30. MATTEO

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Mon réveil sonna et j'ouvrai les yeux. Dans le lit voisin, Caz dormait encore à poings fermés.

La veille, nous avions tous les deux attendu Jérémy à la sortie du lycée où il travaillait et l'avions embarqué pour le week-end. Nous avions ensuite retrouvé les autres à l'aéroport d'Orly. Il y avait Clément et Enzo, des amis d'enfance de Jérémy, Karim, l'un de ses collègues avec qui il s'entendait bien, et enfin Nathan et Etienne, les maris des deux témoins de Gwenn.

Caz s'étant occupé de récupérer les affaires de Jérémy, et moi de l'enregistrement en ligne, il avait ignoré jusqu'au dernier moment la destination de notre week-end. Lorsque nous avions embarqué et qu'il avait vu inscrit Djerba sur l'écran, il avait eu la surprise de sa vie.

Nous avions ensuite passé les 2h55 de vol à rigoler et boire tous les huit, Jérémy tentant de nous faire cracher le morceau sur le programme que nous lui avions concocté. À l'atterrissage, une navette était venue nous chercher et nous avait conduit jusqu'à l'hôtel où nous avions récupéré nos clés. Nous nous étions ensuite répartis dans les chambres de deux lits, Jérémy et Karim, Clément et Enzo, Nathan et Etienne, et enfin Caz et moi. Puis nous nous étions couchés, conseillant à Jérémy de bien dormir aux vus du week-end qui s'annonçait.

Alors que je me levai pour aller sous la douche, le réveil de Caz sonna à son tour. Il l'éteignit machinalement et ouvrit un œil.

— Tu vas sous la douche ?

J'acquiesçai.

— OK alors j'ai encore un peu de temps pour dormir.

Refermant les yeux, il se tourna dans l'autre sens. J'eus un petit rire et allai ensuite me préparer. Lorsque je sortis de la douche, Caz était réveillé et il enchaîna derrière moi.

Lorsqu'il sortit de la douche seulement vêtu d'un boxer, je détournai le regard. Déjà la veille il s'était déshabillé devant moi sans aucune pudeur ; m'offrant la vision de son corps. Malgré quelques poignets d'amour naissant, je devais admettre que Caz était plutôt bien bâti.

Une fois prêts nous descendîmes et retrouvâmes les autres à la table du petit déjeuner. Le buffet de l'hôtel était énorme et nous en profitâmes. Alors que nous discutions tranquillement de tout et de rien, Jérémy, lui, était excité comme une puce et tentait de savoir quel était le programme de la journée.

— Non mais tu sais, finit par lui dire Caz. On n'a rien prévu de spécial pour le week-end. Petite journée à la plage tranquille, soirée en ville avec un petit resto et ensuite boîte de nuit, mais c'est tout.

Jérémy éclata de rire.

— Ouais genre vous n'avez prévu que ça.

Il nous regarda tour à tour et nous acquiesçâmes tous.

— Bah oui, ça a déjà demandé pas mal d'organisation pour t'emmener ici, ajouta Karim.

— Sans compter que les filles, elles, ne font pas un truc de ouf. Du coup elles voulaient que ça s'équilibre avec nous. On a reçu des consignes, renchérit Nathan.

Nous vîmes le regard sceptique et en même temps déçu de Jérémy, qui ne savait pas trop si nous disions la vérité ou pas.

— OK OK j'ai compris. J'arrête de poser des questions et je me laisse porter, capitula Jérémy.

— Ouais t'as qu'à faire ça. Mais je t'assure qu'il n'y a rien de prévu, répondis-je le plus sérieusement du monde.

Jérémy acquiesça mais ne dit rien. Il n'y avait qu'à voir sa tête pour se douter qu'il ne savait plus quoi croire.

Après un copieux petit déjeuner, nous récupérâmes nos sacs à dos avec les affaires de plage, et Caz passa récupérer les pique-niques que nous avions commandés. L'hôtel était énorme, s'apparentant à un village vacance. Jérémy nous fit la remarque que quitte à ne rien faire de spécial nous pouvions rester à profiter de la piscine de l'hôtel, mais nous insistâmes. La plage ne se trouvait qu'à quelques minutes.

Alors que nous arrivions aux abords de la plage, nous aperçûmes un groupe de dromadaires et leurs guides. Passant à côté, Jérémy continua sa route alors que nous nous arrêtions.

— Eh, tu fous quoi ? l'interpella Clément.

Jérémy s'arrêta et se retourna.

— Bah je vais sur la plage.

— Et t'as pas l'impression que ce serait trop simple comme programme ? demanda Etienne.

Jérémy fronça les sourcils et nous observa. Nous nous étions arrêté à hauteur des dromadaires qui étaient au nombre de huit.

— Vous comptez quand même pas me faire monter sur ces bestioles ?

Comme pour lui répondre l'une des bestioles en question blatéra, nous faisant éclater de rire.

— Le dromadaire a parlé, dis-je. Monte là-dessus.

Jérémy s'approcha, méfiant. Il n'avait jamais été rassuré auprès des grands animaux et c'était justement ce qu'il y avait de drôle.

— Franchement c'est ce genre de conneries que vous m'avez prévu ? demanda Jérémy en montant sur le dos d'un des dromadaires.

Nous nous mîmes à rire à l'unisson.

— T'inquiète tout a été prévu, lui répondit Karim. Caz et Mattéo ont organisé un programme aux petits oignons.

Jérémy nous lança un regard noir.

— Et c'est censé me rassurer ?

Je haussai les épaules.

— Non, juste te donner une indication du type de journée qui t'attend.

Nous prîmes quelques photos du groupe avant de monter à notre tour et de nous mettre en route. La ballade dura pratiquement une heure le long de la plage et nous profitâmes de la vue. À cette époque de l'année il n'y avait pas foule en termes de touristes et c'était agréable de profiter de la plage sans qu'elle soit envahie.

Arrivés sur un espace plus fréquenté, nous descendîmes des dromadaires. On s'installa ensuite sur la plage et nous profitâmes de l'eau. Elle était un peu fraîche au départ, mais une fois dedans c'était agréable.

On se chamailla comme des enfants, nous liguant tous contre Jérémy. Puis lorsque nous en eûmes marre, nous retournâmes sur nos serviettes nous reposer un peu, et surtout manger nos sandwichs.

— Bon, finit par dire Caz en se levant. J'irais bien me prendre une glace en dessert, pas vous ?

Nous savions tous ce que cela voulait dire et on rassembla nos affaires alors que Jérémy suivait le mouvement, commençant à se douter que nous lui préparions une nouvelle surprise.

Lorsque nous arrivâmes devant le baraquement et qu'il vit le matériel installé, Jérémy se tourna vers nous.

— Vous n'avez pas osé quand même.

— Et si, répondis-je en lui mettant une grande claque dans le dos.

Jérémy avait toujours voulu essayer le parachute ascensionnel, et le moment était venu pour lui d'en faire.

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Pour un bouquet de fleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant