Les Ombres du Passé ~ Tome 1 ~ Libère-Moi

Chapitre 28.1 ~ Anna

J'ouvris doucement les yeux. Pendant quelques secondes, je ne savais plus où j'étais. Puis je sentis le corps chaud d'Alexandre tout près de moi. Son odeur m'enveloppa. J'étais bien. Je me souvins alors de notre nuit ensemble, de mon cauchemar et de son frère jumeau Olivier. Ça faisait beaucoup d'un coup pour moi. Surtout de bon matin. Malgré tout, un large sourire habilla mes lèvres lorsque je croisai son regard. Il me tenait dans ses bras. Il était décoiffé et j'aimais bien ça. Sa fine barbe était un peu plus dense qu'hier et dessinait une belle ombre sur ses joues. Il avait l'air soucieux. Pourtant, il était tellement beau.

J'avais encore du mal à croire que je l'avais laissé dormir chez moi, avec moi, dans mon lit. Je n'avais partagé ça avec aucun homme depuis Sébastien. Aucun. Sébastien... Son souvenir m'avait laissé tranquille depuis la venue d'Alexandre à Marseille, mais pour combien de temps ? Je l'ignorais, et je ne pouvais pas m'empêcher d'y penser dans un coin de ma tête... Je ne voulais pas gâcher ce moment, alors je me forçai à refouler mes pensées tournées vers le passé. Il m'embrassa tendrement et me dit en souriant :

— Bonjour...

— Bonjour, ça va ?

— J'allais te poser la même question, après ton cauchemar d'hier soir.

— Ça peut aller, même si je suis encore secouée par tout ce que tu m'as dit hier.

— J'imagine. Ton cauchemar, tu veux en parler ? Tu as rêvé de mon frère ?

— Je... Oui.

— Et ? Raconte-moi, s'il te plait.

— Je ne préfère pas. Tout ce que je peux te dire c'est que j'ai vraiment eu peur. Heureusement que ce n'était qu'un mauvais rêve.

Il me serra un peu plus fort contre lui et posa un baiser sur le haut de mon crâne en inspirant profondément.

— Je ne le laisserai pas te faire du mal. Je vais régler ça ce matin.

— Tu veux toujours aller lui parler ?

— Oui.

— Tu en es vraiment sûr ?

— Anna... Je sais que tu as peur pour moi, mais comme je te l'ai déjà dit hier, il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter. Je connais Olivier, je sais qu'il peut être violent parfois mais il ne me ferait jamais de mal physiquement.

— Mouais... Je ne suis pas convaincue. Tu me promets de me donner des nouvelles dans la matinée ?

— Oui, je te le promets.

— Merci. Je serai plus tranquille si je sais que tout s'est bien passé.

— Je te le répète, tout va bien se passer !

— OK, c'est bon. J'ai compris !

— Je peux aller prendre une douche ?

— Oui, bien sûr.

Il se leva doucement, nu comme un vers, et une fois près du lit, se pencha sur moi pour m'embrasser tendrement. Il essayait de me rassurer du mieux qu'il le pouvait mais je sentais bien qu'il était inquiet malgré tout. Je tentais de ne pas y accorder trop d'importance et de chasser mes idées sombres. Pendant qu'Alexandre prenait sa douche, je me levai, enfilai mon pyjama et allai dans la cuisine.

J'étais en peu déboussolée, j'avais perdu l'habitude de me réveiller aux côtés d'un homme. Je ne savais pas trop comment me comporter, ni quoi dire ou quoi faire. Je ne savais pas ce qu'il prenait pour le petit déjeuner alors je sortis tout en vrac pour le poser sur la table de la cuisine : café, thé, jus de fruits, pain, biscottes. C'était beaucoup trop, mais occuper mes mains calmait un peu mon angoisse de le savoir chez moi, dans ma salle de bains, en train de se laver.