17. CAZ

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Nous retrouvâmes Gwenn et Jéremy devant l'entrée du métro. Dès qu'ils aperçurent Mattéo, je pus constater leur surprise. Gwenn sembla l'espace d'une seconde mal à l'aise, mais son sourire finit par l'emporter. Quant à Jérémy, il était clairement ravi de voir son cousin.

— Qu'est-ce que vous faites tous les deux ensembles ? demanda-t-il après nous avoir salués.

— Son programme du weekend s'est annulé, du coup je lui ai proposé de se joindre à nous, répondis-je.

Jérémy me lança un regard suspicieux et je haussai les épaules.

— Quoi ? tu penses que ton enterrement de vie de garçon va s'organiser tout seul comme par magie ?

Jérémy éclata de rire.

— Non, j'avais seulement zappé cette étape là. Je sens qu'avec vous deux je ne suis pas sorti de l'auberge.

Mattéo et moi nous lançâmes un regard entendu avant d'éclater de rire.

— D'accord, ajouta Jéméry. Maintenant vous me faites carrément peur.

— Fallait y réfléchir avant au lieu de me jouer à shifoumi avec ta femme. Maintenant c'est trop tard.

Gwenn tapota alors l'épaule de son fiancé en signe de compassion.

— Je te préviens, tu l'as, tu le gardes. Mais je suis prête à compatir avec toi si on va se mettre au chaud. En plus je meurs de faim.

Nous nous mîmes en route, et je les emmenai jusqu'à une brasserie du quartier où j'avais réservé. Ajouter un couvert pour Mattéo ne posa aucun problème, et le serveur nous installa à une table proche de la fenêtre.

— Alors Mat, Jérémy m'a dit que tu étais en bonne voie pour racheter les parts du cabinet ? demanda Gwenn alors que les apéritifs que nous venions de commander arrivaient.

— Oui. Nous avons rendez-vous la semaine prochaine avec nos avocats pour parler des conditions de rachat. Monsieur Charpentier n'est pas encore prêt à totalement lâcher le cabinet, ce qui j'avoue me rassure. Récupérer l'office complète du jour au lendemain ce serait trop.

— Vous allez faire comment du coup ? demanda Jérémy.

— Et bien dans un premier temps, il me propose de devenir associé à parts égales.

J'écoutais Mattéo expliquer son projet professionnel. J'avais appris au détour d'une conversation qu'il était notaire, mais ignorais qu'il souhaitait devenir associé de l'étude dans laquelle il travaillait.

— Mais dans l'idée, tu récupèrerais tout le cabinet à sa retraite ? demandai-je.

— En tout cas c'est comme ça qu'il m'a présenté le projet.

— Dans ce cas, il faut que tu voies durant ton rendez-vous pour qu'il y ait soit une cessation par étape, comme un pourcentage de part à échéance régulière, ou bien une clause comme quoi c'est bien toi qui aura la priorité pour le rachat des parts à sa retraite.

Mattéo me regardait, surpris de ma remarque.

— Bah quoi ? Si tu ne fais pas attention, cela voudrait dire qu'il pourrait vendre le reste de ses parts à n'importe qui.

— Non rien, c'est juste que je n'y avais pas pensé.

Jérémy éclata de rire.

— Tu peux être sûr que Caz pense à ce genre de chose lui, c'est dans les gènes.

Pour un bouquet de fleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant