partie 34

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Mouna était vraiment décidée à rejoindre son domicile conjugal. Mais surtout, l’arrogance de cette femme l'avait  convaincue d’y retourner. Bien sûr, elle n’avait pas pris ses affaires. Elle voulait débarquer en surprise à la maison.
Elle savait que la première personne à être surprise allait etre sa belle-mère. Mouna n’avait pas été choqué de voir l’indifférence de sa badiene. Elle savait qu’elle ne l’aimait guère. Ni elle, ni sa petite fille d’ailleurs.

Pendant tout le trajet, mouna pensait encore et encore à tout ce qu’elle avait vécu avec son mari. Elle était éperdument amoureuse d’elle et se sentait toujours mal à l’idée de le savoir avec quelqu’un d’autre. Elle allait changer de comportement se disait-elle. Elle n’allait avoir plus aucune pitié à l’égard de cette famille.

Arrivée à la maison, mouna avait rencontré zenab devant la porte. Cette dernière était tellement choquée qu’elle n’avait pas eu le temps de lui souhaiter la bienvenue.


Zenab : mouna qu’est ce qu’il Ya ?


Mouna : rien zey je suis venu protéger ce qui est à moi. Et j’aurais dû le faire depuis bien longtemps.


Zenab n’était pas convaincue par le ton sur lequel parlait sa belle-sœur. Elle savait qu’elle devait intervenir mais avant même qu’elle eut mis ses idées en place mouna l’avait contourné pour se rendre dans la maison.
Bien sûr, elle savait que badiene ouly était comme d’habitude dans sa chambre. Elle se dirigea alors directement dans la sienne et à sa plus grande surprise, y trouva son mari allongé…


Cheikh  était tellement surpris qu’il n’arrivait pas à placer un seul mot.


Cheikh : mou…. Mouna ?? Qu’est-ce que tu fais la ?


Mouna, sévère : je t’ai appelé tout à l’heure, et on m’a dit que tu dormais. Ne suis-je plus ta femme ?


Cheikh : bien sûr que tu es ma femme. C’est surement Fatou qui a répondu…



Mouna avait remarqué que cheikh était lasse. Il avait l’air fatigué et découragé. Elle avait pensé  qu’elle l’aurait trouvé tout herueux, épanouis comme tous ces hommes qui venaient d’en épouser une autre, mais ce n’était pas son cas. Il avait complètement changé se disait mouna…


Elle baissa ses gardes, s’assoit sur le lit, aicha dans les bras…


Mouna : tout va bien ?



Cheikh : bof, comme tu peux le voir, ta bonne humeur manque dans cette maison… tu manques à tout le monde, tu me manques mouna…



Mouna avait decela de la sincérité dans sa voix. Elle connaissait son mari mieux que personne et savait qu’il était vrai dans ses paroles. Elle lui manquait à elle aussi, ainsi qu’à sa fille…
Cette dernière qui venait d’ailleurs de finir de téter s’approcha lentement de son père et se jeta dans ses bras, somnolant presque…
C’était l’image que mouna préférait le plus… et Fatou choisit ce moment pour entrer dans la chambre sans frapper…


« Cheikh tu… »



Elle s’attendait à voir tout le monde sauf la maitresse de cette chambre.


Cheikh, aussi gêné qu’elle : Fatou tu connais mouna, mouna voici Fatou…



Fatou : bonjour…



Elle se retourna rapidement vers son mari pour lui parler de la plus mauvaise des façons avant de fermer la porte derrière elle.


Mouna l’avait une fois vu au bureau de  cheikh, mais elle n’avait jamais imaginé qu’une femme pouvait parler sur ce ton à son mari à elle. Elle n’arrivait tout simplement pas à y croire.
Choquée, les yeux écarquillée, elle se tourna vers cheikh histoire de lui demander ce qu’il se passait dans cette maison, mais le regard qu’elle rencontra en avait dit tellement long qu’elle n’avait plus besoin d’explication. En effet, elle venait de se rendre compte qu il souffrait, elle venait de comprendre que son mari regrettait. Mais, se disait elle, elle allait le laisser se débrouiller seul et régler ce problème de la même manière qu’il y était entré.
Pour faire court, elle prit quelques une de ses affaires dans son armoire, profitant du fait que aicha dormait pour tout ranger dans un sac…



Cheikh : tu rentres ?



Mouna : oui !



Au moment de prendre aicha des bras de cheikh, ce dernier pris la main de mouna et la serra tellement fort qu’elle fut obligée de le regarder droit dans les yeux.


Cheikh, résignée : qu’est-ce que je devrais faire pour que tu me reviennes mouna…



Mouna : règle ton problème avec ta femme d’abord, moi je ne vivrais jamais sur le même toit qu’une femme qui ose manquer de respect à mon mari. Donc quand elle te respectera comme tu le mérite, je penserai revenir. Pour le moment laisse-moi partir…



Sur ces derniers mots, elle prit lentement sa fille et ses bagages, puis sortit de la maison, laissant un cheikh désemparé et triste une nouvelle fois.



Depuis le départ de sa femme cheikh avait l’impression de sombrer. Oui contrairement à ces hommes qui ressentaient un bonheur immense en épousant une seconde épouse, lui ne sentait pas la même chose.
S’il avait eu une femme douce calme, compréhensive comme mouna, il ne serait surement pas dans cet état se disait-il. Quelques semaines après son second mariage, il venait de se rendre compte de l’énorme bêtise qu’il avait faite. Oui il avait des regrets, et savait à présent qu’il n’avait pas envie de finir sa vie avec une femme qu’il n’aimait pas. Car oui il n’était pas amoureux de Fatou, tout était une question de physique se disait-il.



Mais en même temps, il avait senti que Fatou aussi n’était pas amoureuse. Il avait l’impression qu’il en voulait à son argent, et dernièrement, elle n’arrêtait pas de parler de la maison de sa mère.
Qu’est ce qui lui avait donc pris de poser ses yeux sur une autre femme se demandait il pour la énième fois. Mouna avait tout ce qu’un homme pouvait rêver . Elle s’occupait de lui comme personne ne l’avait jamais fait, elle lui parlait doucement, le comprenait toujours, le soutenait devant n’importe quel épreuve et surtout, devenait de plus en plus belle. Que cherchait-il encore ? Il se rendit compte que mouna était tout pour lui, il se rendit compte que s’il ne réagissait pas rapidement, il allait la perdre pour de bon cette fois ci.
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seydina le frère de mouna avait quelque chose de très importante à dire à ses parents. Bien sûr, il s’était préparé à tout car il savait que ce qu’il voulait faire était tout sauf facile. Cependant, il n’avait pas le choix, il devait concrétiser cela avant que ça ne soit trop tard. C’est ainsi qu’il avait choisi un dimanche, profitant du fait que toute la famille soit réunie, mouna y compris…

seydina : papa, maman, mouna, et euh… ma aicha…


Tout le monde éclata de rire…


seydina, rire : bon je vous ai réuni pour vous annoncer que j’ai trouvé la femme de ma vie et que je voudrais l’épouser la semaine prochaine.



Mouna, excitée : la femme de ta vie ? C’est qui ? On la connait ???


seydina, hésitant : bon oui, surtout toi mouna, tu la connais très bien. C’est oumy !


Mouna avait l’impression d’avoir reçu un coup de marteau à la tête. Oumy quelle oumy s’était-elle demandé intérieurement.
Bien sûr elle n’avait eu aucune réaction devant son frère car elle n’avait jamais imaginé qu’il irai jusqu’à aller l’épouser….
Maman sadya et papa sidy n’avait trouvé aucun inconvénient à cela, bien au contraire.


Mouna donc se résigna et essaya de voir le bon côté des choses. Elle avait entendu parler des frasques de oumy et quand elle soutenait qu’elle avait changé maintenant, elle n’en était pas très sûr. Seulement, depuis qu’elle vivait chez elle, elle n’avait rien remarqué de négatif à l’égard d’oumy. Elle considéra donc que son frère ne pouvait que faire un bon choix et qu’elle lui faisait confiance pour cela.
Elle le félicita finalement, rassurant seydina en même temps, car l'opinion de sa sœur comptait plus que tout.



Le mariage arriva très vite. En effet, seydina avait joint les gestes aux paroles et avait voulu aller demander sa main le jeudi  même. Le père d’oumy avait tellement hâte de se débarrasser de sa fille qu’il avait préféré sceller le mariage le jour même. Badiene ouly en rageait car elle avait prévue une très grande fête pour l’occasion.
Pour ainsi la satisfaire, oumy préféra faire une petite cérémonie  le dimanche qui suivit, et avait choisi le même jour pour aller rejoindre la maison de son mari.
Bien sur la maman d’oumy était entièrement d’accord avec tout ce que faisait sa fille, et comme badiene ouly l’avait accueilli dans sa maison pendant tout ce temps, elle trouvait qu’elle n’avait donc pas son mot à dire. Elle mettait tout entre les mains de ouly qui ne demandait d’ailleurs que cela.


elle voulait également  profiter de cette cérémonie pour que toute la famille connaisse enfin la seconde épouse de son fils. Oui elle s’en réjouissait et le criait d’ailleurs sur tous les toits.
Depuis le dernier jour ou mouna s’était rendue à la maison pour prendre ses quelques affaires, elle soutenait que son fils n’a désormais qu’une seule femme, et c’était Fatou.


« Une bonne femme ne quitte jamais le domicile conjugale, quoi qu’il se passe »


Cette phrase était donc arrivée aux oreilles de maman sadya qui avait eu mal au plus profond de son cœur. Elle n’avait jamais imaginé que badiene ouly pouvait être si cruelle envers sa propre nièce. Elle n’avait jamais voulu cela pour sa fille. Il fallait qu’elle lui parle, il fallait qu’elle lui montre le chemin à suivre se disait-elle, en se rendant dans sa chambre…

Maman sadya l’avait donc trouvé allongée jouant avec sa fille.


« Mouna ? »


Mouna : oui maman !


Maman sadya : je peux te parler ?


Mouna : oui bien sûr. Assied toi !


Maman sadya : ma fille dis-moi ou en es-tu avec ton mari ?


Mouna : euh… pourquoi cette question subitement maman ?


Maman sadya : juste comme ça. Je ne voudrais pas que tu campe sur ta décision. Ma fille tu aimes ton mari et apparemment lui aussi. Donc j’aimerai te donner un conseil. Rentre chez toi, occupe-toi de lui, et essaye de vivre un ménage heureux.



Mouna était du même avis que sa mère bien sûr, seulement la seule chose qui lui faisait mal était la présence de Fatou dans la maison. Elle en parla donc à maman sadya, sans oublier de lui mentionner la rage qu’elle avait ressentie quand elle l’avait vu pour la première fois en tant que la femme de son mari.


Maman sadya en adulte bien avisée lui avait donc donné une solution et mouna en parla directement à cheikh.


Ce jour-là, elle l’avait appelé alors qu’il était en réunion. Mais dès que cheikh avait vu le numéro affiché, il avait interrompu sa rencontre pour lui parler. Depuis plusieurs mois, mouna ne l’avait jamais appelé. Soit aicha était malade, soit elle avait enfin décidé de rentrer se disait cheikh en décrochant… « Allo ! »


Mouna : allo ! Je ne dérange pas j’espère ?


Cheikh : non tu ne déranges jamais…


Mouna : euh je voulais te dire que je vais revenir, mais à une condition


Cheikh voulait sauter crier de joie : tout ce que tu veux princesse.



Mouna : je ne peux pas vivre sous le même toit que ta femme. Donc soit elle va ailleurs, soit je déménage dans l’autre maison. Et je préfère la dernière hypothèse car je ne supporte plus ta mère.


Cheikh n’avait pas envie de laisser passer cette brèche. Bien sûr il avait accepté sans broncher et savait qu’il allait s’attirer les foudres de Fatou. Mais il n’en avait cure se disait-il…


Cheikh : on fera comme tu voudras. L’essentiel est que tu sois près de moi, toi et ma fille. Quand vous serez prête j’envoie quelqu’un prendre vos bagages. Tu trouveras tout ce dont tu auras besoin là-bas, la maison est complètement équipée… car avant même que tu le dise c'est toi et ma fille qui vivraient dans cette maison.



Mouna, cachant à peine sa joie : envoie-le tout de suite ! Nous sommes pretes.



Cheikh : d’accord ça  marche… mouna ?


Mouna : oui ?


Cheikh : je t’aime d’accord ? Quoi qu’il peut se passer je ne cesserai jamais de t’aimer. Ne l'oublie pas.


Mouna : …



Elle ne savait pas quoi répondre. Ces mots avaient tellement réchauffé son cœur qu’elle eut envie de pleurer.


Cheikh interrompit ses pensées : « je t’envoie malick tout de suite »


Mouna, d’une toute petite voix : ok !

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Depuis l’appel de mouna, cheikh était particulièrement heureux ; il avait appelé le gardien de la maison pour lui demander de faire un peu de rangement avant leur arrivée.

Heureusement il avait fini de tout équiper et sa femme n’aurait besoin que d’apporter ses vêtements à elle, ainsi que ceux de leur fille. Il allait vivre une nouvelle vie avec elle, construire quelque chose de solide et surtout s’aimer comme jamais se disait-il en souriant. Mais avant tout il espérait que moua arrive a le pardonner.



Mouna de son côté avait tout de suite avertit sa mère de sa conversation avec son mari. Comme d’habitude, elle s’était vantée de ne donner que de bons conseils faisant rire sa fille. Mouna était donc très excitée à l’idée de vivre dans sa maison à elle seule, mais aussi, de retrouver son mari.



Elle prit donc son téléphone et appela tapha pour lui parler, et lui raconter la nouvelle…



Tapha : allo !


Mouna : tu ne devineras jamais ?


Tapha : ta coépouse est morte ?


Mouna, choquée : astafirulah… TAPHA !


Tapha, amusé : rire ok dis-moi c’est quoi alors ?


Mouna : je retourne dans mon ménage et cette fois ci je vivrais  dans la maison de sa mère. celle qui vient d’être faite. Il a accepté sur le champ.


Tapha devait se réjouir de la nouvelle se disait mouna, mais il avait à peine réagit.


Mouna : qu’est ce qu’il y a tapha ?


Tapha : rien ma puce, je suis juste content pour toi.


Mouna : bon je te rappelle plus tard, quelqu’un m’appelle.


Tapha : d’accord…


Mouna était un peu surprise par la réaction de son ami. Bien sûr il était son meilleur ami et lui donnait toujours de bons conseils notamment de retourner dans son ménage. Donc elle était un peu prise de cour devant son silence.


Mouna : allo


Cheikh : salut toi, tu t’installes bien ?


Mouna : oui…


Cheikh : ta maman t’a finalement laissé partir rire…


Mouna : elle ne voulait pas que j’emmène sa petite fille.


Cheikh : rire elle a bien raison…


Il y eut une petite seconde de silence au bout du fil. Ils n’avaient pas l’habitude de parler comme ça. En effet, depuis le mariage de cheikh, il y avait une certaine distance entre eux. Mouna se demandait d’ailleurs comment ils allaient faire pour redevenir comme avant.


Cheikh : je vodrais te parler de quelque chose.



Mouna : je t’écoute


Cheikh : bon étant donné que Fatou vit à la maison je serai obligée de faire deux jours chez chacune. Mais je le ferai à ta convenance. Donc je te laisse décider…


Mouna avait eu un pincement au cœur en entendant cela. Bien sûr elle trouvait que sa place était aux côtés de son mari et qu’elle devait s’y faire mais avait-elle envie de vivre cela ? Était-elle capable de supporter son mari dans les bras d’une autre ? Elle se rappela alors des paroles de sa mère au moment de quitter la maison. « Ma fille ce qui est fait est fait, cheikh a déjà épousé une autre femme et même si tu ne le supportes pas, il va falloir t’y habituer car il est un musulman. En plus de cela, tu ne dois pas laisser cette femme venir te prendre ce que tu as mis tant de temps à construire pour ton menage. Bats toi, fais comme si elle n’existait pas et retourne dans ton foyer pour ta fille surtout. N’oublie pas que vous n’êtes pas séparés, tu es juste parti pour réfléchir et te reposer un peu d’accord ? Tu a assez pris de force maintenant »



Mouna avait trouvé les paroles de sa mère plein de sens raison pour laquelle elle n’avait pas eu trop de mal à partir.


Cheikh l’interrompit dans ses pensées… « Tu es la ? »


Mouna : … euh oui, je suis là. Non je te laisse décider.


Cheikh : bon je fais lundi mardi mercredi chez elle, et les quatre jours qui suivent je les passent avec vous.


Mouna avait trouvé cette répartition un peu injuste du côté de sa coépouse, mais elle avait préféré ne rien dire. Après tout ce n’était vraiment pas son problème se disait-elle.



Ils raccrochèrent donc et cheikh en profita pour appeler Fatou et l’informer de la situation. Il savait qu’il allait payer cher ce qu’il avait fait mais il commençait à ne plus la supporter. Il savait qu’elle n’allait jamais accepter de le laisser passer quatre jours avec mouna mais il en avait marre de tout le temps se faire diriger par elle et sa mère. Il prit donc la ferme décision de prendre sa vie en main et ne laissera plus personne le séparer de sa petite famille .



Fatou : allo mon amour !


Cheikh : oui, comment tu vas ?


Fatou : bien…


Cheikh : je voudrais te parler de quelque chose.


Fatou, inquiète : de quoi ?


Cheikh : de mouna.



Elle avait fait un temps d’arrêt car oui elle n’était pas au courant que son mari s’était réconcilié avec sa 1ere femme.



Fatou : je préfère attendre que tu rentres pour qu’on en parle…



Cheikh : d’accord si tu veux. Je te laisse j’ai du travail. A ce soir.


Fatou : ok



Cette dernière savait que son mari n’allait pas lui dire une bonne nouvelle. Elle lui avait proposé d’attendre ce soir pour pouvoir le manipuler. C’était facile pour elle se disait-elle. Elle pouvait lui demander tout ce qu’elle voulait quand ils étaient au lit.
Elle se prépara donc en conséquence et sortit tout son arsenal. Cheikh était bien sur réceptif à ces attentions raison pour laquelle, elle n’avait pas hésité à les sortir.

Son plan consistait à lui faire perdre la tête pour qu’il oublie un peu cette mouna. Mais aussi, elle devait aller parler à sa belle-mère pour qu’elle se prépare en conséquence. Oui Fatou utilisait badiene ouly qui n’hésitait pas à lui montrer tout ce qu’elle faisait pour séparer son fils et sa première femme.



Bien sûr elle trouvait sa belle-mère un peu extrême avec ses gris-gris mais elle considérait que cela était en train de l’aider. Son objectif était d’aller vivre dans cette belle et grande maison qu’était celle de son mari.
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Le soir arriva très rapidement et cheikh était rentré plus tôt que prévu. Oui il fallait qu’il parle à Fatou et après il devait passer la nuit chez mouna. Bien sûr il venait de se rendre compte que la vie de polygame n’était pas de tout repos mais bref, il devait supporter car il avait commis la bêtise de ne pas se suffire à ce qu’il avait, pensait il tristement.

Arrivé dans sa chambre, il remarqua tout ce que Fatou avait étalé sur le lit ; sur le coup tous ses sens s’éveillèrent mais il voulut garder son sang-froid et l’esprit clair pour pouvoir parler sereinement avec elle. Il déposa lentement son sac sur le lit pour se diriger sous la douche.
Quelle fut sa surprise quand il vit Fatou en train de se raser le maillot… il voulut sortir sur le coup


Fatou, amusée : depuis quand tu es gêné par ça ?


Elle pointa son index sur son intimité…


Cheikh, lasse : je voudrais prendre une douche, quand t’aura fini tu me fais signe…


il savait que Fatou utilisait cette tac tic pour le perturber mais il n’allait pas se laisser faire.


Quelques minutes plus tard, elle sortit de la douche une serviette autour de la taille. Elle s’approcha de son mari et déposa un chaste bécot sur ses lèvres, arrachant un léger gémissement à cheikh…



Fatou : va te laver, je te fais à manger…



Cheikh : il est encore très tôt pour manger. Je dois d’abord te parler.


Il devait résister se disait-il, il ne devait surtout pas tomber dans son piège. Fatou était très mesquine et ferait tout pour l’empêcher d’y aller. Mais pourquoi ai-je épousé une femme comme ça ? Que m’est-il passé par la tête ? Se demandait encore cheikh une énième fois.
Il prit donc rapidement sa douche car il avait hâte de sortir de cette maison et de passer enfin ces quelques jours avec mouna et sa fille qui lui manquait tant.




En sortant, il n’y avait personne dans la chambre, il en profita, pris un petit sac puis y met quelques affaires, le nécessaire dont il aura besoin durant ces quatre jours.


Fatou, depuis la porte : tu comptes aller quelque part ?


Elle était vêtue d’une toute petite robe et cheikh voulait lui demander si c’était comme ça qu'elle  était sorti mais se ravisa. Il ne voulait pas s’attarder sur ces détails.


Cheikh : viens assieds-toi je dois te parler.
Elle obéit puis s’assoit très près de lui.



Fatou : je t’écoute


Cheikh : bon je vais droit au but. Mouna et moi on s’est réconcilié. Elle ne va cependant pas revenir ici mais elle a aménagé dans l’autre maison…


Fatou, choquée : quelle maison ?



Cheikh : la maison que ma mère m'a légué



Fatou : rire… cette grande maison pour elle uniquement ????



Cheikh : non elle et ma fille. En plus c’est ma première femme je lui dois au moins ça …


Fatou : bon ! Ok. Maintenant je te fais à manger et on pourra commencer une nuit torride…. Tu me manque terriblement.



Cheikh était surpris par la réaction de Fatou mais ne se laissa pas faire.



Cheikh : autre chose Fatou, j’ai reparti les tours entre vous deux. Du lundi au mercredi je serai avec toi, et du jeudi au  dimanche avec elle.



Fatou, criant presque : QUOI ???? REPETE CE QUE TU VIENS DE DIRE.



Cheikh : calme toi, je l’ai fait parce qu’elles risquent d’être trop seules la bas, en plus aicha me manque et…



Fatou, l’interrompant : JE M’EN FOU DE AICHA JE M’EN FOU DE TA FEMME SI TU ES ASSEZ STUPIDE POUR REPARTIR AUSSI INJUSTEMENT LES TOURS TU PEUX ME LAISSER PARTIR CHEZ MA MERE.



Cheikh, ébahit : quoi ? Tu me pose un ultimatum ?



Fatou : OUI ! Je te pose un ultimatum.



Cheikh, décidée : écoute moi très bien, si c’est ça et bien tu peux retourner chez ta mère je ne te retiendrai pas. Je commence à en avoir assez de tes caprices. Je suis ton mari et je fais ce dont j’ai envie. A bon entendeur salut…


Il se leva brusquement mais Fatou l’avait rattrapé sur le coup.



Fatou : Tu ne sors pas de cette maison cheikh.


Elle s’empara des clés de sa voiture, les jeta par terre puis ferme la porte de la chambre à clé.



Cheikh : ok si c’est ce que tu veux enferme moi mais sache que le jour ou je vais sortir de cette piece tu quittera cette maison  pour de bon. J ESPERE QUE TU LE SAIS. J EN AI VRAIMENT MARRE FATOU MARRE !


Cheikh n’avait jamais crié de la sorte devant fatou. Cette dernière pris de panique, s’agrippa à son coup, pleurant presque.



Fatou : attend ! Excuse-moi chéri, tu sais que je t’aime trop et que c’est la raison de mes réactions stupides. Comprend moi je suis une femme et il m’est difficile de te partager… stp


Cheikh, énervée : et mouna alors ? C’est ma première femme et c’est plus difficile à son niveau. Donc calme tes nerfs un peu.



Fatou : d’accord, donc tu vas chez elle aujourd’hui.


Cheikh : oui…


A peine avait-il répondu qu’il s’était vite levé et prit la sortie. Fatou le regardait, impuissante. Mais il allait le laisser partir se disait-elle. Il était temps d’appliquer son plan b et allait s’y mettre sur le champs.
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Cheikh avait hâte de retrouver sa petite famille. Oui il avait senti un grand soulagement au moment de démarrer sa voiture. Il en profita donc pour acheter quelque chose à sa fille et à sa femme qui l’attendaient surement avec impatience.
Quand il avait franchi la porte de la maison, une odeur familière l’avait accueilli. Une odeur d’encens que mouna mettait chaque soir. Cette odeur lui avait complètement manqué…


Cheikh : salut…


Il avait crié tellement fort qu’aicha qui dormait profondément dans sa chambre s’était réveillée…


Mouna sortit de la sienne « cheikh tu viens de la réveiller, j’ai mis tellement de temps à l’endormir… »



Cheikh s’approcha d’elle, la prit par la taille puis l’attira brusquement « moi aussi tu m’as manqué »


Mouna avait ainsi perdu tout son sang-froid et cheikh l’avait aussitôt embrassé… ses lèvres l’avait tellement manqué a elle aussi qu’elle mit plusieurs secondes à se rétablir de ses émotions. Et aussi, elle ne s’était pas attendue à une telle réaction de la part de son mari. Elle avait pensé qu’ils allaient d’abord discuter avant de faire quoi que ce soit…



Cheikh la laissa doucement pour se diriger dans la chambre de sa fille avant de la prendre dans ses bras. Aicha avait beaucoup grandit en quelques semaines s’était-il dit.
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Mouna et cheikh s’étaient donc réconciliés sans même avoir parlé. Ils avaient enterré la hache de guerre et vivaient ainsi une ambiance des meilleures. Mouna avait préparé le plat préféré de son mari. Elle avait acheté un très gros poulet et du couscous. Comme elle connaissait mieux que personne le gout de cheikh, elle l’avait préparé de la meilleure des façons. Ils avaient passé une excellente soirée jusqu’au moment où ils devaient aller dormir.
Bien sûr, cela faisait maintenant plusieurs mois qu’ils n’avaient pas fait l’amour et cheikh en avait terriblement envie. Mais malheureusement pour lui, mouna était en période de règle, ou du moins disait l’être. Cheikh ne voulant pas insister l’avait laissé se blottir tout contre lui, éveillant tous ses sens.
Il s’était levé plusieurs fois dans la nuit pour prendre des douches froides afin de calmer ses ardeurs…
Le reste de son séjour s'était  donc passé ainsi et mouna s’endormait toujours en premiere. Voulait elle le punir se demandait cheikh impatient de la retrouver. Mais il ne ferait rien. Il allait juste être patient et ne plus lui demander. Il savait qu’il devait l’être car cela ne devait pas être facile pour mouna de le partager avec une autre. Il allait s’armer de courage se disait-il à contre cœur.

Le week end tirait à sa fin et mouna ne s’en réjouissait guère. Elle venait de passer d’excellents moments avec son mari et maintenant qu’il devait aller rejoindre sa deuxième femme, elle avait une boule à la gorge.
Elle n’avait pas voulu priver cheikh de son corps mais c’était plus fort qu’elle. Elle n’arrivait pas à l’imaginer dans les bras d’une autre raison pour laquelle elle n’était pas prête à l’accepter dans son intimité. Elle savait que cela ne pouvait pas durer bien sûr mais elle comptait camper sur sa décision.
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Les jours passaient donc et c’était toujours le statut quo entre eux. Mouna n’arrivait tout simplement pas à se donner à son mari tout en sachant qu’il faisait la même chose avec quelqu’un d’autre. Pendant les journées ou cheikh les passaient avec elles, elle était aussi docile qu’un agneau, mais il suffisait que la nuit tombe pour qu’elle fasse tout pour dormir en avant lui. Ainsi, depuis leur réconciliation, cheikh ne l’avait pas touché, pas meme une seule fois d’ailleurs.

A maintes reprises, il avait voulu lui en parler, mais mouna lui demandait toujours de lui laisser du temps. Lui aussi ne voulait pas la brusquer et cela commençait à faire plus de deux mois qu’ils n’arrivaient pas à faire l’amour…
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Fatou voulait tout faire parfaitement. Elle avait accepté tout ce qu’avait décidé cheikh et à la grande surprise de ce dernier, avait voulu aller rendre visite à mouna comme le voulait la coutume. En effet, comme elle était la deuxième, la tradition voulait qu’elle aille saluer sa grande sœur, comme le disait la coutume, mouna, pour qu’elles fassent connaissance.
Badiene ouly était donc la grande instigatrice de tout cela et avait elle-même appelé mouna pour lui dire de se préparer. Cette dernière sachant de quoi sa badiene était capable avait appelé sa mère pour l’informer.
Maman sadya comme d’habitude très avisée avait à son tour avertit quelques membres de la famille, et le simple bonjour de Fatou s’était transformé en une petite fête.
Bien sûr, cheikh n’était pas d’accord au début car il avait peur de ce que Fatou pouvait faire à sa femme. Mais mouna l’avait délicatement convaincue. Il prit alors sur lui puis accepta…

C’était donc un dimanche et très tôt, maman sadya et quelques cousines à mouna étaient venue, accompagnée de seydina et de sa femme oumy.
Les cousines étaient quant à elles, venues pour faire la guerre mais mouna les avait averti dès le début. « Je ne veux pas de clash dans ma maison »



Elle savait de quoi elles étaient capables et devait les prévenir.
Les invités venaient donc petit à petit. Mouna aidée de ses cousines avait préparé de bons plats. Bien sûr, cheikh avait voulu tout financer de son propre argent.
Ainsi donc, tout le monde était venu et il ne restait plus que badiene ouly et Fatou. Mouna savait que cette visite n’augurait rien de bon. Bien sûr elle n’était pas vraiment surprise que sa badiene s’allie avec sa coepouse. Elles étaient faites de la même étoffe. Pensait elle.

A sa grande surprise , les deux femmes étaient arrivées, avec tout le folklore qui allait avec. Elles étaient accompagnée par plus de 10 personnes et chacune tenaient des cadeaux en a plus finir. Heureusement que mouna avait prevue assez de nourriture pour tout le monde.



Tenant donc aicha dans ses bras, elle se leva pour les accueillir comme il se devait. Le griot de Fatou se mit alors à chanter…
Pendant que les grandes personnes faisaient leur monologue, cheikh prit sa femme à part…


Cheikh : c’est quoi tout ça ?



Mouna : demande plus tôt à ta mère.



Cheikh : bon !



Apparemment, il n’était pas trop content de cette situation. Il voulut partir mais mouna l’avait tout de suite confié leur fille. Il sentait qu’il allait se passer quelque chose. Mais bon… c’était les conséquences de ses actes se disait-il résigné.



Badiene ouly prit ainsi la parole : bonjour à tout le monde, bonjour sadya et bonjour mouna. Aujourd’hui doit être un grand jour pour mon fils car tout homme rêve de voir ses deux femmes reunies. Mouna est la première femme de cheikh et elle a été son ange gardien j’en suis témoin, ensuite Fatou est venue, on dit souvent « les secondes sont les amies de leur mari »…



Tout le monde rit sauf mouna. Elle continua « …voilà, j’accompagne Fatou et sa famille à venir dire bonjour à sa ‘’grande sœur’’ et ces cadeaux sont pour toi ma fille. Prend les et en tant que votre belle-mère, je vous conseille de vous unir pour le bien de votre mari… »



Tout le monde avait applaudit mais mouna savait que badiene ouly était une hypocrite. Les protocoles terminés, elle se leva pour superviser le repas. Elle fit donc tout son possible pour que les plats soient très bien faits…
Au moment de manger, elle voulut appeler son mari mais ne le voit pas, ni lui, ni Fatou d’ailleurs.



Elle croisa le regard d’une des cousines de cheikh qui semblait la narguer et elle comprit aussitôt. Sans même réfléchir elle se dirigea dans sa chambre et ouvrit discrètement  la porte.



Cheikh : …. Fatou arrête qu’est ce qui t’arrive tu fais exprès pour mettre mouna en colère.



Fatou : laisse toi faire mon amour je sais qu’elle ne t’en donne pas assez…



Mouna avait trouvé son mari allongé sur le dos et Fatou sur elle. A cet instant-là elle n’avait pas été en colère mais une peine immense avait envahi son cœur…


Mouna : pardon .



Cheikh avait sursauté… mouna… ce n’est pas …



Mouna : venez manger.


Cheikh connaissait cette expression. Après le départ de mouna, il se retourna vers Fatou « TU VOIS CE QUE TU VIENS DE FAIRE ???? »


Fatou : qu’est-ce que j’ai fait ?
Cheikh en avait marre, il se leva brusquement et sortit de la maison…
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Mouna venait d’accompagner sa mère et ses cousines à prendre le taxi. Elle n’avait parlé à personne de la scène qu’elle avait surprise dans sa propre chambre. A son retour, elle trouva cheikh au salon l’attendant apparemment…



Mouna, comme si de rien n’était : je vais aller coucher aicha.


Cheikh : non on doit parler .


Mouna : on parlera . Laisse-moi juste la coucher.

Après avoir fini de bercer sa fille, c’était fatiguée que mouna s’était rendue au salon. Cheikh était apparemment gêné.


Cheikh : mouna je m’excuse encore une fois. Je sais que…


Mouna : tu t’excuse pourquoi ? C’est ta femme non ?



Cheikh : oui c’est ma femme. Mais c’est elle qui m’a trouvé dans notre chambre. Je…


Mouna, fatiguée : cheikh on va parler aujourd’hui. J’ai bien réfléchit et je voudrais que tu comprennes que pour moi c’est la meilleure solution. Tu sais normalement ça doit me passer le fait de te voir avec une autre. Mais je suis malheureuse au fond. J’essaie mais je n’arrive pas à te voir avec une autre femme. Je sais que le mieux pour aicha est de nous voir ensemble mais au fond de moi, je sais que je ne peux pas, je ne peux plus rester avec toi. Si tu m’aime je pense qu’on doit définitivement se séparer. Car je n’arrive plus à me sentir comme ta femme. Je n’arrive même plus à me donner à toi. Je sais çà  doit être absurde, mais je n’arrive plus à t’aimer comme avant.


Ces mots de mouna avaient touché cheikh au plus profond de lui. Il la comprenait et cette fois ci n’allait ni intervenir ni insister…


Cheikh : si c’est ce que tu veux, je respecterai ta décision….


C’est ainsi que mouna et cheikh avaient pris la décision de se separer….




Quelques jours plus tard, mouna avait rejoint la maison de son père encore une fois. Elle avait eu mal mais savait que c’était la meilleure chose à faire. Maman sadya avait préféré ne rien dire car elle savait qu’elle ne devait pas interférer dans les décisions de sa fille.



Cheikh de son côté avait été tellement malheureux qu’il avait pensé qu’il n’allait pas s’en sortir. Tout ce stress l’avait donc conduit à ses problèmes passés ; Oui il n’arrivait plus à faire l’amour à Fatou….

Mouna quant à elle, avait repris son travail. Elle avait parlé de sa séparation avec cheikh et tapha avait été tellement heureux que ce jour-là, et révélation de ce dernier l’avait surprise.


Tapha : je dois te dire un truc.



Mouna : vas-y.


Tapha : bon tu dois te demander pourquoi je suis joyeux alors que je ne devrais pas. Maintenant je vais tout te dire. Bon voilà je suis amoureux de toi depuis pas mal de temps et si tu le veux bien quand le divorce sera prononcé j’aimerai t’épouser directement…. Je ne veux pas te précipiter ni te brusquer mais je tenais à ce que tu le sache.

Le choc de mouna avait été sans pareil ce jour-là. Bien vrai qu’elle avait eu des soupçons, elle n’était que surprise quand tapha lui a parlé de mariage. Elle savait qu'il  pouvait être le mari le plus aimant de tous et pouvait leur faire vivre un paradis sur terre. C’est ainsi qu’elle lui avait promis d’en réfléchir une fois le divorce accordé …


Depuis ce jour-là, elle regardait son ami d’un autre œil et arrivait même à imaginer, le sourire aux lèvres, leur vie à deux. Tombait elle amoureuse de lui ? s’était elle demandé honteuse.
Mais le destin était bien imprévisible car en effet, un événement allait tout changer, oui, la vie avait prévue autre chose pour mouna, cheikh, tapha et Fatou…
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A suivre.

MOUNA & CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant