partie 19

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Mouna était venue en retard au bureau

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Mouna était venue en retard au bureau. Moustapha ne lui en avait pas tenu rigueur car étant son ami et confident, il était parfaitement au courant de ce qui se passait dans sa vie.
Elle n’était pas donc très concentrée dans son travail car quelque chose la taraudait.
L’histoire de Malia était devenue très flou dans sa tête. Evidement elle n’en avait pas parlé à son mari qui risquait de Peter un câble s’il apprenait ses doutes à elle.


Mouna voulait faire confiance à sa belle-sœur mais elle n’était plus sûre de rien.
Cependant, elle n’avait pas hésité, pendant le déjeuner, à faire part de ses craintes à Moustapha. Ce dernier lui avait conseillé de faire très doucement et d’essayer de sonder Malia. De meme lui avait carrément fait comprendre que ce n’était pas vraiment possible que Malia mente sur l’auteur de sa grossesse et laisser ainsi son frère le convoquer .


Bref, mouna se disait qu’elle allait parler avec elle avant que tout cela ne dégénère.
Pendant le reste de la journée, elle n’avait pas reçu de coup de fil de son mari. Elle le comprenait, oui il était en train de vivre des moments très difficiles. Elle était tentée de l’appeler, de lui rappeler qu’elle était là pour lui, mais elle n’eut pas le temps de le faire à cause du tonne de boulot qu’elle devait accomplir avant le départ de tapha.

Elle put enfin finir son travail après quelques heures et son mari l’attendait déjà devant les locaux du bureau.


Mouna : bonsoir mon cœur !
Cheikh, lui faisant la bise : bonsoir amoré mio. Rire.


Mouna avait remarqué que cheikh paraissait plus détendu. Oui il était devenu plus serein et plus calme.


Mouna, étonnée : c’est quoi ce sourire?


Cheikh : c’est parce que je suis content de te voir. Tu dois le savoir…


Mouna : rire.  par contre moi je suis trop fatiguée.


Cheikh : ah oui ? tu veux un massage ?


Mouna : tu ne m’a jamais fais de massage. J’aimerai bien voir ça . on va voir malia ?


Cheikh, soudain renfrogné : oui si tu veux !


Mouna savait pertinemment que son mari en voulait toujours à sa sœur. Elle devait tout faire pour lui faire comprendre que l’erreur était  humaine. Malia ne pouvait pas vivre tout en sachant que cheikh lui en voudrait pour toujours.



Mouna pouvait à peine marcher quand la voiture se garait devant chez elle. Elle était tellement fatiguée que son mari avait eu de la peine pour elle. Il n’avait donc pas manqué de la taquiner « il faudrait que tu me donne le numéro de ton chef. Il doit te ménager un peu »


Mouna : rire, quand tu auras son numéro je suis certaine que tu lui diras des bêtises donc laisse le-là ou il est .


Cheikh éclata de rire mais ce qu’il ne savait pas c’était que sa femme était de plus en plus tourmentée en entrant chez ses parents.

A sa grande surprise, mouna n’avait trouvé personne chez eux. Seul alioune était installé au salon concentré devant la télévision.


Mouna : bonjour grand frère. Tu n’es pas allé au travail ?


Alioune : si bien sur mouna. Avant de me poser des questions laisse-moi au moins saluer ton mari. Rire. Bonsoir cheikh. Nakamozu*


Cheikh : cool tranquille ! On dirait que tu es seul ici. Ou est ma sœur ?


Alioune : elle vient de sortir à l’instant.


Cheikh, étonné : sortir ?


Alioune, naturellement : quelqu’un est venue la chercher et ils sont…


Mouna, presque en criant : et tu l’as laissé partir alioune ? TU ES AU COURANT DE SON ETAT NON ???


Cheikh : calme toi ! Tout ça c’est Malia alioune n'y est pour rien, elle verra de quel bois je me chauffe.


Mouna ne pouvait pas rentrer comme ça. Elle demanda à son mari de l’attendre puis se dirigea dans son ancienne chambre et composa le numéro de sa belle-sœur qui répondit immédiatement.


Mouna : Malia tu es ou ?


Malia : euh…


Mouna : tu sais que ton frère ne va pas digérer que tu te mettes à sortir n’importe quand alors qu’on n’a pas encore réglé ton problème. Tu devais te faire toute petite jusqu’à ce qu’il en finisse au moins avec Momo.


Malia ne disait toujours rien attendant visiblement que sa belle-sœur termine.


Mouna continua : je n’arrête pas de te défendre mais la tu exagère . Franchement !


Malia : excuse-moi mouna je sais que tu es avec moi. Je suis désolée, je ne savais pas que vous alliez venir. Stp ne te fâche pas et persuade mon frère que je suis allé quelque part à l’hôpital ou chez tante Sally. Stp n’importe où…


Mouna, dubitative : mais tu es ou bon sang ?


Malia : …


Mouna : ok il va falloir que tu me parles. Je t’appellerai ce soir. Et soit prête à tout me dire parce que je ne vais pas mentir encore une fois à ton frère.


Malia : merci mouna…



Cette dernière ne savait plus quoi faire. Ses doutes se confirmaient petit à petit. Et cela la rendait folle.
Retournée au salon, cheikh et alioune étaient en train de discuter de foot. Elle n’allait pas tellement bien et voulu rentrer de suite. Ce qui finit par inquiéter son mari.


Cheikh : qu’est-ce que tu as ?


Mouna : rien. J’ai appelé

Malia, elle était chez tante Sally qui l’avait appelé pour lui demander pourquoi elle n’était pas partie et pourquoi sa mère lui faisait la tête.


Cheikh, agacé : je vois.


Mouna n’en revenait pas du gros mensonge qu’elle avait servi à son mari. Elle se sentait mal et voulait à tout prix que cette histoire se termine enfin.
Cependant, c’était loin d’être finit ; en effet, la discussion entre Momo et cheikh allait absolument tout changer.



Momo samba était un garçon vraiment très jeune. Mouna n’arrivait pas à croire que ce jeune homme aux airs timides  avait déjà deux enfants. Bref, s’il était impoli, il ne l’avait pas montré à cheikh. En effet, ce dernier ne faisait apparaitre aucun geste de sympathie envers lui. C’était mouna qui faisait la conversation, lui servant de l’eau à boire, détendant un peu l’atmosphère ; Mais c’était sans compter avec son mari dont toute bonne humeur avait disparu de son visage depuis l’arrivée de Momo. Pauvre garçon pensait mouna !


Cheikh : bon allons droit au but. Pour ne pas perdre assez de temps, je ne vais pas te rappeler le fait d’avoir raccroché au nez quand la mère de ma femme t’a appelé. Tout ce que je veux c’est que tu mettes tes parents au courant. Ils doivent venir comme le veut la tradition.


Momo : oui je sais. Et je m’excuse de mon comportement d’hier. J’étais paniqué et…. Je veux juste que vous m’écoutiez un peu.


Cheikh : je n’ai pas de temps à perdre !


Mouna, tout bas : s’il te plait arrête. Vas-y Momo !


Momo : bon j’ai connu Malia quand elle était aux usa. On s’est connu sur Facebook à travers un ami commun. Je n’ai jamais bougé du pays. On s’était vu pour la première fois l’été dernier quand elle était venue en vacance. Ensuite elle est repartie. On discutait on téléphone tous les jours mais elle ne savait pas que j’avais déjà des enfants jusqu’à son arrivée il y a moins d’un mois. Elle m’a fait un grand scandale mais après on s’est réconcilié une semaine après.
Donc c’est après deux semaine de son arrivé qu’on a été seuls une seule fois, on a…


Cheikh, l’interrompit : épargne nous les détails et viens en au fait stp.


Cheikh ne pouvait pas comprendre l’issue de ce récit mais mouna avait déjà tout compris. Absolument TOUT ;


Momo : voilà donc quand elle m’a appelé pour me dire qu’elle était enceinte de moi, j’ai paniqué. J’avais déjà fait deux erreurs avec deux femmes différentes et je m’étais juré de ne plus recommencer. J’étais persuadé que ma famille ne me le pardonnera pas cette fois ci. C’était la raison pour laquelle j’ai tout de suite refusé je ne savais pas quoi faire, je ne pouvais pas y croire.
Quand votre femme m’a appelé pour me résonner (cheikh foudroie mouna du regard) c’est là que j’ai compris que je n’avais pas le droit de gâcher la vie d’une fille aussi gentille que Malia. Je me suis promit alors de tout assumer. Mais avant de venir ici je l’ai appelé et e me suis excusé auprès d’elle. C’est là qu’elle m’a dit qu’elle est allée chez le médecin et qu’elle était enceinte de QUATRE SEMAINES. Elle ne s’était pas rendue compte de son erreur.



Momo avait mis un temps d’arrêt pour laisser à cheikh le temps de comprendre. Mais comme mouna avait déjà compris, elle ne put retenir ses larmes.


Cheikh : je n’ai pas compris….


Mouna : si Malia est enceinte de 4 semaines, cheikh cela signifie qu’elle l’était avant d’arriver au Sénégal. Donc Momo n’est effectivement pas le père.


Cheikh : non Malia ne peut pas se foutre de ma gueule comme ça.


Mouna : calme toi ok !


Cheikh se lèva brusquement et s’enferma dans sa chambre laissant sa femme et Momo seuls. Mouna n’avait pas le choix, elle raccompagna donc le pauvre garçon avant de se diriger dans leur chambre pour essayer de le calmer…
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3 mois plus tard



Pas besoin de frapper pour faire mal.
Les mots font mal,
Le silence fait mal,
Une trahison fait mal,
Un rejet fait mal,
L’indifférence fait mal.

C’étaient les différents sentiments que cheikh avait cultivé a l'égard  sa sœur. Il avait continué de vivre sa vie. Il ne lui parlait plus. Ne s’adressait à elle que pour lui donner l’argent de ses médicaments. Il disait à sa femme qu’il en avait finie avec elle. Qu’il ne voulait plus la revoir.
Mouna trouvait qu’il était dur, qu’il ne devait pas rejeter sa propre sœur de la sorte mais il avait bien raison au fond. Malia lui avait menti, elle l’avait trahi et l’avait trompé.
Tout le monde savait qu’au fond cheikh aimait sa sœur plus que tout au monde.
Mais Pourquoi l’amour rendait il stupide à ce point ? Se demandait mouna. Seulement par amour, Malia était prête à faire porter le chapeau de sa grossesse à un pauvre innocent. Malheureusement pour elle.
Le père de son enfant était un américain qui était dans la même classe qu’elle. Quand badiene ouly avait été mise au courant de cela, toute haine et colère avaient disparue. Elle voulait récupérer sa fille et disait qu’elle devait la protéger qu’après tout c’était son sang. Mais tout le monde savait que c’était par intérêt. En effet, l’ami de Malia faisait partie des familles les plus riches de new York et quand cheikh avait appelé la famille, ils avaient décidé de subvenir à tous les besoins de la mère de leur futur petit fils. C’étaient des sommes colossales qu’ils avaient prévue d’envoyer. Badiene ouly en était tout simplement ravie.

Cette histoire avait été douloureuse mais tout est bien qui finit bien. Cependant, Malia n’arrêtait plus de pleurer. Elle avait fait du mal à son frère et le regrettait amèrement. Cheikh qui ne lui parlait  plus n’en avait cure de ses sentiments. Il ne se confiait même plus à mouna par rapport à sa sœur.

Ils avaient ainsi continué leur vie. Tout aussi tranquille. Badiene ouly brandissait sa fille comme un trophée et toute la famille attendait l’arrivée du futur américain de la maison. Mouna était inquiète pour elle.

Comme d’habitude, badiene ouly avec ses fêtes et ses invitations, avait décidé d’inviter quelques membres de la famille à venir passer la journée d’un dimanche avec eux.
Cheikh n’étant jamais d’accord, avait intimé à sa femme de ne pas s’approcher de la cuisine. Bien sur mouna se sentirai gêné de ne rien faire mais c’était la décision de son mari, et c’était lui son kilifeu*
Elle prit donc le choix de faire une bonne grâce matinée avec son homme histoire de bien commencer la journée.

Plus tard dans la journée, elle avait décidé de mettre une robe en voile simple et très légere. Elle avait voulu mettre un jean mais cheikh était toujours contre, quand elle mettait des pantalons serrés devant ses cousins. Mouna adorait quand son mari était jaloux, cela lui confirmait son amour pour elle.
Elle prit son temps et se mit à saluer tout le monde un a un. Ils la connaissaient tous et certains même la taquinait sur sa grâce matinée. Elle était bien sur aimée de toute la famille sauf kya qui l’avait à peine regardé de même que  tante Sally.


Cette dernière était comme d’habitude accrochée  badiene et il y avait une autre dame très bien habillée que mouna n’avait jamais vue.


Badiene ouly : mouna, vient je te présente ta tante coumba. C’est la coépouse de ta tante Sally.


Mouna : bonjour tata…


Mouna n’enviait pas cette femme. Mais ce qu’elle avait remarqué, c’était qu’elles s’entendaient plutôt bien.


Tante Sally : coumba, mouna est la femme de cheikh. C’est aussi la fille de sadiya tu te rappelles de sadiya ?


Tante coumba : oui toi aussi comment je peux oublier la femme de Sidy ?


Mouna ne comprenait rien à leur geste. Elle se promit de demander à sa mère.


Tante coumba : alors ma fille depuis le temps que j’entends le mariage de cheikh j’aurais cru te voir avec un gros ventre ou avec un petit démon qui serait probablement entrain de téter.


Mouna était au bout de sa vie à ce moment-là. Finalement qui se ressemble s’assemble, se disait elle interieurement.


Badiene ouly : coumba tu connais ces jeunes, ils aiment attendre, encore et encore… je ne sais pour quelle raison.


Mouna souriait toujours et attendait impatiemment la fin de cet interrogatoire. Et à sa grande surprise cheikh venait la secourir.


Cheikh : tante coumba ça fait longtemps !


Tante coumba : cheikh tu ne viens jamais me voir. Tu sais que ma fille est ta femme que tu le veuille ou non… donc je suis ta belle maman rire.


Mouna les écoutait tout en souriant mais elle l’avait tué mille fois dans sa tête.


Cheikh, gêné : oui tata je sais mais le boulot me prend beaucoup de temps tu comprends.


Tante coumba : oui ne t’inquiète pas je comprends, nous sommes au 21E siècle. Sinon ouly ma présenté ta femme, je viens de la rencontrer. Elle est très polie. Je lui demandait ce qu’elle attend pour tomber enceinte.


Cheikh, qui ne savait plus où se mettre : eh bien…


Tante coumba : mouna veut attendre c’est ça ?


Cheikh : non ce n’est pas ça. Rire tata laisse tomber.


Tante Sally : les filles d’aujourd’hui sont comme ça. Soit elles ont des problèmes de fertilité, soit elle veulent attendre histoire de profiter de leur mariage. la nouvelle génération, je ne la comprendrai jamais. Mais Mon fils tu connais nos traditions. Après un an de mariage sans enfant il faut en prendre une autre pour enfanter. Tu connais ces problèmes d’héritage mieux que moi. Et c'est plus compliqué a ton niveau.


Cheikh : tante Sally comment tu peux dire ça.


Badiene ouly, énervée contre tante Sally : cheikh va présenter ta femme à Cecilia elle la reclame depuis ce matin. 



Mouna avait juste envie de rire et de pleurer en même temps. Elle savait que tante Sally était mauvaise mais pas à ce point. Elle qui pensait qu’elle avait jusqu’à l’année prochaine avec cheikh pour avoir un bb. Mais visiblement, sa grossesse qui n’arrivait pas intéressait plus d’une.


Cheikh, en sortant : excuse-moi bb ; tout cela c’est ma faute. Tante Sally est une peste tu la connais.


Mouna : laisse tomber ce n’est rien…


Cheikh, tout bas : s’il te plait, laisse-moi dire à ma mère que le problème ne vient pas de toi pour qu’elles te laissent tranquille.


Mouna : JAMAIS ! Je ne te laisserai jamais dire cela à badiene ouly. Si elles veulent penser que le problème vient de moi et bien laissons les croire ça. Aucune d’entre elles n’a besoin de savoir ce qui se passe dans notre ménage. C’est entre toi et moi cheikh.

Cheikh regardait encore sa femme faire comme si elle ne venait pas de recevoir le pire des humiliations à sa place il y a moins de cinq minutes. Ces genres de femmes existent elles toujours ? se demandait-il en la regardant partir. Il n’avait pas réalisé à quel point elle était discrète et humble. Il pouvait dire qu’il avait la meilleure femme au monde. Mais serait ce comme ça durant tout leur mariage ? Pourrait-elle tolérer le fait de ne pas avoir d’enfant encore longtemps ? Pourrait-il lui-même un jour enfanter ? devait il lui imposer cela ? Toutes ses questions sans réponses se bousculaient dans sa tête.
Mais ils n’étaient encore qu’au début de leur mariage donc il se promit d’y penser de moins en moins et de se concentrer sur le bonheur de son épouse qui sacrifiait sa fierté pour lui.

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A suivre

MOUNA & CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant