Lonely with my headphone

Chapitre 37 : Après le tonnerre vint l'éclair

Dire à Antho qu'elle aimait ou ne pas lui dire.

Pile, elle le lui avouait. Face, elle se taisait pour toujours.

Djany fit tournoyer la pièce dans les airs une énième fois mais le résultat fut sans appel.

C'était encore une fois pile...

- C'est pas possible ! Cette foutue pièce est truquée ! s'exclama-t-elle d'un ton désespéré. Ça fait quinze fois !

Djany se prit la tête entre les mains et soupira. Ce n'était plus si simple.

Kevin était le fils du meurtrier de sa mère et il n'avait qu'une envie, faire de sa vie un véritable enfer.

À tout moment, il pouvait avouer à Antho qu'elle avait failli tuer son père...

Que faire dans ce cas là ? Serait-il encore plus dégoûté d'elle s'il l'apprenait après lui avoir dit qu'elle l'aimait ?

Peut-être que Antho ne la voyait d'ailleurs que comme une amie ?

Peut-être avait-il déjà des vues sur une autre fille ?

Peut-être avait-il repris contact avec Inès ?

- Putain ! cria-t-elle en s'enfonçant un oreiller dans la tête.

Si elle n'allait pas bientôt parler à Antho elle allait devenir folle.

Le sentir si près d'elle à chaque fois qu'il lui parlait avait pour effet de l'empêcher de respirer correctement.

Son cœur battait beaucoup trop vite et sa respiration se faisait beaucoup plus rare.

Dormir avec lui aurait été impossible. Ce n'était pas plus mal qu'il ne dorme plus chez elle depuis un petit moment déjà.

Les cauchemars n'avaient pas repris mais rêver constamment d'Antho devenait plus contraignant que faire des cauchemars.

Il était partout dans ses rêves, à l'embrasser, à la toucher, à respirer tout près d'elle.

Djany se réveillait en sursaut à chaque fois.

Effectivement, elle devait tout lui dire pour pouvoir non seulement retrouver un rythme de sommeil normal mais aussi pour pouvoir se comporter normalement à ses côtés.

+++

Du haut des escaliers, Djany lança un regard dégoûté vers la cours en contre bas.

Il était certain que Antho s'y trouvait.

« Finalement, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée de ne rien lui dire du tout...» pensa-t-en ayant une brûlante envie de faire demi tour.

« Mais d'un côté si je ne lui dis pas maintenant, je ne vais plus pouvoir dormir avant un moment... »

Elle expira longuement avant de fermer les yeux.

Ne pas paniquer, ne pas paniquer, ne pas paniquer, ne surtout pas paniquer.

Elle rouvrit lentement les yeux mais le stress qu'elle ressentait se transforma en choc lorsqu'elle vit en bas des escaliers, Antho et Inès s'embrasser.

D'un geste mécanique, Djany recouvrit sa bouche d'une main.

Elle avait l'impression que l'on venait de laisser tomber une pierre sur son cœur.

Étrangement, elle avait terriblement mal à la poitrine comme si ce baiser avait eu l'effet d'un poignard dans le cœur.

Avant que ses jambes ne puissent plus la porter, elle fit demi tour et sortit du lycée presque en courant.