Lonely with my headphone

Chapitre 10 : Les mains rouges

Djany était constamment à contre courant de la majorité.

Elle préférait le froid à la chaleur, les longues nuits d'hiver aux nuits estivales d'été mais par dessus tout elle préférait l'automne et l'hiver à l'été.

L'automne n'était pas pour elle un temps morne et déprimant comme le pensait la plupart des gens.

Djany voyait en cette saison une pluie de couleurs chaudes.

Les feuilles flamboyantes tombaient des arbres comme des étincelles jaillissant d'un feu ardent. Il n'y avait pas de plus beaux spectacles pour elle que de regarder les feuilles automnales tomber en écoutant de la musique.

Qu'il fasse nuit très vite lui plaisait également. La nuit l'inspirait plus que la journée.

Dommage qu'elle était également source de cauchemars pour elle.

Néanmoins, ce soir Djany espérait ne pas faire de cauchemars.

La nuit dernière avait été relativement courte et elle était épuisée mais elle n'avait pas fait de cauchemars et n'avait pas eu d'hallucinations.

Avec un peu de chance ce soir elle n'en ferait pas.

Elle jeta un regard à l'horloge au dessus de l'encadrement de la porte de sa chambre.

Il était seulement dix-sept heures. Antho ne pointerait le bout de son nez que dans une heure et demie voir plus.

Attendre quelqu'un n'était pas dans ses habitudes mais elle avait quand même hâte qu'il soit là.

Sa maison était bien plus chaleureuse quand il y était.

+++

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, sa maison était plongée dans l'obscurité pourtant elle ne se souvenait pas d'avoir éteint les lumières.

Elle espérait ne pas avoir à appeler à nouveau un électricien lorsqu'elle entendit un bruit de grincement de porte provenant du bas des escaliers.

Ça ne pouvait pas être Antho, elle en était sûre.

Djany se précipita à son bureau et tenta de bloquer la porte avec sa chaise.

Cependant avant qu'elle n'ait pu amorcer un mouvement pour soulever la chaise, la porte de sa chambre s'ouvra à la volée et les lumières se rallumèrent toutes soudainement la laissant apercevoir deux hommes, encore...

Cette situation là était bien plus effrayante que celle de mardi soir. Contrairement à il y a une semaine, ces hommes vêtus de noir de la tête au pied avaient en main respectivement couteau et cutter.

Djany déglutit difficilement et les fixa avec les mains tremblantes.

Eux aussi la fixaient et semblaient prêts à bondir sur elle au moindre mouvement aussi infime soit-il.

Elle n'allait quand même pas se faire tuer ici et maintenant ?

Non...elle devait se défendre. La mort n'était pas une idée si déplaisante pour elle mais pas ici ni maintenant et encore moins d'une manière aussi cruelle.