Les Ombres du Passé ~ Tome 1 ~ Libère-Moi

Chapitre 24.2 ~ Alexandre

— Quoi ? Tu as encore des choses à m'avouer ?

— Oui.

— C'est le grand déballage aujourd'hui !

— On dirait bien. Tu sais, hier au téléphone, je t'ai dit que c'était compliqué entre Anna et moi.

— Oui ?

— En fait, c'est parce que je lui ai avoué mon passé de soumis.

— Tu... quoi ?

— Tu m'as bien entendu. Je lui ai dit que j'avais vécu une relation Domina-Soumis avec Adriana.

— Et comment elle a réagi ?

— Mal.

— Mais encore ?

— Elle n'a pas voulu me parler et je suis parti. Hier, elle m'a envoyé un texto pour me donner l'heure de départ de son train et je suis allé lui dire au revoir à la gare.

— Vous avez eu le temps de discuter de ton aveu ?

— Non, pas vraiment. Elle m'a dit qu'elle était encore sous le choc et que pour le moment, elle avait besoin d'espace. Depuis son départ, je n'ai aucune nouvelle mais ça ne m'étonne pas trop. Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas qu'on se contacte pour l'instant.

— Tu fais fort toi quand même ! Tu as gardé cette relation pour toi pendant tout ce temps et là, en trois jours, tu balances tout à Anna et à moi ! C'est tout ou rien avec toi !

— Je sais, je... C'est n'importe quoi. Je ne voulais pas lui parler de mon passé mais je n'ai pas réussi à lui mentir et voilà où j'en suis.

— Je peux être franc avec toi ?

— Bien sûr.

— Je peux comprendre qu'elle soit un peu sonnée et effrayée par ta révélation. Si elle ne connait rien à ce milieu et à ce genre de pratiques, elle doit se poser plein de questions.

— Oui, tu as certainement raison.

— Tu voudrais vivre quel type de relation avec elle ?

— Une relation « normale ».

— Tu le lui as dit ?

— Oui, enfin, j'ai essayé.

— Laisse-lui du temps. Et puis franchement, il n'y a pas mort d'homme non plus. Tu as été un soumis pendant cinq ans, et après ? Si elle est intelligente et qu'elle ressent quelque chose pour toi, elle se rendra compte qu'il n'y a pas de quoi en faire un drame et elle reviendra vers toi.

— Tu crois ?

— Mais oui, fais-moi confiance !

— Merci Vincent. Et je voudrais te dire encore une fois à quel point je suis désolé de t'avoir caché ça pendant toutes ces années.

— Je ne t'en veux pas tu sais. On a tous notre jardin secret. Je suis content que tu me fasses confiance au point de tout me dire en tous cas. C'est ça, un vrai pote !

Je lui répondis par un sourire reconnaissant. Le reste de notre repas se passa tranquillement. J'avais eu mon quota de confessions pour l'année. Je n'avais pas prévu de tout lui avouer là, d'un coup, à la pause déjeuner. Mais la façon dont il m'avait parlé de sa quête de l'amour m'avait touché. J'avais eu envie de lui rendre la pareille en étant honnête avec lui à mon tour. Je me sentais beaucoup plus léger maintenant que je n'avais plus de secret pour lui. Comme libéré d'un poids énorme. Après tout, il avait peut-être raison, je n'avais pas à avoir honte de ce que j'avais été.