestimable à mes yeux car cette maison m’a permis de savoir qu’on ne peut être riche qu’en travaillant. Et je ne peux en bénéficier que le jour où j’aurai des enfants mouna. Voilà maintenant tu connais la raison pour laquelle je ne peux pas avoir accès aux biens que m’a légué ma mère. Elle avait mis dans le testament que seulement après avoir baptisé mon premier enfant que je pourrais en avoir accès et cela m’a rendu un grand service. Aujourd’hui je travaille pour mes enfants et tout ce que j’ai, je l’ai eu à la sueur de mon front. »

Après avoir écouté son mari, mouna comprenait à présent qu’il avait le meilleur des époux. Toute la famille disait que sa richesse provenait de son héritage, mais en réalité, il ne l’avait même pas encore touché. Ou du moins pas totalement. Même si elle avait du mal à comprendre le choix de la mère de cheikh, elle pensait néanmoins qu’elle avait bien fait. Oui même dans la tombe elle avait réussi à aider son fils à ne pas tomber dans la facilité et la cupidité.
Mouna, le prenant dans ses bras : ta mère doit être fière de toi.
.
.
.


Ainsi sur le chemin du retour, cheikh se sentait soulagé d’avoir tout raconté à sa femme. il ne voulait pas qu’elle pense qu’il l’avait épousé pour toucher à son héritage. Raison pour laquelle il avait préféré tout lui dire avant que ses tantes ne s’en chargent elles-même et lui donne leur version qui était complètement différente de la vraie ;

Cependant, la révélation que cheikh venait de faire à sa femme l’avait un peu tourmentée. Oui mouna venait de comprendre certaine choses : la bonté de badiene ouly envers elle, la cupidité de ses tantes Sally et coumba qui ne veulent qu’une seule chose, donner leur fille en mariage à cheikh pour qu’elle lui fasse l’enfant que toute la famille attendait. Mais aussi elle venait de réaliser ce qu’elle ne voulait pas admettre depuis le tout début. Etait-elle protégée contre tous ces vautours ? Avait-elle les armes nécessaires de se battre pour conserver son ménage ? Était-elle assez forte pour résister ?
C’est ainsi que la dernière phrase de son amie nabou lui vint à l’esprit « nous sommes au Sénégal ma chérie et ici c’est la loi du plus fort qui marche. Nous avons nos traditions et nos réalités protège toi pendant qu’il est tant »
A présent, elle n’avait qu’un seul et unique combat : se battre pour son ménage et pour l’homme qu’elle aime. Pas pour la richesse ni pour la fortune en jeu.
.
.
.
.

A suivre…

MOUNA & CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant