Chapitre 18 : Repos ?

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-Nan.

-Allez, décoinces-toi un peu...

-Karma, c'est NON.

-Mais on est un couple non ?

-Oui mais non, c'est hors de question. On est trop jeune de toute façon, tranchai-je en le lâchant du regard, toujours blottie contre lui.

-Quoi ? C'est la douleur qui te fout la frousse ?

Le trouvant beaucoup trop insistant, je finis par lâcher un soupir avant de me relever pour le fixer de nouveau, déterminée à lui sortir cette idée débile de la tête.

-Karma, on ne se fera pas tatouer comme les yakusas, compris ? J'me fiche que ça fasse classe ou pas.

Alors que je posais mon regard dur sur lui, il afficha un petit sourire en coin avant de glisser sa main près ma joue pour replacer une mèche de cheveux. Je profitai quelques instants de la chaleur de ce contact et finis par poser ma main par-dessus la sienne, juste le temps que nos lèvres se retrouvent de nouveau.

Toute la mâtiné avait été ainsi : juste lui et moi, profitant de ce cadre intime en oubliant tout le reste pour les prochaines 24h, tel était l'accord passé avec Nora et Eden à notre réveil. « Demain à la même heure, on détaillera le plan avec elle, alors profite de ton répits.» avait déclaré la noiraude, avant de rajouter, avec toute la subtilité du monde : « Vous êtes juste au dessus d'ma salle, alors pas trop de bruits avec vos cochonneries.»

Après cet échange, Karma se redressa, toujours souriant.

-Alors, c'est un « oui » ?

-Nan, soupirai-je avant de me relever pour descendre du lit. Je vais prendre une douche, médites donc un peu sur ta connerie.

-Ok mais évites de faire de même, t'en sortirais jamais.

Comme seule réponse à sa provocation, je claquai la porte de la salle de bain avant de la verrouiller. Une fois détenue sous l'effet de l'eau chaude, je fis le point sur tous ce que j'avais appris la veille.

Pour faire court :

Mon père et Kimochi étaient amis d'enfance, et tous deux souhaitaient viser un prix Nobel de médecine pour leur étude de la conscience humaine. Pour cela, ils se seraient appuyés sur une maladie impactant directement la notion même de la conscience : le syndrome C.A.

Par « chance » un cas rare qui semblait disposer encore de ses deux consciences avait été détecté au Japon. Une certaine Yuna Horoshi : alias, ma mère.

Les premiers tests furent peu concluants, alors même que les deux étudiants manquaient de temps. Qui plus est, ma mère tomba amoureuse de mon père, ce qui facilita sa coopération. Malheureusement, l'amour ne sera pas réciproque.

C'est lors d'une phase de test que l'état mental de mère se serait détérioré.

Kimochi constata qu'il ne leur resterait que peu de temps. Malgré tous, il savait que le trouble était héréditaire à 1/4 et finit par convaincre son meilleur ami de feindre une relation pour engrosser ma mère, et ainsi, avoir peut être une chance d'obtenir un cobaye.

C'est ainsi que mon père, alors amoureux d'une autre, abusa de la confiance et du corps de Yuna.

C'est pendant l'effort de l'accouchement que la conscience de ma mère aurait disparut, laissant place à une femme froide et insensible qui n'avait jamais eu de mal à comprendre le mensonge imposé à son hôte.

Ne pouvant se résoudre à aimer un enfant né d'un tel abus, elle se vengera en détruisant la vie de mon père, avant de partir refaire sa vie, me laissant seule avec un homme violent que je n'osais plus appeler « papa ».

Hatred Paradox (T2) - ASSASSINATION CLASSROOM Où les histoires vivent. Découvrez maintenant