Le lendemain, je m'attendais à ce que le gouverneur vienne me voir pour me soupçonner mais personne n'en fit rien. On ne fut pas informés de la disparition de certaines images sur les caméras, et la journée se passa comme toutes les autres.
Pendant tout le déjeuner, je m'efforçai d'éviter les regards de Tiana et Adam. Je ne les avais pas revus depuis mon retour, mais je n'avais pas oublié notre dispute.
Au moment du dessert, Tiana, qui était à côté de moi, murmura pour que je sois la seule à l'entendre :
— Eden, il faut qu'on parle.
En entendant son ton désespéré, mes dernières barrières tombèrent.
Elle était ma seule amie au palais, et j'étais incapable de la perdre.
— Après le déjeuner, me contentai-je de répondre.
Mais je vis très bien l'immense sourire qu'elle fit ensuite pendant tout le reste du déjeuner.
Nous montâmes ensemble en silence dans ma chambre.
— Si tu savais comme je suis désolée, s'exclama-t-elle alors sans me laisser le temps de fermer la porte. Cette semaine sans toi, c'était l'horreur. Si j'avais su que tu étais là, l'autre jour... Je ne voulais pas te blesser, Eden, tu es comme une sœur pour moi, et tout ce que j'ai dit ou fais c'était pour t'aider, je te le jure.
Elle avait parlé d'une traite, sans même prendre la peine de respirer. Je m'approchai et pris ses mains dans les miennes.
— Toi aussi, tu es comme une sœur pour moi, Tia. Merci d'être là.
Elle me prit dans ses bras.
— Tu me pardonnes ?
— C'est déjà fait, dis-je en lui rendant son étreinte.
— Bien, dit-elle en s'écartant, mais avant que je ne pleure, il faut que je te parle. En tant qu'amie, d'accord ? Ça risque de te paraître franc, mais je suis là pour ça aussi.
— Si c'est pour me parler d'Adam..., la prévins-je, tu ferais mieux de laisser tomber.
— Tu m'engueuleras après, me répondit-elle. D'abord, écoute-moi. Eden, j'ai bien vu que tu avais peur de lui faire confiance, mais ne ferme pas des portes qui ne sont même pas encore ouvertes ! Pour ne pas avoir de regrets, il vaut mieux se lancer, crois-moi. Si tu essayes, tu as entre 0 et 100% de chances de réussir, si tu abandonnes, tu as 100% de chances d'échouer. Tu ne crois pas qu'il vaille mieux tout tenter ?
— Tia, il faut que tu arrêtes de vouloir me pousser dans ses bras. Je le connais depuis quoi ? Deux mois et demi ? Il faut bien plus de temps pour envisager de sortir avec un garçon ! Et puis, à quoi ça servirait ? Dans 3 semaines, ce n'est pas lui que j'épouse.
— Mais justement ! Tu peux encore choisir de l'épouser, lui. Personne n'a jamais dit qui tu devais épouser, Eden. Il était seulement spécifié que tu devais épouser un des fils du gouverneur. Et puis, je pense que tu as tort. On peut sortir avec un garçon quand on veut. Ça n'est pas le temps qui décide, c'est ton cœur. Et crois-moi, son cœur sait ce qu'il veut. Il est venu me voir tant de fois pour me poser des questions sur toi, je l'ai vu faire les cent pas devant ta porte, sous ton balcon, sans oser rentrer te parler, je l'ai vu t'observer pendant des heures pendant les repas, froncer les sourcils quand tu paraissais triste, sourire quand tu riais. Je l'ai vu irradier de joie quand tu étais au comble de bonheur quand Matt et ta mère étaient là, et pleurer pour toi quand il est mort. Je l'ai vu mourir d'inquiétude quand tu t'es fais agressée, et de jalousie quand Henri t'embrassait. Je l'ai vu jouer des heures du piano dans l'espoir de t'attirer, et jouer plus fort quand enfin tu es venue. Je l'ai vue t'attendre chaque jour devant la porte quand tu es partie avec Henri, et suivre ton voyage devant les écrans à chaque instant. Il n'attend que toi, Sky.
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Le Ciel dans tes Bras
Teen FictionComment expliquer le ciel à quelqu'un qui ne l'a jamais vu ? Lève les yeux. Oui, toi, lève les yeux. Regarde par la fenêtre. Que vois-tu ? Un ciel bleu, gris, noir ? De la pluie ? Des étoiles ? De la neige ? Que se passerait-il si il n'existait plus...