24. MATTEO

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Le diner avait été aussi parfait que le reste de la journée. Luc était un excellent cuisinier, et lorsqu'il vint nous apporter les cafés, je le remerciai. Laurent l'invita à se joindre à nous pour terminer la soirée. Après avoir fini de débarrasser et de ranger la cuisine, Luc nous rejoignit accompagné d'une bouteille de digestif.

Alors qu'il s'installait et nous servait un verre à tous les trois, j'entamai la conversation :

— Alors vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux ?

Ils acquiescèrent.

— Oui, Laurent était le meilleur ami de Henri durant leurs études d'architecture. Ils étaient toujours fourrés ensemble, du coup on a fini par se croiser et sympathiser.

— D'ailleurs tu as des nouvelles de ton frère ? demanda Laurent.

— Oui. Il est toujours à Doha avec sa femme. Ils viennent d'avoir une petite fille. Ils devraient revenir pour les vacances de Noël en France.

— Oh tu lui passeras le bonjour de ma part ?

Luc acquiesça.

— Je lui dirai de t'appeler. Tu seras dans le coin pour les vacances ?

— Oui sûrement chez mes parents pour Noël également.

— Vous passez les fêtes ensemble ? demanda Luc.

Je secouai la tête.

— Non, je suis de la région parisienne, et ma famille vit encore là-bas, du coup je reste sur Paris. Et puis vu comment les fêtes tombent cette année, je ne pense pas poser de congés.

— Tu es proche de ta famille ? continua Luc, visiblement curieux.

J'acquiesçai.

— Oui. Je suis l'aîné et j'ai une petite sœur qui est infirmière.

Luc hocha la tête.

— Et ils savent pour toi et Laurent ?

— Eh ! s'exclama justement mon petit ami. Je ne te l'ai pas présenté pour que tu joues les inquisiteurs.

Je me mis à rire et Luc prit un air contrit.

— Je suis désolé, je ne veux pas paraître indiscret. Ne te sens pas obligé de me répondre.

Je secouai la tête.

— Non, t'inquiète, il n'y a aucun souci. Pour répondre à ta question, mes parents sont au courant que je fréquente Laurent, et ils savent aussi que c'est un homme.

Luc sembla se satisfaire de ma réponse, et sous l'impulsion de Laurent cessa de me poser des questions sur ma vie personnelle. Nous continuâmes donc à discuter tous les trois tout en dégustant l'eau de vie. Luc était quelqu'un de sympathique, et grâce à lui j'en appris plus sur la jeunesse de Laurent, du temps où il était étudiant. Nous terminions notre second verre lorsque Luc bailla à s'en décrocher la mâchoire.

— Bon c'est l'heure pour moi de vous abandonner. Il faut que je me lève tôt demain pour préparer votre petit déjeuner.

— Oui, on va y aller également, ajouta Laurent.

Nous nous levâmes tous les trois de concert.

— Au fait vous prenez quoi le matin, thé, café, lait ?

— Seulement du jus de fruit pour moi, répondit Laurent.

— Du café s'il te plait, ajoutai-je.

Pour un bouquet de fleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant