Pour un bouquet de fleurs

31. CAZ

J'avais réservé une séance de parachute ascensionnel de deux heures. Nous pouvions passer trois par trois, et nous avions décidé, lors de l'organisation, que Jérémy profiterait des deux heures complètes pour que nous puissions tous en faire avec lui, ce qui nous offrait une bonne demi-heure d'activité chacun.

Après nous être répartis, les moniteurs nous expliquèrent le fonctionnement de l'activité et les mesures de sécurité à respecter. Puis on nous donna un gilet de sauvetage, ainsi que des baudriers.

Jérémy s'installa ensuite au milieu, tandis que les premiers à passer avec lui furent Nathan et Etienne. Pendant qu'ils profitaient de la balade, nous discutâmes un peu tous les cinq. Lorsque le premier groupe revint, Clément et Enzo prirent le relais. Nathan et Etienne nous firent alors le débriefing, expliquant à quel point ils avaient adorés.

Enfin ce fut au tour de Mattéo et moi de passer. Après les boutades de rigueurs, nous rejoignîmes Jérémy et nous installâmes à côté de lui.

— Alors les mecs, prêt à kiffer ? nous demanda-t-il en expert qu'il était devenu en l'espace d'une heure.

— Bah visiblement à toi ça te plait, répondit Mattéo.

— Ouais franchement c'est top. Vous êtes des grands malades.

— Et t'as encore rien vu, ajoutai-je avec un petit clin d'œil.

Jérémy partit d'un grand éclat de rire.

Maintenant les cordes auxquelles nous étions accrochées, nous vîmes le bateau accélérer, et on se concentra, attendant de sentir le câble se tendre et nous entraîner. Nous suivîmes le mouvement nous mettant à courir et bientôt nos pieds ne touchèrent plus le sol. Nous continuâmes à prendre de la hauteur en même temps que le bateau prenait son rythme de croisière et lâchait du câble pour nous faire monter de plus en plus haut.

— Oh putain ! m'exclamai-je, pas très rassuré par l'altitude à laquelle nous nous trouvions.

Mattéo et Jérémy éclatèrent tous deux de rire.

— Bah alors, Caz, tu flippes ? se moqua Mattéo.

— Un grand garçon comme toi ? renchérit Jérémy.

— Ça joue les gros dur avec son look et sa barbe de trois jours, mais en fait c'est une petite nature notre Caz, ajouta Mattéo.

— Fermez-là un peu, répondis-je sans oser détourner le regard de devant moi.

Du coin de l'œil je vis Mattéo se pencher en avant pour m'observer, affichant un grand sourire.

— Dis-moi Jérem, tu penses que si on le faisait flipper un peu plus il finirait par me dire son prénom ?

— Parce que t'as toujours pas trouvé ? s'exclama Jérémy. Mais t'es super nul mec.

— C'est toi qui dis ça ? dis-je en prenant la défense de Mattéo. Je te rappelle qu'il t'a fallu une tonne d'indices pour que tu finisses par y arriver.

Tous les deux me regardèrent et Jérémy tourna la tête vers Mattéo.

— Vas-y, on le fait flipper.

Ils se mirent alors à se balancer, faisant bouger la barre à laquelle les baudriers étaient attachés.

— Putain bande de cons ! Arrêtez !

Mais au lieu de s'arrêter, ils continuèrent à bouger tout en riant. Les moniteurs nous avaient expliqué qu'on pouvait bouger et même se mettre la tête en bas, mais je n'étais pour ma part pas assez rassuré pour tester. Ce qui ne fut pas le cas des deux imbéciles à côté de moi qui se laissèrent basculer dans leur baudrier.