Chapitre 18.1 ~ Anna

1.9K 158 12
                                    

Je fus tellement surprise que je faillis perdre l'équilibre en essayant de le repousser mais il me retint avec ses bras puissants.

— Anna, attention !

— Que s'est-il passé ? Ça fait plus d'une demi-heure que je t'attends comme une idiote !

— Oui, je m'en doute. Je suis vraiment désolé. J'ai eu une urgence à l'hôpital et mon téléphone n'avait plus de batterie.

— Ah bon, je...

— Du coup, je n'ai pas pu te prévenir de mon retard mais j'ai fait aussi vite que j'ai pu pour arriver jusqu'ici !

En effet, il était tout essoufflé en me parlant. Il me tenait toujours dans ses bras et ma colère s'estompa assez rapidement. Il ne m'avait pas posé un lapin. Il avait été retenu à cause de son travail. Tout simplement. Je me sentais bien tout contre lui. Je n'avais pas envie de bouger. J'avais juste envie de rester là pour le reste de la soirée. Ses lèvres pulpeuses me donnaient envie de l'embrasser avec avidité mais nous étions dans un lieu public. Et puis je connaissais bien Angelo et ne voulais pas le mettre mal à l'aise, alors je dus réfréner mes pulsions.

— Je comprends.

— C'est vrai ? Tu ne m'en veux pas trop ?

— Et bien, je t'avoue que j'étais en colère... Je pensais que...

— Que je ne viendrais pas ?

— Oui...

— Anna, ne dis pas de bêtises... Allez, viens, allons dîner. Enfin, si tu veux toujours dîner avec moi ?

— Oui...

A contrecœur, je le laissai briser notre étreinte. Angelo, qui avait été témoin de toute la scène, se racla la gorge pour nous rappeler sa présence.

— Bonsoir Monsieur. Anna, tu connais le chemin...

— Oui, Angelo, merci encore !

— Bonsoir Monsieur, merci !

— Suis-moi, notre table est au fond de la salle.

— Après toi, me répondit-il avec un sourire timide.

Poussée par une audace que je ne m'expliquais pas, je lui pris la main pour le conduire jusqu'à notre table. Le contact de ses doigts longs et fins sur ma peau me donna des frissons. Il dessinait de petits cercles avec son pouce à l'intérieur de ma paume, c'était tellement agréable et tendre. Il me lâcha la main pour me présenter ma chaise avec élégance et courtoisie. Je ne pus m'empêcher de sourire.

— Madame, je vous en prie, me dit-il en tirant la chaise en arrière pour que j'y prenne place.

— Merci, Monsieur, lui répondis-je en m'asseyant.

J'étais contente qu'il soit là. Après le stress de l'attente, je me sentais soulagée par sa présence, mais aussi anxieuse. J'essayais de ne rien laisser paraître.

— Vraiment, Anna, je suis désolé, crois-moi ! Je n'ai pas pu faire autrement.

— N'en parlons plus, d'accord ?

— OK. Tu veux commander ?

— Oui, tous les plats de la carte sont délicieux ici.

— Tu connais bien l'endroit ?

— Oui, c'est un peu la cantine de mon père. Quand je viens lui rendre visite dans la capitale, nous venons assez souvent manger ici. Angelo est adorable !

Les Ombres du Passé ~ Tome 1 ~ Libère-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant