Lonely with my headphone

Chapitre 3 : La misanthrope

- Qu'est-ce qu'il y a ? Je te sens un peu sur les nerfs ! gloussa Julie.

Elle avait belle et bien raison pourtant Djany n'éprouvait pas spécialement l'envie de se venger, juste de rentrer chez elle.

Elle s'en voulait terriblement d'être venue.

D'un pas lourd, elle fit du mieux qu'elle put pour regagner la sortie, sous les gloussements de Julie et ses amies.

Elle n'aurait jamais pensé qu'un garçon pouvait rendre une fille aussi folle.

Il était vraiment préférable pour elle qu'elle se tienne éloignée d'Antho.

Plus elle avançait et plus le son de la musique qui jaillissait des enceintes s'éloignait mais avant qu'elle n'ait pu aller plus loin, on lui saisit le poignet avec douceur.

Djany se retourna et croisa le regard d'Antho qui flamboyait à la lumière de la lune.

- Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé Djany. Je pensais pas que Julie serait jalouse et...

- C'est pas si grave le chouchou des nanas. Mais le travail qu'on avait à faire ensemble est terminé. Si tu n'es plus avec moi y a aucune raison pour que Julie me refasse un coup comme ça.

Il s'avança de quelques pas afin de réduire la distance entre eux et déposa le livre au creux de sa main.

- Ce serait dommage qu'il se soit passé tout ça pour que tu ne récupères même pas le livre que tu voulais. Encore désolé Djany.

En sentant la couverture rugueuse de l'ouvrage sous ses doigts, elle se sentit encore plus coupable.

Si elle n'avait pas demandé à avoir ce livre rien de tout cela ne se serait passé...

Comme quoi, les liens sociaux n'étaient vraiment pas son fort, elle se demandait même comment elle avait pu auparavant se faire des amis.

+++

Toute mélodie a une signification.

C'était sa devise.

Chaque note de musique, chaque parole avait un sens.

Djany aimait plus que tout la musique. Elle représentait en quelque sorte sa respiration de la même manière que le casque audio sur ses oreilles était les poumons dont elle avait besoin pour vivre.

Écouter de la musique était vitale mais ce qui la rendait aussi indispensable était le sens des paroles qu'elle découvrait à chaque fois.

Chaque musique avait son sens et à chaque fois qu'elle écoutait la même musique une nouvelle fois, elle comprenait davantage la signification de celle-ci.

Il n'y avait pas meilleure manière pour elle de penser à autre chose pour ne pas retomber dans ses pensées obscures.

Du moins tant qu'on ne la dérangeait pas...

Personne ne lui parlait jamais. Elle fuyait quiconque souhaitant socialiser avec elle, c'est pourquoi elle ne comprenait pas pourquoi Antho était assis à ses côtés.