Les colliers des Anges - La persévérance

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Non mais quel idiot.

Elle en avait vraiment marre des gens qui la jugeaient parce qu'elle voulait être la meilleure.

Elle voulait être la meilleure pour aider. Surtout. Et aussi pour se prouver quelque chose, sûrement.

À propos de sa sœur, probablement.

Mais ce n'est pas ce qui importait maintenant. Ce qui importait, c'était qu'elle n'avait pas encore trouvé le collier. Ce foutu collier.

C'était vraiment frustrant.

Mais Marilyn faisait tout pour garder un calme olympien, et, comme elle avait expulsé un peu de pression sur ce pauvre Jeremy, c'était déjà plus simple pour elle.

Elle s'avança dans la forêt, il y a quelques pas si belle et ensoleillée, à présent sombre et lugubre. Plus elle s'enfonçait, plus elle faisait face à une véritable forêt de film d'horreur, où les branches d'arbres semblaient vouloir la faucher d'un coup vif et inattendu et où le vent semblait lui hurler de faire marche arrière. Malgré tout, Marilyn n'avait pas peur. Pas encore. Elle n'avait peur ni des branches, ni du vent, ni de la brume et elle n'était pas du tout effrayée par la nuit. Du moins, c'est ce qu'elle voulait faire croire en marchant la tête haute à travers la forêt, comme si de rien n'était. Elle ne tremblait à aucun pas, ni aucun bruit suspect, révélant une parfaite maîtrise de soi.

Quand les ombres commencèrent à s'avancer vers elle pour la faire reculer, ou peut-être même la blesser, Marilyn resta droite comme un i, comme si elle était incapable de bouger. Elle ferma les yeux et respira un grand coup quand l'une des ombres lui monta sur la cheville, cherchant à la faire courir dans l'autre sens. Cependant, Marilyn ne fit pas demi-tour, et continua à s'avancer sans tenir compte de tout cela. Enfin, si, elle en tenait compte, simplement... Elle essayait de ne pas y penser. Ce qui était plutôt difficile, car les ombres se multipliaient à chaque pas, glissant vers elle sur le sol, l'entourant, la menaçant.

Mais ce n'était qu'une illusion et Marilyn le savait : les ombres ne pouvaient pas lui faire de mal. Pas celles-ci du moins. Elles ne pouvaient la blesser qu'en présence des Démons, et la forêt était bien trop sure pour qu'ils soient là. Sinon, la jeune femme serait déjà étendue sur le sol, raide morte, la main tendu vers la fin du chemin, qu'elle n'aura jamais atteint.

Et puis, Lilith n'aurait sans doute pas été si cruelle... Ou elle aurait utiliser des Démons Repentis, incapables de les blesser.

Marilyn n'était pas dupe. Et, même si à présent, elle avait une envie irrésistible de faire marche arrière, elle continuait à avancer. Elle pensait aux autres qui avaient probablement déjà réussi, et cela lui donnait l'énergie de faire chaque fois un pas de plus.

La voix du vent devint soudainement plus clair, mais la jeune sorcière ne l'écoutait déjà plus.

Elle se concentrait sur un point dans son esprit, un point fixe, quelque chose qui ne la quittait jamais. Ainsi, elle mettait la voix du vent en sourdine et la sensation des ombres de côté. Elle n'écoutait plus que sa propre voix, celle qui lui disait d'avancer, et de réussir cette épreuve à tout prix.

Soudainement, quelque chose changea. Au premier regard, elle n'aurait pas su dire quoi, mais après un second... Les ombres recouvraient dorénavant le sol et se transformèrent en un liquide, comme de l'encre plus noire que la nuit.

Sauf que ça n'avait rien d'un Démon d'encre. Non, on aurait dit du sang... Du sang noir. Celui de Marilyn ne fit qu'un tour et se glaça. Non, c'était un illusion, une simple illusion. Rien de plus, rien de moins. Malgré tout, elle allait devoir lutter et avancer là-dedans. Elle allait devoir sentir ce sang chaud sur ses jambes, le sentir monter, puis peut-être même nager dedans jusqu'au bout du chemin.

La sorcière fit un pas dans la forêt, et d'un coup le liquide lui arrivait aux genoux, et le décor de la forêt lugubre s'effaça peu à peu dans son esprit, laissant juste place à une marre de sang noir, qui montait à chaque nouveau pas, encore et encore.

Vint le moment où elle fut presque submergée par la masse noire, et, inspirant profondément, sentit le courant l'emporter en arrière. Alors, dans un élan d'adrénaline, Marilyn se mit à lutter pour aller de l'avant, dans une brasse ralentie par la matière visqueuse du liquide.

Alors que quiconque aurait abandonné à ce niveau là, Marilyn luttait toujours pour atteindre la fin du chemin, car elle savait à présent qu'il s'agissait bel et bien de son épreuve, et qu'elle devait aller au bout pour réussir.

Alors qu'il devint de plus en plus compliquée de nager, la jeune fille ne s'arrêta pas et se débattait pour continuer, s'épuisant les muscles et le corps juste pour atteindre la fin.

Au bout d'un long moment, lutter semblait dérisoire, et il vint en tête à Marilyn d'abandonner et de se laisser emporter par le courant. Pourtant, malgré elle, elle continuait d'essayer d'atteindre le bout du chemin, même si elle n'avançait plus mais reculait avec le courant, trop faible pour le défier.

- Je ne dois pas... arrêter...

Sa voix, déjà faible, se brisa, puis elle but la tasse de manière inattendue. Marilyn grimaça et tenta de recracher ce qu'elle venait d'avaler, tout en essayant d'avancer.

- Oh, immonde ! C'est vraiment ignoble ce truc !!

Elle reprit peu à peu confiance, puis la masse noire commença à diminuer. Elle ne s'en rendit pas compte au début, jusqu'au moment où son pied frôla le sol, la déposant délicatement par terre.

Dès lors, elle trouva la force de courir jusqu'au bout du chemin, la forêt réapparaissant au passage, l'atmosphère redevenant calme comme elle l'avait été autrefois.

Marilyn atteignit alors un gros rocher, comme s'il s'agissait de la ligne d'arrivée et nargua le ciel avec sa réussite, car il n'y avait personne pour s'en vanter.

Elle se retourna alors alors que trouva, là, poser sur le rocher, le collier qui lui était destiné.

Il était magnifique, peut-être encore plus à ses yeux vu qu'elle l'avait durement gagné, mais il l'était, c'était sans dire.

Elle était enfin détentrice de l'un d'eux.

Elle était détentrice du Collier des Anges symbolisant la persévérance.

~Pause~ Witches DescendantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant