Chapitre 36

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Nous roulons dans un silence des plus gênant depuis cinq bonne minutes dans les rues de New York. Nous nous dirigeons vers les beaux quartiers autour de l'université qui abrite les grosses maisons de fraternité. C'est à l'opposé de chez eux car les garçons vivement du côté de Brooklyn dans un petit quartier résidentiel et tranquille. Normalement à cette heure-ci du soir, les rues sont plutôt déserte et la circulation en voiture fluide sauf aujourd'hui. En voyant mon incompréhension au milieu de ses bouchons, Aaron est le premier à briser se grand silence pour répondre à mon interrogation intérieure.

- Le match de baseball vient de se terminer. Le stade est à deux rues d'ici du coup on se retrouve bloqué dans les bouchons de la sorti du stade génial. On en a au moins pour une heure. J'y avais pas pensé fait chier !

Il souffle en terminant sa phrase.

- Ok.

Génial, si j'ai bien compris on va passer notre soirée tout les deux dans sa voiture. Comme par hasard ! J'ai trop de la chance ! Décidément mon karma n'est pas de mon côté ce soir.

On fait du surplace depuis près de dix minutes maintenant. Nous n'avons quasiment pas avancé et il y a toujours autant de monde. Nous ne nous sommes pas reparlé et le silence est toujours aussi pesant, gênant et dérangeant même mais je n'ose pas ouvrir la bouche pour le briser. Et puis pour dire quoi ? Parler de la pluie et du beau temps non merci. Surtout que je le sent de plus en plus énervé à côté de moi à cause des bouchons vu la façon dont il tient le volant de la voiture. Même si je vois bien qu'il essaye de se canaliser je ne souhaite en aucun cas envenimé les choses. Aaron allume la radio, sûrement pour brisé le silence en quelques sorte car je sent de plus en plus une certaine tension s'installer entre nous. Un brin électrique même. La musique n'est pas trop forte, mais je ne connais pas du tout. Il y a tout les genres qui passe j'ai l'impression.

J'arrive peu à peu à me détendre en répondant à un sms de Emma qui me dit qu'ils se trouvent eux aussi dans les bouchons quand tout à coup j'entends une musique que je connais par cœur qui passe à la radio. Alors on danse de Stromae. Je ne peux m'empêcher de chantonner sans m'en rendre compte en souriant. J'adore cette musique et ça fait longtemps que je ne l'ai pas entendu surtout qu'elle me rappelle des bons souvenir.

- "Qui dit fatigue dit réveil
encore sourd de la veille
alors on chante pour oublier tout les problèmes Alors on dance..."

- Tu connais ?

- Oui !

- C'est pas mal c'est qui ?

- C'est Stromae. Un artiste belge qui carton en France. Tout ces sons sont géniaux, j'adore. Répond-je enthousiasme.

- Tu es mignonne quand tu chantes, surtout en français.

Oulala, je dois entre encore plus rouge qu'une pivoine. Surtout que le mec il me sort ça comme ça. Je n'ai tellement pas l'habitude de recevoir des compliments et surtout de sa par que je réagis toujours de manière excessive. Et puis que répondre à ca ? Je préfère ne rien dire et je me contente de lui sourire bêtement en haussant les épaules.

- En fait je ne sais pas ce que je préfère le plus, ton accent français hyper sexy ou t'entendre parler français car ça c'est carrément sexy.

Punaise. Il me balance ça comme ça, d'un air assez sérieux. J'en reste tellement bouche baie que la mâchoire me tombe. Je m'attendais à tout sauf à ça. Mais à quoi il joue ? Là c'est limite du rentre dedans. Toujours avec la musique de Stromae en fond sonore, je le regarde avec étonnement. Je pense que j'en ai même perdu ma langue. Il rigole en me regardant.

- Quoi ? Pourquoi tu fais cette tête ?

- Quel tête ?

- Celle de la fille hyper étonné.

- Par ce que je le suis tout simplement. Tu me sors cette phrase comme ça, alors qu'habituellement tu ne me supportes pas et tu n'es pas très sympa avec moi donc oui je suis étonnée.

- Pourquoi tu pense que je ne te supporte pas ? C'est du n'importe quoi ?

- Peu être que je pense ça parce que tu ne te montre souvent pas très sympa avec moi.

- D'ailleurs en parlant de ça, je tenais à m'excuser pour la dernière fois.

Je le dévisage incrédule en fronçant les sourcils. Il avance la voiture de quelques mètres avant de s'arrêter encore une fois et de se retourné vers moi.

- Oui la dernière fois dans ta chambre. Je ne voulais pas te repoussé de cette façon mais ta déclaration m'a tellement choqué que j'ai réagi au car de tour, je ne m'attendais tellement pas à ça, j'ai été con et je tenais à m'excuser. Alors excuse accepté ?

- Et à quoi tu t'attendais au juste ? Désolé de ne pas être une traînée !

Là il commence limite à m'agacer.

- Je ne sais pas mais pas à ça. Et puis ne t'excuse pas pour ça mais sache que les filles qui baise ne sont pas toutes des traînées. Tu sais, c'est bien de donner autant que de recevoir du plaisir. Enfin tu le saurais si tu y avais goûté. Dit-il en rigolant sur la fin de sa phrase.

Je rêve où il se fou de ma gueule ? Là il devient limite insultant. Sayé il a réussi à m'énerver pour de bon.

- Mais à quoi tu joues ? Dis-je à bout de nerf.

- Pardon ?

- Oui tu m'ignore, après me fait limite du rentre dedans pour m'insulter la minute d'après et tu décides plusieurs jours après de te pointer comme une fleur et de t'excuser ! Excuse que je devrais accepter sans broncher bien évidemment. Sauf que ça ne marche pas comme ça. On a essayé d'être amis et tu as bien vu comme moi que ça ne collait pas. Donc arrêtons...

Il me coupe la parole en haussant le ton.

- Peu être que si tu arrêtais de me provoquer sans arrêt on s'entendrai sans problème.

- Ha parce que maintenant c'est de ma faute !

- La preuve ! Tu vois bien tu me provoques encore.

Lui aussi s'énerve de plus en plus. On s'en gueule et se criant dessus maintenant.

- Je te répond et ne me laisse pas faire c'est différent.

C'est un véritable dialogue de sourd et je le vois perdre son calme et son sang froid de plus en plus. Mais je ne compte pas le laisser faire sans rien dire. C'est hors de question c'est fini. J'en ai marre de me laisser marcher sur les pieds.

- Peu être mais j'ai pas l'habitude aussi.

- Figure toi que moi non plus.

- C'est à dire ?

- Je n'ai pas pour habitude qu'on me traite comme tu le fais tout simplement.

Putain mais il fait que j'arrête de lui parler sans filtre.

- Ha oui c'est vrai j'avais oublié que j'avais affaire à la "princesse".

- N'importe quoi !

- On est beaucoup trop différent toi et moi, on est pas du même monde. Tu as raison pour une fois, on ne sera jamais amis c'est claire. Je ne sais même pas pourquoi j'ai pris la peine de m'excuser alors que d'habitude je ne le fais jamais. Ça m'apprendra !

Il paraît encore plus furieux. Le reste du trajet promet. Surtout qu'on est toujours dans les bouchons et que je n'ai pas l'impression qu'on avance. Autant au sens propre que figuré.

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