Les Ombres du Passé ~ Tome 1 ~ Libère-Moi

Chapitre 28.2 ~ Anna

Arrivée devant le lycée, même topo. Je regardais partout autour de moi. Mais je ne remarquai rien ni personne de bizarre ou d'inhabituel. Des élèves en petits groupes çà et là qui discutaient. Des collègues qui arrivaient en même temps que moi. En un mot, la routine. J'entrai par le petit portail des professeurs et allai directement dans ma salle de cours pour installer mes affaires avant le début de l'heure. Je vérifiai mon téléphone : aucune nouvelle d'Alexandre. Il était parti de chez moi il y avait juste un peu plus d'une heure, donc pas d'inquiétude pour le moment.

A ce moment-là, je réalisai que je ne savais même pas où habitait Olivier ! Mais quelle idiote ! Je n'avais même pas pensé à lui poser la question avant qu'il s'en aille ce matin ! Merde ! Je lui envoyai rapidement un message pour lui demander où il se trouvait. Il me répondit que son frère habitait dans les quartiers Nord. Quartier Saint Barthélémy, dans le 14ème arrondissement. Je fus soulagée en lisant sa réponse. Au moins, je savais où il était. Les quartiers Nord... Au vu de ce qu'il m'avait dit à propos de son frère, j'aurais dû m'en douter...

La sonnerie retentit et bientôt, mes élèves entrèrent dans la salle de classe. Je posai mon téléphone sur mon bureau, histoire de ne pas rater les prochaines nouvelles d'Alexandre. Pendant toute l'heure, j'eus beaucoup de mal à me concentrer sur mon cours. Je n'arrêtais pas de jeter des coups d'œil discrets pour voir si j'avais reçu un message.

L'intercours arriva à point nommé. Dès que tous les élèves furent sortis dans le couloir, je me précipitai sur mon téléphone pour vérifier mes messages. Rien. Reste calme Anna ! J'avais reçu son dernier message il y avait à peine un peu plus d'une heure. Pas d'affolement ! La sonnerie me fit sursauter, et j'entamai ma seconde heure de cours de la journée avec l'estomac noué.

Midi. Après ces deux heures qui me parurent interminables, je scrutais pour la énième fois mon téléphone. Toujours rien. Merde ! J'essayais de trouver des explications rassurantes et plausibles à ce silence, mais ça ne m'aidait pas vraiment. Je commençais à paniquer pour de bon. Que pouvais-je faire ? Aller voir la police ? Et pour leur dire quoi ? Me rendre sur place ? Je n'avais pas le temps. Mon prochain cours commençait à 13 heures.

Je l'appelai, mais il ne décrocha pas. Je laissai un message en lui demandant de me donner rapidement des nouvelles, sans trop y croire. J'avais la nausée mais je me forçai à manger quelque chose dans le coin cuisine de la salle des professeurs, pendant ma pause déjeuner. Je n'arrêtais pas de regarder mon téléphone, dans l'espoir d'avoir un signe. Toujours rien.

Il était bientôt 13 heures. Je devais reprendre le travail. Je me sentais mal, j'étais agitée, comment faire pour me concentrer sur mes élèves ? J'étais de plus en plus inquiète pour Alexandre et je me sentais impuissante. Je ne savais pas quoi faire pour lui venir en aide. Je tentai de l'appeler une fois de plus, sans succès. Je ne laissai pas de message.

Bien obligée de reprendre mes cours, je retournai dans ma salle de classe, à attendre les prochains élèves. Les deux heures qui suivirent furent un vrai calvaire. J'essayais vraiment d'être professionnelle et de faire un effort pour reporter mon attention sur mes élèves, mais c'était très difficile. Enfin 15 heures. Fin de ma journée. Toujours aucune nouvelle d'Alexandre.

Je m'imaginais toutes sortes de scénarios, tous plus horribles les uns que les autres. La minute d'après, je me répétais que tout allait bien, que je me faisais du souci pour rien. Il n'avait peut-être plus de batterie, tout simplement ! Je priais pour que ce soit ça l'explication de son silence ! Je priais de toutes mes forces... Il m'attendait peut-être tout simplement en bas de chez moi... Oui, cela devait être ça. Il fallait que ce soit ça. J'étais en train de ranger mes affaires rapidement lorsque mon téléphone s'éclaira enfin. Je me précipitais dessus mais en voyant le nom s'afficher sur l'écran, je fus très déçue. C'était Inès. Je décrochai, la voix tremblante :