partie 27

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Adja savait qu’elle venait de perdre les deux personnes qu’elle avait de plus chère au monde : son mari et sa fille. Elle venait maintenant de se rendre compte qu’elle avait fait une des plus grandes bêtises qu’une femme mariée pouvait commettre  : l’adultère.
Comment avait-elle pu se laisser tenter par les paroles d’Abdoulaye ? Pourquoi avait-elle accepté de vivre une relation alors qu’ils étaient tous les deux mariés ?
Elle ne pouvait plus faire machine arrière à présent et tout ce qu’elle voulait c’était trouver un moyen de se faire pardonner par son mari.
Elle pleurait encore à chaude larme quand elle appelait Abdoulaye pour lui faire part de la situation . Elle n’allait pas vivre cela toute seule. Se disait elle.


Après quelques sonneries, laye decrocha, la voix sévère.


Adja : laye mon mari vient de découvrir notre relation et c’est ta femme qui nous a dénoncé. Laye il vient de me jeter de notre maison. Je suis perdue.


Adja ne pouvait même pas articuler une phrase complète car pleurant toujours. Mais à un moment donné elle n’entendit plus rien. Oui laye n’avait pas répondu ou du moins il attendait qu’elle veuille bien se calmer car il n’avait pas raccroché.


Adja : laye tu as entendu ce que je viens de dire ? Mon mari vient de me jeter de chez moi à cause de ta femme.


Laye : écoute adja on a fait une bêtise. On n’aurait jamais dû se lancer dans une telle histoire. Maintenant je te prierai de ne plus me contacter. J’ai assez causé de tort à ma femme qui est actuellement enceinte ; je ne veux pas la faire avorter…. Je viens de me rendre compte qu’on n’aurai pas du….


Adja, criant presque : QU’ON NE AURAIT PAS DU FAIRE QUOI ???? COUCHER ENSEMBLE ??? JE TE RAPPEL QUE C’EST TOI QUI MA A LA LIMITE FORCER A TENTER LE COUP ET…. ALLO !


Abdoulaye venait de lui raccrocher au net, augmentant ainsi sa colère et son désarroi. Adja ne savait maintenant plus quoi faire ni où aller. En aucun elle ne devait se rendre chez ses parents. Qu’allait-elle leur dire ? Qu’elle avait commis une adultère ? Jamais ! Son père la tuerait se disait-elle intérieurement. ..
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La vie n’est que rebondissement et toutes les circonstances ont été  créé par  NOUS les Hommes.
Tous les jours, il y a des personnes qui cultivent le bonheur. La négativité et le pessimisme n’existe pas dans leur vocabulaire. Dans leur monde, il n’y a que bonheur, amour et tendresse. Seulement ce monde n’est que mensonge et illusion. Oui nous sommes dans un monde ou la haine, la méchanceté la mécréance et le mal dominent sur tout.
L’horreur et la misère sont les premières choses que les personnes se souhaitent intérieurement : L’hypocrisie aidant.
Le monde dans lequel nous vivons nous empêche d’être optimiste même si nous voulons montrer le contraire. Oui. Nous vivons dans un monde ou le mal est le plat principal et la langue officielle, ou c’est la loi du plus fort qui est la meilleure. Et ce sont les méchants qui gagnent à coup sûr.
Mouna devait elle classer sa badiene dans ce lot ?

Badiene ouly s’était encore réveillée très tôt pour ne pas rater son rendez-vous chez le marabout. Elle devait parcourir des KM tous les mois afin de compléter ce qu’elle avait entamé depuis maintenant 7 mois déjà.

Serigne samba était très renommé dans la ville surtout dans la capitale. Il avait des dons exceptionnels qu’aucun marabout ne pouvait se vanter. Il pouvait faire et défaire tout ce que voulaient ses clients et ne reculait devant rien du tout.


Badiene ouly l’’inondait de billet de banque tous les mois .
c’était ainsi la raison pour laquelle il était devenu son véritable ami et faisait tout et n’importe quoi pour elle.

Serigne samba : sama jiguene (ma petite dame) comment tu vas ?


Badiene ouly : ah samba je vais bien merci.


Serigne samba : alors tu fais tout exactement comme je te le dis ?


Badiene ouly : samba je fais tout comme tu me dis mais rien. Je commence vraiment à décourager.


Serigne samba : patience Sokhna ci (madame) je te dis une chose, après cette bouteille on verra si cela ne vas pas changer…



elle qui n’y croyait plus trop mais avait pris la bouteille et pris congé sans trop de bavardage. Elle commençait en avoir marre de se déplacer tous les mois et ne pas avoir de résultat. Devait-elle continuer avec ce charlatan se demandait elle dans la voiture. Elle se promit de continuer cette dernière bouteille avant d’arrêter.
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Mouna avait été réveillé par de violents assauts au ventre. Au début elle pensait que c’était son bébé qui lui donnait des coups mais quand elle fut complètement réveillée, elle s’’aperçoit que c’était le fils d’oumy qui lui donnait des coups pour la réveiller. Elle avait eu tellement peur qu’elle ne pouvait articuler un moment…
Au moment de se lever l’enfant avait couru dans la chambre de sa mère. Elle se leva avec difficulté avant de regarder sa montre. Il était presque 21h et elle n’avait toujours pas de nouvelles de son mari.
Elle n’était pas de nature jalouse mais elle n’appréciait pas le fait que cheikh sorte presque tous les soirs comme ça.
Comme il n’y avait personne dans le salon, elle décida de se rendre dans sa chambre pour l’appeler. Mais au moment de pénétrer dans la pièce, elle sentit une violente contraction . Cette fois ci c’était son bébé.
Le coup était tellement dur qu’elle avait été comme percutée en avant. Considérant que c’était juste une petite contraction, elle décida de l’ignorer et d’entrer dans la chambre. Mais les coups persistaient et étaient de plus en plus fréquents.
Elle avait voulu se lever et prévenir zenab qu’elle commençait à aller mal, mais elle avait senti un liquide très chaud sortir de son entrejambe. Elle venait de comprendre qu’elle avait perdu les eaux comme le médecin le lui avait dit.

Rapidement elle prit son téléphone et composa le numéro de cheikh qui mit trop de temps à répondre.
Elle décida de s’en plaindre plus tard car elle venait d’avoir deux violentes contractions successivement. Elle commençait à avoir terriblement mal.


N’ayant pas le choix, elle appela zenab. Elle n’avait pas d’autre choix que de crier. Mais personne ne répondait. Elle commençait à désespérer quand tout à coup le petit junior entra dans la chambre…


Mouna : va m’appeler ta mère. Dis-lui que tata à mal…


Mais Voyant que le petit ne bougeait pas d’un yotta, elle se mit à crier le nom d’oumy qui finit par arriver, un plat de riz à la main, trouvant mouna qui faisait des vas et viens dans la chambre essayant de respirer pour ne pas crier…


Oumy : qu’est ce qui se passe ?


Mouna et oumy ne se parlaient pas souvent. Oumy avait fini par s’allier à badiene ouly se mettant ainsi mouna a dos. Mais aujourd’hui, cette dernière avait besoin d’aide…


Mouna : je viens de perdre les eaux, tu peux m’appeler un taxi et m’accompagner à l’hôpital ? Il n’y a personne ici.


Oumy, un peu en panique : tu as perdu quoi ? non laisse-moi aller appeler badiene je pense que c’est mieux.


mouna : non appel moi un taxi d’abord.


Mais avant même d’avoir terminé sa phrase oumy était déjà sorti, courant pour appeler badiene. Mouna avait de plus en plus mal et ne pouvait plus respirer correctement. Elle ne sentait d’ailleurs plus ses pieds…

N’ayant pas d’autre choix, elle  décida de se rendre toute seule à l’hôpital. Elle ne voulait en aucun cas perdre son bébé ni accoucher dans sa chambre. Au moment donc de sortir, elle rencontra cheikh qui venait d'arriver …


Mouna énervée : TU ETAIS OU BON SANG ??????


Cheikh, étonné : tu vas ou comme ça ? et pourquoi tu cries ?


Mouna, toujours aussi énervée : PARCE QUE JE T’AI APPELE DES CENTAINES DE FOIS MAIS MONSIEUR ETAIT TROP OCCUPE POUR ME REPONDRE . J’AI PERDU LES EAU DEPUIS 10 MIN.




Cheikh soudain angoissé : quoi ???? Allons à l’hôpital vite…


Mouna : bien sûr c’est ça !


il  était devenu plus paniqué que sa femme qui n’arrivait même plus à marcher. Son pied gauche ne tenait plus et elle tomba  sur le lit, perdant toutes ses forces. A présent on pouvait entendre le gémissement de douleur de mouna qui attendait que son mari sorte la voiture pour remonter la chercher…
Ce dernier, accompagné de sa mère et d’oumy étaient de nouveau entré dans la chambre, la trouvant affalée sur le lit.

Badiene ouly qui était très calme s’était approchée de mouna et avait touché toutes les parties de son ventre pour dire à cheikh « ça reste un peu. Son ventre n’est pas complètement descendu. Il faut attendre sinon ils risquent de l’opérer »


Mouna croyait rêver « QUOI ???? »


Cheikh perdu : tu es sur maman ?


Badiene ouly : oui attendons encore avant d’y aller…


Ne disant rien, mouna essaya de se lever malgré sa douleur à la jambe et se mit devant son mari et sa belle-mère « si vous ne voulez pas m’emmener à l’hôpital j’irai toute seule »

Badiene ouly : je sais ce dont je parle attend encore un peu mouna ne soit pas têtue.


Mouna en colère : JE M’EN FOUS !!!! JE M’EN FOUS ROYALEMENT. JE SUIS SUR LE POINT D’ACCOUCHER BADIENE. RESTE ICI SI TU VEUX MAIS MOI JE VAIS A L’HOPITAL.
Sur ce elle se dirigea vers la sortie et heureusement pour lui cheikh l’avait rejoint pour l’accompagner


Cheikh : stp attend moi.


Mouna : AIIIIIIE !!!


Elle ne pouvait plus tenir sur ses jambes et n’ayant plus le choix, cheikh pris de panique l’avait porté jusqu’à la voiture.

Ainsi il avait conduit avec les cris de sa femme à bord et priait pour qu’elle n’accouche pas dans la voiture.

Arrivée à la clinique, mouna avait été rapidement prise en charge. Les médecins l’avaient tout de suite aidé à se déshabiller et à mettre la tenue de l’hôpital. Elle avait de plus en plus mal et n’arrivait même plus à crier. Son ventre était tellement lourd qu’elle avait arrêté de marcher.


Infirmière : le docteur arrive dans 1 minute madame vous allez accouchez tout de suite. Vous voulez que votre mari assiste ?


Mouna : NON !!! APPELEZ LE DOCTEUR !


Elle ne se rendait même pas compte qu’elle criait comme une malade.


Quand le medecin arriva enfin, elle n’avait plus de col. Il ne restait plus qu’une chose : pousser. Mais ce n’était pas aussi simple qu’elle le voyait dans les films. Oui, mouna avait énormément de difficulté pour sortir ce bébé.
Son ventre lui faisait mal, son corps lui faisait mal, elle avait mal partout.
Elle voyait qu’il y avait un problème, elle sentait qu’il se passait quelque chose.
A force de pousser depuis plusieurs minutes maintenant, elle n’avait plus de force. Elle allait tomber dans les pommes quand elle entendir la voix de l’infirmière.


« Ne dormez pas madame, si vous le faites-vous risquez de le perdre. Poussez encore un peu, il est presque là. »

Mue par une force soudaine, elle se mit à pousser de plus belle et enfin, elle avait entendu des cris, oui son enfant, son bébé était enfin la…


Infirmière : c’est une fille, vous avez une jolie petite fille très grosse en plus… rire

Ce que mouna ressentait à cet instant la était plus fort que toutes les sensations du monde. Le docteur lui avait donné son enfant. Il avait posé la petite sur sa poitrine la faisant éclater en sanglot. Elle n’avait certes pas la force de la serrer mais elle pouvait la sentir, sentir sa respiration et son souffle. Oui elle venait de mettre au monde sa fille, la fille de son mari.
Elle avait les larmes aux yeux, car elle venait de vivre l’un des plus beaux moments qu’une femme pouvait vivre dans sa vie.
Cette journée, aussi longue soit elle, elle ne  l’oubliera jamais.
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A suivre

MOUNA & CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant