~Pause~ Witches Descendants

Le monde désolé - Deuxième partie

- Qui es-tu ?

Le jeune Démon ne répondit pas, observant les filles une à une comme si elles étaient des monstres.

Comme si elles étaient les monstres.

- Tu peux répondre, on ne te fera pas de mal..

Le jeune Démon ne se calma pas pour autant, ça respiration restait irrégulière.

- On veut juste partir d'ici.

- Laisse tomber, Hélèna.

Elle n'écouta pas, elle n'avait jamais été du genre à écouter dans ce genre de situation : elle préférait suivre son instinct, c'était ainsi. Il n'y avait pas moyen de discuter, dans ce genre de situation. Elle devenait bien plus têtue qu'elle ne l'était déjà.

L'enfant murmura quelque chose, assez bas pour qu'elle puisse comprendre, mais pas assez haut pour que Marilyn, plus loin, les bras croisés devant la poitrine, ne l'entende.

Hélèna jeta un coup d'œil à la sorcière et secoua la tête, avec un regard apaisant.

- Non, non, elle ne va pas te manger. Qui te raconte ce genre d'histoires ?

Puis soudain, elle comprit.

Il était seul.

Dans le monde désolé.

Il était à l'épreuve.

Elle avait lu ça quelque part : les Démons jetaient leurs enfants dans des lieux terribles où ils devaient survivre, et cela leur permettait notamment de les trier selon leur puissance.

Ce Démon, cet enfant, il était effrayé.

Seul et effrayé.

Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, il devait probablement tout juste réaliser qu'il était mis à l'épreuve, puisque les Démons avait la fâcheuse tendance de ne rien dire.

Il devait penser qu'elles étaient des monstres, qu'elles étaient là pour le tuer, ou pour qu'il les tut.

Cela dit, il était plutôt surprenant pour un enfant de Démon d'hésiter à tuer.

Hélèna ravala cette pensée.

Il était surprenant qu'un enfant élevé comme un Démon hésite à tuer.

C'était plus juste dans ce sens là.

Regina comprit au regard d'Hélèna qu'il n'y avait personne pour lui raconter de telles histoires.

C'était la peur qui s'en chargeait.

- Depuis quand es-tu ici ?

Le Démon secoua la tête, comme s'il ne s'en rappelait pas.

Comme s'il ne se rappelait pas d'autre chose.

- Donc tu ne sais pas comment partir ?

La porte avait dû être caché à leur vue, à la vue des Démons mineurs, sinon, cela ferait longtemps qu'il aurait fui, qu'il aurait atterri dans un autre monde. Un monde plus accueillant.

Regina le regarda avec compassion.

- On ne peut pas le laisser là.

Marilyn ne dit rien, elle préférait ne pas poser son regard sur lui.

Cela lui rappelait Merinda.

Et peut-être que cette dernière avait raison.

Après tout, elle était la Justice.