Chapitre 2: Maitilde Kavanagh, the girl from Ballydangan.

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L'avion entama lentement sa descente. Cameron appréciait à travers les nuages les quarante nuances de vert qui se dessinaient sous les ailes de l''avion. L'île verte méritait son nom. Quelques minutes plus tard elle était sur terre à l'aéroport de Dublin. Elle fut agréablement surprise de sentir le soleil lui réchauffer la peau, Cameron pensait que l'Irlande était constamment balayée par les tempêtes maritimes et les pluies abondantes. Mais il n'en était rien, l'air était sec, le soleil se couchait et la température était douce. La blonde soupira lentement tentant de s'adapter à cette nouvelle vision. Dublin était bien plus calme que New-York. Elle profita du ballet des taxis devant l'entrée de l'aéroport et en héla un, le train qui la mènerait à Ballydangan ne partait que demain, elle passerait sa première soirée en ville.

La blonde avait réservé une chambre dans petit hôtel près de Temple bar, le quartier offrait la praticité pour noyer son chagrin s'était elle dit. Elle récupéra non sans mal les clefs de sa chambre à l'accueil à cause de cet accent qu'elle avait du mal à comprendre et s'écroula sur son lit. Une bouffée de tristesse monta en elle, sa mère lui manquait, son père lui manquait. Elle passa les mains sur son visage pour se rassurer mentalement. Elle ravala ses larmes et décida d'aller se changer les idées. Elle déambula dans les rues de Temple bar majoritairement occupées par des étudiants et des touristes venus s'enivrer au son d'air celtique. La blonde pensa que tout cela n'était pas aussi authentique qu'elle avait pu l'imaginer, et elle s'aventura un peu plus loin dans le quartier. La foule se fit moins dense, les conversations moins bruyantes, tout était soudain plus calme. Son chemin la mena vers un pub à la façade sombre, qui détonnait particulièrement avec les autres bien plus colorées et la lumière tamisée qui s'échappait par les petites fenêtre attira la blonde. 

Cameron décida de pousser la porte en métal noire et fut assailli par l'odeur d'un feu de bois que l'on vient d'allumer, la senteur des fauteuils en cuir et des relents de whisky. Une session de musique allait débuter, le bar était presque vide et le petit concert ressemblait définitivement plus à une répétition. La blonde accrocha son trench beige au porte manteau prévu à cet effet et alla s'installer timidement au comptoir de marbre.

- Bonsoir, une Budweiser s'il vous plaît, commanda Cameron.

Le barman se retourna à sa demande et lui sourit de toutes ses dents en secouant la tête, décidément ces américains croyaient s'exporter partout pensa t-il.

- Désolée miss america, mais on ne sert que de la bière irlandaise... c'est Guinness, Kilkenny ou Cran's, alors ?

- Va pour la Guinness, vu qu'elle semble faire votre réputation... Comment savez vous que je suis américaine ? L'interrogea Cameron intriguée.

- Vous avez un horrible accent... Lui répondit l'homme en riant et en lui servant sa pinte.

- C'est à moi que vous dites cela ? Plaisanta Cameron.

- Les étrangers pensent que nous avons le même, mais très sincèrement et sans vouloir vous vexer le notre est plus chantant...

Cameron bu une gorgée de la bière noire et un petit rictus de dégoût se dessina sur son visage, elle n'avait jamais goûté une bière aussi amer et avait l'impression de boire le plus mauvais café de New-York.

- C'est pas une bière pour les fillettes la miss ! Lui lança le barman en remarquant la mine qu'elle tirait.

- Vous mettez quoi là dedans ? On dirait qu'en une gorgée je viens de manger un repas tellement elle est épaisse !

- Alors imaginez là sans colle de poisson pour la filtrer !

Cameron déglutit. Elle venait de boire du jus de poisson... Quelle idée de mettre du poisson dans de la bière pensa la blonde qui avait du mal à se remettre de sa petite expérience. Elle préféra poser sa pinte sur le comptoir pour admirer le lieu. Les banquettes étaient en cuir capitonné et les murs recouverts de boiserie, derrière le bar trônaient une multitude de bouteilles de whisky, de quoi ne jamais être à court songea la blonde en souriant. L'air de violon et de guitare enrobait la pièce d'une douce ambiance lorsqu'une jeune femme brune aux traits fins et aux yeux bleus pénétra dans le chaleureux bar y laissant entrer la fraîcheur de la nuit. Elle s'avança rapidement vers le comptoir, salua la blonde d'un signe de tête et appela le barman qui papotait désormais avec les musiciens.

Les filles de GalwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant