Pour un bouquet de fleurs

14 - MATTEO

Je regardai la blonde qui venait de se jeter au cou de Caz. Elle était sans aucun doute très sophistiquée et très belle, et semblait bien connaître notre gigolo.

Je jetai un coup d'œil à Grégoire, qui ne semblait pas plus gêné que cela par leur proximité, et qui éclata de rire à la remarque de Caz.

— Messieurs, je vous présente Hélène, ma belle-sœur, ajouta ce dernier. Et je suppose que si tu es là, Côme ne doit pas être loin ?

— Oh il doit être quelque part en train de parler affaire, acquiesça-t-elle. Tu connais ton petit frère, il a fallu que je le traîne jusqu'ici et maintenant il joue les féru d'art auprès de potentiels clients.

Caz sourit, l'air de comprendre parfaitement la situation, ce qui devait être le cas. Il nous présenta ensuite à sa belle-sœur, et je profitai que cette dernière se mette à discuter avec Grégoire pour m'éclipser.

Je posais ma coupe vide sur le plateau du premier serveur qui passa à ma portée et me mis à déambuler dans la galerie, admirant les peintures de Grégoire. Je n'avais pas menti en disant que je connaissais ses œuvres et que je les aimais. Il y avait une sorte de poésie dans sa peinture qui me touchait. Pouvoir voir les œuvres en vrai était une chance incroyable ; et je devais bien admettre que l'arrangement floral de Caz mettait en valeur l'artiste.

C'était comme s'il avait parfaitement compris l'ambiance et le message des peintures, et que les fleurs étaient là pour souligner la délicatesse des œuvres.

— Alors tu aimes mon travail ?

Je sursautai tout en me retournant. Caz se tenait juste derrière moi, son petit sourire goguenard affiché crânement.

— Eh bien ce ne sont que des fleurs. Mais l'arrangement est pas mal en effet. Je ne pensais pas qu'un mec comme toi serait capable d'autant de délicatesse.

Il haussa un sourcil.

— Un mec comme moi hein...

Il n'ajouta rien, mais son regard suffit à me mettre mal à l'aise.

— Tu n'es pas resté avec les autres ?

Caz haussa les épaules.

— Hélène a accaparé Jérémy et Grégoire, je me suis taillé avant de devenir la cible de leur conversation. Et puis je voulais qu'on parle tous les deux.

Un serveur se glissa près de nous, proposant champagne et petit four. Nous attrapâmes tous deux une coupe et le serveur disparut comme il était venu.

— Je t'écoute, dis-je en buvant une gorgée.

— Il faudrait qu'on puisse s'organiser pour l'enterrement de vie de garçon de Jérem. Il m'a dit que Gwenn voulait faire le mariage en mai ou juin.

— Ils ont déjà une salle ? demandai-je étonné.

— Pas encore, mais tu connais Gwenn, elle va trouver la salle de ses rêves et fera tout pour l'avoir à la date qu'elle souhaite, et nous on aura plus qu'à se speeder. Autant prendre les devants et commencer à organiser.

J'acquiesçais. Sur ce coup, je ne pouvais pas dire qu'il avait tord.

— D'accord, tu veux qu'on s'organise comment ?

— Il faut déjà qu'on voit avec Jérem qui il veut à son enterrement et qu'on récupère les coordonnées des mecs. Et puis après on verra quel genre de weekend on veut faire.

— Ok. Je m'occupe de voir la liste des participants avec Jérem la semaine prochaine et je te tiens au courant.

Caz hocha la tête et sortit son portable.