~Pause~ Witches Descendants

Le test de Lilith

Malgré un Descendant en moins, la Confrérie avait ordonné à ces jeunes gens de passer le test de Lilith, quitte à ce qu'ils y aillent contre leur gré.

Certains prétendaient avoir été menacé.

Et le professeur Slow, qui avait gardé un visage très triste ces derniers semaines, semblait, lui aussi, avoir reçu ce type de menaces.

Des menaces qui concernaient leurs familles, leurs amis et toutes les personnes auxquelles ils tenaient.

C'était à se demander qui étaient vraiment les bons et les méchants.

Quoiqu'il en soit, Harold était toujours introuvable, bien qu'ils aient fouillé partout. Même dans les murs, comme savait si bien le faire Regina.

En quelques jours seulement, l'ambiance de l'Académie entière avait changé.

Au delà du fait que les Descendants étaient à présent plus que conscients du danger qui les guettait, les classes de Démons Repentis les évitaient, de peur qu'ils ne les fassent "rechuter", sans doute, et certains professeurs avaient quitté l'école, comme s'ils ressentaient une présence malsaine qui émanait des Sorciers.

Abraham, le père de Hélèna, ne s'était toujours pas réveillé, mais il avait toujours sur les lèvres un étrange sourire qui donnait des frissons à sa propre fille.

Regina n'avait pu contacter sa mère que trois minutes en un peu moins d'un mois, ce qui les rendait tous perplexes : jusque là, Adele Harriston était en quelque sorte leur contact, et la jeune Sorcière aux Cheveux Violets s'inquiétait énormément de ce qu'il avait pu lui arriver.

La Confrérie avait supprimé tous leurs grimoires, pour ne pas qu'ils changent d'avis, et la plus affectée était Merinda qui s'était du jour au lendemain retrouvée avec un bleu sur la pommette, simplement pour avoir essayé d'en garder un.

Tout cela ressemblait de plus en plus à une dictature, et Jeremy, à la grande surprise de tous, était le premier à protester.

Luke et Lilou collaboraient en secret pour trouver un moyen de partir de cette prison et de refermer la Barrière, comme ils auraient dû le faire depuis des semaines.

Marilyn ne se plaignait plus d'un manque permanent de réseau ; elle savait dorénavant qu'ils essayaient, contre la volonté des différents professeurs encore ici, de les couper du monde qui était le leur.

Et, même si c'était sans doute pour éviter de voir les horreurs commises par les Démons chez eux, cela avait quand même quelque chose de louche. De très louche.

Hélèna, quant à elle, avait désespérément tenté de parlementer avec Täryel et Oscar, mais sans grand succès : la Confrérie avait donné pour ordre de séparer les Démons des Sorciers, et c'était sans aucun doute l'un des ordres les plus compliqués à transgresser.

Elle avait évidemment pensé à demander de l'aide à Harold, mais, de peur que son message ne soit intercepté par ceux qui fouillaient leurs chambres le soir comme s'ils cachaient quelque chose, elle chassa vite cette idée de sa tête.

En soi, ils ne savaient même plus qui étaient leurs alliés ou leurs ennemis et se parler les uns aux autres devenait véritablement plus difficile qu'ils ne le pensaient.

Il n'y avait personne pour les aider, personne pour les soutenir, personne pour les défendre.

Dit comme cela, ils avaient l'impression de se décrire en train de grandir.

Le jour du test, on leur ordonna de se taire.

Le moindre mot pouvait leur coûter cher : les gens qui étaient venus les surveiller avaient dans leurs mains des tasers !

Ils durent attendre quelques minutes devant la salle, avant que Lilith ne débarque, jetant des regards mauvais aux surveillants armés.

Il ne fallu pas longtemps à Hélèna pour qu'elle se rende compte qu'il s'agissait de la femme qui l'avait raccompagnée en cours lorsqu'elle s'était retrouvée à l'infirmerie la première fois.

Elle avait les cheveux blancs d'une Succube, mais elle semblait ne pas avoir leurs charmes ancestraux. Comme si elle y avait renoncé.

- Entrez, je vous en prie., lâcha-t-elle doucement, le dos légèrement penché, comme si elle cherchait à se défendre.

Une chose était très claire : elle se sentait menacée par ces hommes, qui ne semblaient pourtant pas l'intimider.

Elle les fit également entrer dans la salle, à contrecœur, et referma délicatement la porte derrière elle.

Pour ceux qui avaient peur que ce ne soit qu'un cours magistral, ils restèrent bouche bée face au panorama qui s'offrait à eux.

La salle avait été transformé en simulation, exactement comme lors de l'entraînement !

On se serait cru dans un autre monde, dans un sanctuaire secret et caché envahi par une végétation inconnue.

En essayant de s'avancer pour admirer le reste, Lilou fut très rapidement percutée par le poing de surveillant qui se trouvait derrière elle.

Elle s'accroupit, accablée par la douleur, quand l'homme la força à se relever.

Luke s'apprêta à réagir quand une voix le retint, l'empêchant d'être traité ainsi à son tour :

- Hé ! Ces élèves vont devoir bouger ! Vous allez les frapper à chaque fois ?! Je vous signalerais qu'il n'y a rien qu'ils puissent faire ici pour vous importuner, alors prenez une pause !

Les cheveux blancs de Lilith s'envolèrent au vent, et le reflet des deux soleils dans le ciel donnait l'impression qu'elle avait les larmes aux yeux.

Hélèna, qui avait pris le temps de plus l'observer que la dernière fois qu'elle l'avait vu, ressentit une familiarité envers elle, comme si elles se connaissaient depuis longtemps.

Elle chassa cette impression de son esprit et tenta d'avancer à son tour, en espérant que cette fois, personne ne se prendrait de coups.

Et, comme personne ne la retint, Merinda la suivit, en pleurs, enfin libre de ses mouvements.

Tour à tour, ils se mirent à bouger comme ils en avaient envie et profitèrent de cette délicieuse sensation.

Lilith les observa en souriant, puis reprit un air sérieux et se racla la gorge.

- Nous allons pouvoir commencer le test.

Elle montra dans sa main un collier avec un pendentif qui s'éclairait en différentes couleurs, comme s'il hésitait à en choisir une mais qu'il optait plus pour le turquoise, et dont les perles semblaient le faire voler.

- Ceci est le collier de la vérité. Il en existe huit de ce genre. On dit qu'ils ont été créés par les Anges pour un jour spécial. Aujourd'hui, votre but sera de les retrouver. Si l'un d'entre vous rentre les mains vides à la tombée de la nuit de demain, il aura échoué, et il ne pourra pas avoir accès aux livres interdits. Est-ce bien clair ?

Un faible "oui" survola le groupe, inquiet de ce que les surveillants pourraient encore leur faire.

Le collier, pendant ce temps, disparut d'un coup et sans laisser de trace.

Lilith observa les soleils puis sa montre et se retourna vers eux sans sourire.

- Je vous souhaite bonne chance.