Mouna n’arrivait pas à répondre à cette question. Bien vrai qu’elle était convaincue de son départ, elle ne pouvait cependant pas dire qu’elle ne l’aimait plus. C’était impossible pour elle.
Soudain, elle se lèva e pour faire face à son mari.
Mouna : comment peut tu me poser cette question ?
Comment oses-tu cheikh ? Après tout ce que tu as fait ? Après tout ce que tu m’as fait vivre. Tu viens aujourd’hui me demander si je t’aime ou non ? Tu es mal placé pour entendre ce que j’ai à dire sur ce sujet. Que tu le veuilles ou non je quitterai cette maison. Que je t’aime ou pas je quitterai cette maison et tu sais pourquoi ? Parce que c’est de ta faute. Tu as tout gâché, TOUT ; tu es allé voir ailleurs, tu as été beaucoup trop gourmand. Sais-tu ce que j’ai ressenti quand j’ai su ce que t’avais fait ? A tu seulement une petite idée de ce que tu m’as fait subir ?
Cheikh : mouna… s’il te plait…
Cheikh était à présent mal à l’aise. S’il pouvait remonter le temps, il n’allait jamais lui poser cette question. En même temps, c’était comme une sorte de délivrance pour lui. Oui depuis son second mariage, c’était la toute première fois que mouna sortait ce qu’elle avait dans le cœur, et il l’écoutait.
Mouna : … sais-tu vraiment ce que c’est la polygamie ? Oui la religion l’autorise, oui cela se trouve dans le coran mais vous ne l’appliquez jamais quand cela ne vous arrange pas. Vous vous empressez tous de dire je suis musulman j’ai droit à quatre femme, j’applique ma religion… vous ne l’appliquez que quand cela arrange votre stupide libido…
Cheikh : mouna s’il te plait, calme toi.
Mouna : je suis plus que calme donc laisse-moi terminer. Je pense que beaucoup d’entre vous les hommes ne comprenez pas vraiment ce que sa fait de tromper sa femme. La polygamie n’est pas un crime mais dans ce monde actuel, s’en est un oui. Dans ce monde ou nous vivons vous ne faites jamais les choses comme il se doit. Car oui cheikh tu m’as trompé avant d’en épouser une autre, tu m’a mentit et ce à maintes reprises donc je vais te dire aujourd’hui ce que ça fait de tromper sa femme: ça détruit sa vision de l’amour et sa confiance en elle. Tu le savais ? NON. Et aujourd’hui tu oses me demander si je t’aime toujours ? Cheikh le vrai amour c’est quand tu es avec quelqu’un qui a peur de te perdre et qui fait tout son possible pour te garder, ce qui n’est pas ton cas. Donc ne viens plus jamais me parler d’amour car en ce qui me concerne tu ne mérites plus mon amour. Et je ne suis peut-être pas parfaite, j’ai mes défauts, mais il y a au moins une chose dont je peux être fière c’est que je suis toujours fidèle au gens que j’aime. Je n’en dirai pas autant de toi. Bonne nuit !
Après ces paroles de mouna, cheikh avait eu le cœur déchiré en mille morceaux. Bien sûr il savait à quel point mouna avait mal au cœur mais pas à ce point. Elle avait senti une sorte de rage dans sa voix, de la colère de la peine mais surtout de la sérénité, du Sand froid. Une peur soudaine l’avait envahi. Allait-il la perdre pour de bon ? Avait-il détruit ce qu’il avait de meilleur dans ce monde ? se demandait-il toujours confus et brisé.
Il s’était aperçu que ses envies avaient causés plus de dégâts que prévue. A présent il ne pouvait que s’en vouloir de ce qui arrivera par la suite.
Il n’arrivait même pas à dormir, il avait mal au plus profond de son cœur. Il connaissait bien sa femme, oui c’était sa mouna, la prunelle de ses yeux. Mais jamais il n’avait imaginé qu’elle pouvait s’exprimer comme sa sur ses sentiments. A présent c’était clair se disait il.il savait maintenant ce qu'elle ressentait à son égard. Car oui il avait vu du dégout, de la haine de la déception…
Ces derniers mot s’étaient ainsi répétés dans sa tête jusque tard dans la nuit ou il trouva enfin un sommeil léger et très perturbé.
Le lendemain matin, il avait voulu se lever tôt pour sortir, aller à la plage, réfléchir un peu. Il avait toujours cette boule qui trainait dans son cœur depuis les paroles de mouna.
Cette dernière n’était d’ailleurs pas à sa place. Elle était surement levée pour laver la petite se disait-il. Il se leva mais au moment d’entrer sous la douche, mouna entra dans la chambre avec bebe aicha au dos…
Cheikh : bonjour…
Mouna : salut. J’attendais que tu te lèves pour te dire que je vais chez ma mère avec aicha pour quelques jours.
Cheikh, paniqué : Mouna…
Mouna : Ne t’inquiète pas, nous ne ferons qu’une semaine maman veut la voir car elle dit qu’elle n’est jamais avec elle.
Cheikh : emmène là elle peut rester avec elle, mais toi tu peux revenir mouna, tu n’es pas obligée de…
Mouna, le coupant : cheikh… stop ! Je passe quelques jours chez ma famille c’est simple…
Cheikh, désemparé : alors pourquoi j’ai l’impression que tu me quittes ?
Mouna avait préféré ne pas répondre à cette question car elle-même ne savait pas ce qui pouvait résultait de son séjour. Elle décida de ranger tranquillement ses affaires et celles de sa fille devant son mari qui avait l’air perturbé et surtout extrêmement triste.
Bien sûr, elle n’aimait pas le voir comme ça, elle ne voulait pas lui faire de mal, mais elle avait besoin de prendre du recul, de réfléchir, de digérer la chose car oui aucune femme ne pouvait supporter cela… aucune !
Cheikh : ok d’accord mais tu m’attends je vous emmène !
Mouna allait rétorquer mais son mari etait déjà sous la douche.
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Le trajet s’était déroulé de manière très silencieuse. Les seuls bruits que l’on entendait était le gloussement de la petite aicha qui n’arrivait pas à rester en place car trop excité d’être en voiture. Elle s’approchait de temps en temps de son papa qui conduisait et lui touchait la joue. Cheikh lui aussi s’amusait à lui mordillait la main et elle en riait aux éclats…
Au vu de cette image, mouna en avait les larmes aux yeux. Elle était en train de perdre tout cela se disait-elle…
Arrivée chez maman sadya, cette dernière avait sauté de joie en voyant sa petite fille. Plus rien n’avait d’importance à présent. A peine avait-elle salué cheikh qu’elle l’avait prise dans ses bras et ne s’occupait de plus rien d’autre pas même sa propre fille rire. Mouna en riait et cheikh la regardait comme s’il ne l’avait jamais vu. En effet cela faisait maintenant plusieurs mois qu’il n’avait plus vus ce sourire sur son visage. oui lui-même l’avait supprimé se disait il ….
Cheikh : bon j’y vais… je t’appellerai ce soir ! Mouna je…
Mouna : cheikh s’il te plait. Tu peux partir je ne vais pas m’évaporer…
Cheikh : ok a plus…
Il partit faire une bise à sa fille, dit au revoir à sa belle maman et s’en alla avec l’impression d’y avoir laissé toute sa vie.
Maman sadya qui n’avait rien raté de la scène avait voulu parler à sa fille. Oui elle était au courant de tout. Mais elle était le genre de maman qui soutenait toujours que la polygamie n’était pas une fin en soi et qu’il n’y avait rien de mal à cela. Mais mouna n’était pas du même avis qu’elle et la lui faisait savoir à maintes reprises.
Papa sidy était tellement heureux de voir sa fille unique qu’il ne pouvait pas cacher sa joie. Il était tout excité à l’idée de l’avoir avec lui pendant quelques jours ainsi que sa petite fille. Alioune quant à lui avait sauté de joie quand il avait vu mouna, car lui aussi, elle lui manquait, sa bonne humeur, ses cris, leur rigolades…
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Pendant que les deux hommes de la maison supervisaient les travaux de réfection , maman sadya en profita pour parler à sa fille qui était tranquillement allongée au salon regardant la télé…
Maman sadya : ma fille, tu es la…
Mouna : oui maman, et la petite peste elle dort toujours ?
Maman sadya, en rigolant : oui elle est magnifique cette petite. Elle te ressemble beaucoup quand tu avais son Age…
Elles rirent quelques secondes puis un moment de silence, maman sadya commença : ma fille, je voudrais te parler de ton mari…
Mouna, soudain le visage noir : oui m’a je t’écoute.
Maman sadya : bon j’ai vu comment vous vous comportez tous les deux. Je sais que vous vivez des moments difficiles surtout toi… mais mouna, je ne veux pas que tu prennes prétexte de ton séjour pour t’éloigner de lui. Les problèmes conjugaux ne peuvent pas se régler à distance. Et puis ma fille, la polygamie n’est pas une fin en soi. Je te l’ai dit le jour où tu m’as annoncé que ton mari a épousé une autre. Tu dois te reprendre. Regardes toi, tu as maigrit, ton visage est pale et tu parles peu. Où est la mouna que j’ai élevé, celle-là qui avait toujours cette joie de vivre, cet entrain ? Hein. Ressaisit toi, avoir une coepouse ce n’est rien, tu es la première et il t’aime ; arrête de faire comme si c’était la fin du monde et reviens nous. Tu ne passeras pas plus de 2 semaines dans cette maison. Je ne laisserai personne dire que tu t’es enfui parce qu’on ta trouvé une coépouse…
Mouna avait écouté sa mère avec philosophie. Et avec tout le respect qu’elle avait pour elle, maman sadya ne lui avait rien dit de nouveau à part ce que tout le monde lui disait. Mais apparemment personne ne pouvait se mettre à sa place, pas même sa mère car elle ne connaissait pas ce qu’etait la polygamie…
Mouna : maman, papa t’a une fois frappé ?
Maman sadya, fière : Il n’a jamais levé la main sur moi.
Mouna : il t’a une fois dis du mal, crié dessus ou même te tromper avec une autre ?
Maman sadya : il ne l’a jamais fait. Mais ma fille ou veux-tu en venir ?
Mouna : maman quand cheikh m’a frappé, tu as été la seule personne à qui j’ai pensé. Je t’ai appelé tu ne m’as même pas laissé parler. Tu as préféré entendre ce que mon mari te disait et lui accorder le bénéfice du doute. Tu as été même plus loin, tu as pris sa défense sans écouter ce que j’avais à te dire. Le lendemain, il est venu me dire qu’il a épousé quelqu’un d’autre, et la aussi je suis venue te le dire et tu l’as pris légèrement me disant que ce n’était rien, que c’est la vie. Cheikh est tout sauf un saint maman et je m’abstiendrai de te dire tout ce qu’il a fait…
Maman sadya, perdue : ma fille….
Mouna : non maman, ce n’est pas grave j’ai bien compris. La polygamie ce n’est rien je le sais tu me l’as déjà dit à plusieurs reprises. mais laisse-moi te dire que tu n’auras jamais aucune idée de ce qu’on ressent quand l’homme que tu as toujours connu vient te dire qu’il en a une autre, quand tu te couches toute seule dans ton lit imaginant ton mari dans les bras d’une autre, quand tu penses à tout ce que tu as du subir pendant que lui fricotait avec une autre femme. Cette sensation, je ne la souhaite à aucune femme maman.
Maman sadya voulait parler mais mouna ne voulait pas qu’elle l’interrompe. Elle était décidée à dire tout ce qu’elle pensait aux personnes qui l’ont négligé et sa mère en faisait partie.
Mouna : et maman j’avais besoin de toi, j’avais besoin de ton aide et de ton soutient, j’avais besoin que tu crois en moi parce que personne ne croyait en moi, pas même moi. J’avais juste besoin que tu me motive à aller de l’avant mais tu n’as rien fait. J’ai eu mal et je le surmonte toute seule car on a beau connaitre du monde, avoir des amis et de la famille, face à certaines blessures on est vraiment seuls. Je ne pleure plus car personne n’est là pour les sécher, je pleure dans mon cœur, et ces larmes la qui coulent de l’intérieur sont les plus difficiles à sécher. Je tenais à ce que tu saches tout cela maman…
Maman sadya était restée bouche bée. Elle reconnaissait que sa fille avait raison, elle savait qu’elle n’avait pas trop été là pour elle, pensant toujours que son mari serait là pour elle. Etait-ce de sa faute si elle faisait une confiance aveugle à cheikh. Elle n’avait jamais imaginé que sa mouna vivait une chose pareille dans son cœur. Elle n’avait jamais pensé qu'elle pouvait garder une telle souffrance dans son cœur. Elle aussi avait mal, mal au plus profond de son âme car elle était en train d’échouer dans sa mission d’épauler sa seule et unique fille incapable de réagir à présent.
« Cheikh a levé la main sur toi ? »
Alioune avait tout entendu. Oui il avait surpris le monologue de sa sœur depuis la porte..
Mouna : oui une fois…
Alioune : pourquoi tu ne m’a rien dit ? Et pourquoi je ne suis pas au courant de tout ce que tu subis dans ton mariage mouna ? Ne suis-je pas ton frère ? Je savais que ton mari avait une autre femme mais tu ne m’as jamais donné l’impression de ne pas être heureuse. Tu ne m’a rien dis je pensais que cette situation ne te derangeais pas … pourquoi tu n’es pas venu me parler ?
Mouna : Alioune, ne t’inquiète pas… ça va !
C’est vrai que mouna aurait dû en parler avec lui, mais elle n’y avait pas pensé… à présent son frère était remplit d’une colère noir qui se manifestait sur son visage…
Alioune : tu ne retournes plus dans cette maison…
Maman sadya : ALIOUNE !
Alioune, criant presque : QUOI MAMAN ?? Elle souffre dans ce mariage pourquoi y resterait-elle ?
Mouna : …
Les pleurs de bebe aicha venant de l’autre pièce avait interrompu leur discussion. Mouna se leva donc pour aller la prendre, laissant sa mère et son frère au salon. Maman sadya avait vraiment mal pour sa fille en même temps elle était en colère contre cheikh qui ne perdait rien pour attendre se disait-elle.
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Fatou Mbaye venait de raccrocher d’avec sa belle-mère. Cette dernière venait lui annoncer l’excellente nouvelle du siècle : la première femme de cheikh était partie pour de bon. Elle était tellement aux anges qu’elle avait préparé un bon plat à son mari l’attendant avec impatience. Elle allait faire tout son possible pour conclure ce qu’elle avait commencé. Elle avait l’approbation de sa belle-mère qui apparemment n’aimait pas l’autre se disait-elle en enfilant l’une des robes les plus sexy qu’elle avait.
Quelques minutes plus tard, cheikh avait débarqué comme prévue. En effet, ils avaient décidé que Fatou reste chez ses parents le temps qu’ils arrivent à trouver un appartement. Mais badiene ouly venait de lui révéler que cheikh avait une grande maison aux almadies. Elle jouirait donc de tous ses atouts pour arriver à ses fins. Mais avant tout cela, elle devait d’abord appliquer son plan étape par étape.
Cheikh, un peu ailleurs : tu es très belle…
Fatou : merci pour le compliment.
Cheikh : tu vas ou comme ça ?
Fatou : c’est toi que j’attendais…
Cheikh : hun…
Fatou : qu’est-ce que tu as mon bébé ?
Elle s’était approchée de lui pour s’assoir sur ses genoux…
Cheikh : rien ! Je vais me doucher avant de manger…
Fatou : j’espère que ce n’est pas le fait que ta femme soit partie qui te met dans cet état ? Parce que je considérerai que ma présence n’a pas grande importance alors…
Cheikh, lasse : qui t’a dit qu’elle est partie ? Elle passe quelques jours chez ses parents c’est tout…
Fatou, se levant : ouais c’est ça. Quelques jours…
Cheikh, bon je vais aller me doucher…
Visiblement, il n’était pas d’humeur, mais Fatou avait la solution à son problème et elle comptait le lui faire oublier.
Pendant toute la soirée, cheikh n'avait pas été tellement bavard. Il avait pris son diner dans un silence total avant de se mettre devant la télé pour regarder un match. Ce qu'il ne savait pas, c’était que sa femme lui avait donné un chewing gum aphrodisiaque qu’il était en train de mâcher tranquillement jusqu’au moment où il se sentait vraiment bizarre
Et pour couronner le tout, Fatou s’était légèrement vêtue et cherchait je ne sais quoi dans la pièce…
Fatou : tu viens te coucher ?
Cheikh : oui…
Sans se faire prier, il avait aussitôt éteint la télé pour la suivre. Cette nuit-là avait été tellement torride que cheikh ne savait plus où il était. Il était submergé par un plaisir immense que lui procurait cette femme, un plaisir qu’il n’avait jamais connu, un desir qui depuis la, lui était inconnu, et ensemble, ils ne formaient qu’un à présent…
Mais toujours pendant l’action, Fatou était sereine et contrôlait tout. Cheikh ne comprenait jamais comment elle faisait mais cela lui plaisait bizarrement. Il était dominé par cette femme et pouvait tout accepter à ces moments-là. Et Fatou le savait, elle savait comment le convaincre car c’était pendant cet instant qu’elle lui avait demandé…
Fatou : dis-moi bb je peux te demander quelque chose ?
Cheikh : oui tout ce que tu veux !
Fatou : je voudrais venir habiter chez toi !
Cheikh, sans hésiter : oui si c’est ce que tu veux on va s’arranger…
Simple et facile pour la jeune femme. Pas de refus rien.
Cependant, cheikh n’était même pas conscient de ce qu’il venait de dire car c’était après ses ébats avec Fatou qu’il avait réalisé qu’il venait de signer son arrêt de mort.
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A suivre
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MOUNA & CHEIKH
RomanceCette histoire décrit la vie difficile d'une jeune fille qui a su graver les echalons pour trouver enfin son bonheur. après plusieurs echecs et obstacles réussira t elle à enfin vivre son amour avec l'homme de sa vie? on le verra tout au long de c...