27. CAZ

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Mattéo était arrivé à la fleuristerie un peu avant la fermeture et d'une humeur de crabe. Je l'avais laissé déambuler dans la boutique pendant que je finissais de m'occuper d'un couple de clients. Je commençais assez à le connaître pour savoir qu'il valait mieux le laisser se calmer dans son coin ; et lorsque les clients eurent payé, je commençai à ranger les fleurs, ramenant à l'intérieur les bacs qui se trouvaient dehors. J'en étais au second, lorsque je vis Mattéo débarquer en pull pour m'aider.

— Tu es tout seul aujourd'hui ?

J'acquiesçai, et le laissai m'aider. D'abord parce que ça irait plus vite, et aussi parce que je sentais qu'il avait besoin de se dépenser un peu.

— Ouais Nadia terminait de bonne heure et Thomas est d'ouverture demain matin.

— Hum d'accord. Et ça a été la journée ?

— Ouais. On est en décembre. C'est toujours notre plus gros mois avec les fêtes de fin d'année.

Une fois les bacs rentrés, je m'attaquai aux sapins. Mattéo voulu m'aider mais je l'arrêtai.

— Tu vas te salir si tu les portes.

Il jeta un coup d'œil à son pull en laine et se passa une main dans les cheveux.

— Ouais, mieux vaut éviter.

— Attends-moi à l'intérieur, j'en ai pas pour longtemps.

Je rangeai rapidement ce qu'il restait puis fermai la devanture ainsi que le rideau métallique. J'allai ensuite dans l'arrière-boutique pour me changer, suivi par Mattéo qui avait remis son manteau.

— Bon et toi alors, demandai-je. Comment s'est passé ta journée ?

— Plutôt calme. Les gens sont occupés avec l'organisation des fêtes.

— Et ton collègue ?

Je retirai mon tablier ainsi que le sweat que je portais pour le travail.

— Il fait toujours la gueule.

— C'est ça qui te met en rogne ?

— Ça ? Alors là non pas du tout. C'est son problème, pas le mien.

— Alors c'est quoi ? insistai-je en passant un sweat propre.

Mattéo se passa une main dans les cheveux, tout en soupirant. J'avais déjà ma petite idée de la réponse.

— Je me suis pris la tête avec Laurent.

Bingo. Je hochai la tête avec un petit sourire en coin.

— Il m'a encore fait une crise de jalousie parce qu'on se voyait ce soir.

Je levai les yeux au ciel alors que je récupérai mon blouson et fermai l'armoire. C'était toujours la même histoire qui revenait sur le tapis.

— Il n'y a pourtant aucune raison, répondis-je. On est juste pote.

— C'est exactement ce que j'arrête pas de lui dire. Et le pire c'est qu'il le sait et le reconnait. Non mais j'te jure. À ce niveau-là c'est maladif.

J'éclatai de rire et passai un bras autour du cou de Mattéo.

— Non mais s'il y tient tant que ça, on peut lui donner des raisons d'être jaloux.

Mattéo tourna la tête vers moi avant d'exploser de rire à son tour, tout en me mettant un coup de coude dans les côtes pour se libérer.

— Ouais alors je crois pas que ce soit utile d'aller jusque-là.

Pour un bouquet de fleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant