Chapitre 18.2 ~ Anna

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Voilà, c'était dit. Maintenant, il savait que j'avais peur. Il ne connaissait pas vraiment mes raisons pour l'instant, mais c'était déjà beaucoup pour moi de lui dire ça. Je me demandais comment il allait réagir et je n'osais pas le regarder. Je scrutais mon assiette vide. Il me répondit dans un murmure :

— Moi aussi, j'ai peur.

A ses mots, je relevai la tête timidement et plongeai dans ses yeux verts intenses. Je pus y lire la peur qu'il venait de m'avouer mêlée à autre chose que je ne parvins pas à identifier.

— Merci de ta sincérité... Je...

— Tu n'as pas à me remercier. J'ai l'impression que tu essaies d'être honnête avec moi, alors je m'efforce de faire la même chose, même si c'est difficile...

— Vous désirez un dessert ?

La voix de la serveuse nous fit sursauter. Nous étions tellement pris par notre conversation que nous ne l'avions pas vue s'approcher de notre table. Elle remarqua notre réaction et nous dit aussitôt :

— Oh, je suis désolée, je ne voulais pas vous faire peur !

— Ce n'est rien, répondit Alexandre.

Il me demanda si je voulais un dessert et je lui dis que je prendrais bien un tiramisu. Il se retourna vers la serveuse en disant :

— Deux tiramisu s'il vous plait.

— Je vous apporte ça tout de suite !

— Merci.

— Il est excellent tu verras.

— Je n'en doute pas. Tu aimes la cuisine italienne on dirait ?

— Je suis d'origine italienne en fait. Mon père, Roberto, est né en Italie.

— C'est bien ce que je pensais. Il m'a parlé en italien lorsqu'il était à l'hôpital après ton petit accident. Je n'ai pas tout compris d'ailleurs !

— Oui, quand il est stressé, il a tendance à parler dans sa langue maternelle...

— Et toi ? Ça t'arrive de parler italien ?

— Non, pas vraiment, à part quelques mots quand je suis avec lui.

La serveuse posa nos tiramisu sur la table. Ils avaient l'air délicieux. Nous dégustâmes notre dessert en silence. Je me sentais moins tendue depuis que nous nous étions avoué notre peur mutuelle. Moins seule aussi. Alexandre me tira de mes pensées en s'exclamant :

— C'était très bon, tu avais raison ! Je crois que je vais devenir accro à la cuisine italienne...

— Hé hé... petit gourmand !

Il alla payer l'addition et nous sortîmes dans la fraîcheur du soir après avoir chaleureusement salué Angelo. La nuit était belle. Le ciel était sans nuages et on pouvait apercevoir les étoiles scintiller doucement. Dès que nous fûmes dans la rue, Alexandre m'enlaça et posa ses lèvres sur les miennes. Je sentais dans ce baiser son désir, sa peur et ses hésitations entremêlés. Et quelque chose de plus intense, de plus fort que tout ça. J'entrouvrais mes lèvres avec gourmandise et nos langues commencèrent leur ballet sensuel. Il me caressait le dos d'une main tandis que l'autre était posée sur ma hanche.

Son contact m'électrisa et enflamma tous mes sens. Mes mains se baladaient le long de sa colonne vertébrale pour terminer leur course sur ses fesses charnues. Je ne pus retenir un gémissement. Son érection frottait contre mon ventre. Il se rapprocha encore plus de moi, nos corps étaient tellement serrés que j'avais l'impression qu'ils ne faisaient plus qu'un. J'avais envie de lui. Envie de sentir sa peau sous mes doigts. De sentir son sexe en moi. De m'abandonner à lui.

Les Ombres du Passé ~ Tome 1 ~ Libère-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant