~Pause~ Witches Descendants

Les livres interdits - 2

Regina et Merinda frissonnaient déjà à l'idée de retourner à la bibliothèque après l'incident du monstre d'encre, mais Hélèna, elle, n'avait pas l'air de se rendre compte de quoique ce soit, continuant de chercher, malgré elle, les deux Démons qui se disaient amis avec elle du regard.

- Lilith, va les chercher, je te prie.

La jeune femme leva les yeux au ciel, comme pour dire "tu pourrais le faire tout seul" mais obéit, à contrecœur. Elle ne voulait pas y aller. Elle ne pensait pas qu'ils en avaient besoin. Cela dit, le temps pressait effectivement, donc elle était un peu mitigée.

Tandis qu'elle les apportait un par un et les posait sur la table, Slow et Wheeler l'aidant, le vieil homme se tourna vers les descendants pour les juger et les analyser après leur épreuve.

- Vous les avez nourri ?

- Pas tant que ça..., répondit la voix roque de l'un des gars déguisés en vigiles de supermarché.

- Vous êtes malades ?! Je vous avais dit de les nourrir, ce n'est pas dans cet état qu'ils refermeront la Barrière !

- Dois-je vous rappeler que ce n'est pas vous qui donner les ordres ?

- Si ils mettent en danger leur santé, si, ça l'est !

- Monsieur, je vous prie de bien vouloir vous calmer.

A contrecœur, notre cher Gandalf se tut, mais il ne paraissait pas intimider par ces hommes. A vrai dire, ni lui, ni sa fille ne semblait intimider par les surveillants. Comme s'ils savaient qu'ils étaient plus puissants qu'eux de toute manière.

Lilith se tenait droite à côté de lui, prête à donner des coups si besoin. Les livres étaient posés sur la table, et chacun des descendants étaient réticents à l'idée de les ouvrir, car ils repensaient à cette théorie, qui disait que leur puissance attirait les Démons.

Regina fit un pas en arrière et se cogna contre l'étagère derrière elle ; bien qu'ils avaient besoin de cette puissance, ils n'étaient pas prêts. Pas prêts à combattre les Démons, pas prêts à mourir pour cette cause. Ils étaient trop jeunes, trop effrayés, trop humains.

Ils avaient tous peur. Même Hélèna et Harold, connus pour rester impassibles dans ce genre de situation, étaient apeurés, et on pouvait le voir sur leurs visages. Harold, c'était lorsqu'il leur avait dit la vérité qu'il l'avait montré, Hélèna, elle, le montrait chaque fois un peu plus dans ses yeux, et personne n'était assez dupe pour ne pas le voir et l'ignorer.

- Bon, voilà donc les livres... Mais il y a quelque chose que vous devez savoir..., commença Slow, perplexe., Ces livres sont pour chacun d'entre vous, en fonction de vos pouvoirs et des colliers, mais ils ne vous montreront rien en premier lieu... Il va vous falloir un peu de temps.

- Je croyais que nous n'en avions pas., pesta Marilyn, suivit par les autres dans ce résonnement.

- Cela prendra moins de temps que votre entraînement quotidien, ça nous fera gagner plusieurs mois., intervint Wheeler, défendant son ami d'une voix qui, malgré lui, était forte et sèche.

L'air devenait presque difficile à respirer pour les sorciers maintenant que Lilith leur distribuait les livres en lançant des regards mauvais à leurs gardes du corps.

- Et maintenant ?, demanda Merinda, refusant presque de croire qu'il fallait qu'ils les ouvrent, de peur de déchaîner quelque chose de bien trop grand pour elle. Pour eux tous.

Lilith haussa les épaules et rejoignit son père, Slow et Wheeler en face d'eux.

Les élèves échangèrent des regards inquiets, hésitant à les ouvrir. Soupirant, Hélèna posa sa main sur son livre et ouvrit d'un coup vif.

Rien, comme prévu.

- Hum.

Les autres l'imitèrent et firent face au même problème de pages blanches. Lilou attrapa le livre de Luke, à côté d'elle, et le tourna dans tous les sens pour voir si c'était pareil pour lui et s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Elle finit par lui rendre avec un air déçu, tandis qu'il la regardait sans comprendre ce qui venait de se passer.

Marilyn referma violemment le livre, un air pince-sans-rire sur le visage, voire supérieur.

- Peuh, on peut savoir ce que c'est que cette mauvaise blague ?

Slow échangea un regard avec Wheeler parce qu'il ne comprenait pas pourquoi elle réagissait comme ça. À la réaction de sa sœur, Lilou souffla et les autres descendants haussèrent les épaules.

- Il vous avait prévenu., lâcha simplement Wheeler, les bras croisés.

- Et qu'est-ce qu'on est supposé faire maintenant ? S'entrainer comme si de rien n'était ?

- Maintenant, je propose, jeune homme aux cheveux bleus, que vous vous reposiez. Vous l'avez bien mérité, le test ne devait pas être de tout repos. Et je propose que vous vous reposiez sans surveillance.

Le vieil homme lança un regard mauvais aux vigiles, un regard tres similaire à celui de sa fille, un peu plus tôt.

- C'est tout ? Il n'y a pas de... "Conditions générales" ou de choses comme ça ?

Le vieux cligna des yeux. Trois fois. On aurait dit un foutu clignotant. Pas la meilleure des comparaisons, il fallait l'avouer.

- En toute honnêteté ? On l'ignore.

- Vous l'ignorez ?! On pourrait mourir demain sans raison parce que vous ignorez ce qui peut se passer ?!

- Merinda, c'est ça ? Sachez qu'on a jamais utilisé les livres, pour aucun sorcier.

- Vous êtes les premiers.

Oui, ça, on leur avait dit. Mais ils espéraient tous qu'ils savaient au moins ce qu'ils faisaient ; ce que la Confrérie faisait.

À la place, ils n'étaient que des cobayes. Du moins, c'était bel et bien le sentiment qu'ils avaient.

Malheureusement, ils n'eurent pas le temps de discuter, car ils furent mis à la porte de la bibliothèque par tout le monde, et, pour une fois, aucun garde du corps de les suivait.

Il leur semblait qu'ils respiraient enfin.

Regina courut dans sa chambre pour contacter sa mère, suivit de Marilyn qui cherchait un moyen de profiter de ce moment dans le calme. Sa jumelle, elle, resta avec Luke pour continuer à élaborer le plan prévu pour réparer la Barrière. Le seul problème était la nouvelle tension qu'avait instauré Hélèna entre eux, les déconcentrant par moment. Jeremy accompagna Merinda jusqu'à la cafétéria pour aider Hélèna à chercher Oscar et Täryel.

Ils avaient peu de temps.

Ils allaient devoir faire au plus vite.