Lonely with my headphone

Chapitre 28 : J'aime la pizza

Sans lui laisser le temps de réagir, Djany prit d'une main l'assiette pleine de purée de Julie et la lui enfonça dans la figure.

- C'est étonnant, ton plat a presque la même couleur que tes cheveux, remarqua Djany non sans un sourire moqueur. Fais moi le plaisir de ne plus t'approcher de moi princesse, lui souffla-t-elle à l'oreille.

Elle sortit du réfectoire sous les yeux de ceux qui l'avaient vu tomber.

Le lycée avait beau être un refuge, ce refuge comprenait de sacrés psychopathes.

Djany s'arrêta en plein milieu de la cours en apercevant Antho à quelques mètres.

- Tu ne vas pas manger ? lui demanda-t-il. Ou peut-être que tu comptes faire de moi ton repas ?

- Gênant, déclara-t-elle en lui mettant une pichenette sur le front. Julie m'a fait tombée et j'ai fini la tête dans ma ratatouille. J'ai préféré sortir du réfectoire avant de véritablement m'énerver.

- Ok...cela explique donc pourquoi tu as l'air d'avoir mis un fond de teint à la tomate.

- Comment peut-on être si chiant ? dit-elle en affichant une moue dégoûtée.

- Allez Nyny, fais pas cette tête. Je t'emmène manger chez moi, viens.

- Tu m'invites chez toi ? Tu t'es réconciliée avec ta sœur avant de prendre cette initiative ?

- Non mais comment pourrait-elle savoir que je suis venu ?

+++

Djany arpentait la chambre d'Antho avec un grand sourire sur le visage.

Elle n'avait jamais vu une pièce qui correspondait autant à son propriétaire.

Les maillots de baskets de collection encadrés et accrochés au mur, l'étagère débordant de romans en tout genre, des posters de multiples animés différents, plusieurs albums de musique...

Cette chambre était tout simplement lui.

Djany contempla les yeux pétillants, les albums de musique d'Antho.

Elle comprenait maintenant bien mieux pourquoi il y'a quelques mois, il parvenait à deviner sans mal les musiques qui découlaient de son casque, il avait véritablement les mêmes goûts musicaux qu'elle.

- Tu m'as caché que tu..., s'apprêtait-elle à dire en se tournant vers Antho mais elle s'interrompit soudainement.

Elle n'avait pas croisé le regard d'Antho mais aperçut trois cadres photos les uns en dessous des autres juste à côté de l'encadrement de la porte.

Djany s'approcha des clichés tandis que Antho était assis sur son lit, le regard rivé sur son téléphone.

Djany effleura le cadre photo du bout des doigts. Elle n'avait jamais vu Antho si heureux.

Il devait avoir six ans sur cette photo mais elle l'avait toute suite reconnu à sa masse de cheveux bouclés d'un noir de jais.

Sa mère le portait sur ses épaules, Djany la trouva incroyablement belle.

Ses cheveux crépus aussi noirs que ceux de son fils, ses yeux foncés, son sourire d'un blanc immaculé, sa peau ébène. Cette femme était d'une beauté irréelle.